30 SEPTEMBRE 2018

La charité du Cœur de Jésus

38 « Jean lui dit : “ Maître, nous avons vu quelqu’un expulser des démons en ton nom, quelqu’un qui ne nous suit pas, et nous voulions l’empêcher, parce qu’il ne nous suivait pas. ” 39 Mais Jésus dit : “ Ne l’en empêchez pas, car il n’est personne qui puisse faire un miracle en invoquant mon nom et sitôt après parler mal de moi. 40 Qui n’est pas contre nous est pour nous.

Cette maxime montre que des âmes peuvent faire partie, d’une manière inconnue, de l’Église visible. Tout en voulant ôter aux Apôtres leur arrogance, Jésus nous donne une grande leçon de largeur de cœur qu’il faudra retenir à travers les siècles. Attention, l’Église n’est pas encore constituée, cet homme a agi innocemment. Cet événement qui est en forme de parabole, qui est très éclairant concernant le royaume de Dieu, la libéralité de Jésus, montre combien son Cœur est ouvert.

41  Quiconque vous donnera à boire un verre d’eau pour ce motif que vous êtes au Christ, en vérité, je vous le dis, il ne perdra pas sa récompense. ” Tout homme de quelque condition qu’il soit, du seul fait qu’il invoque le Christ avec foi et sincérité, et qu’il est au Christ a une dignité.

13 On lui présentait des petits enfants pour qu’il les touchât, mais les disciples les rabrouèrent. 14 Ce que voyant, Jésus se fâcha et leur dit : “ Laissez les petits enfants venir à moi ; ne les empêchez pas d’approcher – car c’est à leurs pareils qu’appartient le Royaume de Dieu. ” – Le Cœur de Jésus se manifeste et se laisse découvrir, non pas pour se faire admirer, mais pour que les apôtres comprennent qu’il faut avoir du cœur et qu’il est bon d’être doux et humble.

15  En vérité je vous le dis : quiconque n’accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant, n’y entrera pas. ” Si les apôtres ne quittent pas cette ambition qui les apparente aux Pharisiens, ils ne sont pas encore à l’image du Christ, ils n’entreront pas dans le royaume. Il leur faut devenir comme un petit enfant.

16 Puis il les embrassa et les bénit en leur imposant les mains. Jésus a essayé d’inspirer à ses apôtres l’humilité, l’enfance spirituelle. Jésus aime les petits et ceux qui leur ressemblent, parce qu’on peut être petit selon le monde et cependant grand aux yeux de Dieu, c’est-à-dire cher aux yeux de Dieu par la simplicité de son âme et la confiance. Toujours dans ce même mouvement d’amour miséricordieux, Jésus va nous délivrer une vérité formidable : Tout d’un coup, à cause de l’amour qu’il a pour les petits et les enfants, Jésus fait paraître une terrible violence contre ceux qui les scandalisent.

42  Mais si quelqu’un doit scandaliser l’un de ces petits qui croient, − c’est la foi chrétienne dans une âme simple, c’est l’humilité du chrétien qui rend une âme si chère à Dieu. − Il serait mieux pour lui de se voir passer autour du cou une de ces meules que tournent les ânes et d’être jeté à la mer. Le pire scandale est le scandale de la foi, celui de souiller la foi innocente d’un fidèle chrétien. Ceux qui détruisent la foi de ces fidèles qui croient avec un esprit d’enfance à ce qu’a dit Notre Seigneur méritent la damnation éternelle.

43 Et si ta main est pour toi une occasion de péché, coupe-la : mieux vaut pour toi entrer manchot dans la Vie que de t’en aller avec tes deux mains dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint pas. Jésus est possédé par une colère sacrée contre ceux qui sont cause de corruption des autres et puis ceux qui se corrompent eux-mêmes. Tout à coup, l’effroi de l’enfer éternel est là devant les yeux du Christ et lui fait parler avec cette véhémence.

44 Et si ton pied est pour toi une occasion de péché, coupe-le : mieux vaut pour toi entrer estropié dans la Vie que d’être jeté avec tes deux pieds dans la géhenne. Et si ton œil est pour toi une occasion de péché, arrache-le : mieux vaut pour toi entrer borgne dans le Royaume de Dieu que d’être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne 48 où le ver ne meurt point et où le feu ne s’éteint point. − C’est une citation d’Isaïe. − La géhenne était une vallée où le feu brûlait toutes les ordures. Jésus voulait par-là représenter l’enfer qu’il révélait aux hommes de sa propre autorité. Tout d’un coup la vie apparaît dramatique et à cause de cette pensée de Jésus sur les enfants qui pourraient être détournés de croire en Lui.

Cette parole est dure à entendre. Mais elle est destinée à ceux qui mettent les enfants sur le chemin de l’enfer en les souillant. Que ce soit des souillures morales ou religieuses. Ceux qui empoisonnent les âmes innocentes en leur enseignant des hérésies et des schismes. Ceux qui les souillent par le scandale en les faisant complices de leurs crimes.

Jésus aime tellement les enfants, les pauvres gens, les âmes de bonne volonté que cela lui est horrible de penser à cette sorte de pouvoir que l’homme a sur l’homme pour lui rendre difficile le salut et l’entraîner à la damnation. Alors, celui-là, il vaudrait mieux tout de suite qu’on le jette à la mer avec une meule au cou. Comprenons que cette colère de Jésus n’est que le revers de son divin Amour.

Abbé Georges de Nantes
Extraits du commentaire de l’Évangile de saint Marc (S 90) 5e instruction : Le ministère laborieux de la prédication évangélique