Mardi 23 juin

Le paradis des blessés

BEAUCOUP renouèrent avec la pratique religieuse. Pour quelques-uns : première communion, confirmation, régularisation d'union. À saint Joseph, si vénéré par la communauté, les soldats vouèrent une confiance et une dévotion qu'ils propagèrent ensuite aux quatre coins de France. D'autres découvrirent la vie consacrée à Dieu, comprirent et déplorèrent la politique foncièrement anticléricale de la République.

Sur ces pauvres gens qui en avaient vu de rudes, l'ambiance familiale et sainte de la maison avait une heureuse influence. Kermaria était le “ paradis des blessés ” qui se transmettaient le bon tuyau : « Vas-y, mon vieux ; même pour un ou deux jours ; vas-y ! »

Aussi, quitter cette maison bénie leur causait une profonde tristesse, comme le montre “ Le chant des adieux ” :

Amis, c'est l'heure des adieux. (bis)
Y'a d'la tristesse plein les yeux.
À Kermaria lonlaise,
À Kermaria lonla,

Ici nous étions tous heureux, (bis)
On se sentait plus près des Cieux.
À Kermaria ...

Le soir pour charmer notre temps, (bis)
On chantait à pleins poumons.
À Kermaria ...

Sœur du Carmel donnait le ton, (bis)
On déraillait de temps en temps.
À Kermaria ...

Pour nous guérir, sœur Augustine (bis)
Avait un faibl' pour la quinine.
À Kermaria ...

Un jour, mère Marie de Sainte-Blandine descendait du train en gare de Vannes, lorsqu'elle s'entendit interpeller : « Ma Mère générale ! ma Mère générale ! C'est nous ! Nous sommes de Kermaria, ma Mère générale, nous l'avons quitté ce matin... Merci, au revoir ! »

Ayons, nous aussi, une grande dévotion envers saint Joseph. Il est le Patron de l'Église ; demandons-lui de mouvoir le cœur du Saint-Père, afin qu'il consacre la Russie au Cœur Immaculé de Marie.

Colorier l'inscription “ Allez à Joseph ”