Il est ressuscité !
N° 265 – Avril 2025
Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard
Priez, priez beaucoup
pour le Saint-Père !
«NON est qui consoletur eam ex omnibus caris ejus », chante l’Église à l’office des ténèbres, en cette Semaine sainte.
« De tous ceux qu’elle aimait, pas un ne la console. Elle pleure toute la nuit, et ses joues sont inondées de larmes... Ô vous tous qui passez sur le chemin, regardez et voyez s’il est douleur semblable à la mienne ! »
Le prophète Jérémie décrit ainsi dans ses Lamentations la douleur de Jérusalem dévastée en châtiment de ses iniquités. Son Temple et ses murailles abattus, ses pasteurs exilés, ses enfants mourant de faim...
À matines, en les chantant, nous pensions à notre pauvre Église “ à moitié en ruines ”... Et plus que jamais, depuis la mort de notre Saint-Père le pape François ce lundi 21 avril, le cri du prophète nous interpelle : « Jérusalem, Jérusalem, convertis-toi au Seigneur ton Dieu ! »
MARIE RÉPARATRICE, LE SALUT DE L’ÉGLISE
En fait, la douleur de Sion, qui est chantée par ailleurs comme la Bien-Aimée de Yahweh, promise à une postérité nombreuse, une maternité universelle, est surtout la figure de l’affliction de la Vierge Marie, notre douloureuse Mère, tout unie au sacrifice de son Divin Fils sur la Croix, au point de souffrir avec lui le châtiment de l’effroyable péché du monde, de nos péchés, parce qu’Elle est notre Corédemptrice.
Le Bon Dieu a voulu rappeler ce mystère à notre temps, en permettant à notre Divine Mère de se manifester dans la même affliction. C’est Elle, aujourd’hui, qui pleure à cause de la ruine de la Cité Sainte, tant de ses enfants captifs de l’Ennemi, qui défaillent et succombent, de mort éternelle. C’est son message qu’il faudra faire entendre au successeur de François.
En 1846, sur la montagne de La Salette, Elle est apparue en larmes à Maximin et Mélanie, assise sur des pierres, la tête dans les mains et les coudes sur les genoux, dans l’attitude d’une inconsolable tristesse. Sur sa poitrine, un crucifix, avec tenailles et marteau, « qui tenaient sans rien pour les attacher ».
S’étant levée, Elle demanda aux enfants de s’approcher pour entendre « une grande nouvelle » :
« Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils. Il est si lourd et si pesant que je ne puis plus le retenir. Depuis le temps que je souffre pour vous ! »
François ne pouvait entendre ni admettre une telle plainte. Loin de se soumettre aux demandes de Notre-Dame, il laissait son peuple l’offenser, blesser son Cœur Immaculé, au point que nous mériterions mille fois d’être abandonnés par Notre-Seigneur, si Elle-même n’intercédait pour nous.
Mais notre Médiatrice en paye le prix, Elle souffre pour nous, comme jadis au pied de la Croix, et comme sainte Marguerite-Marie dut souffrir pour expier les fautes de ses sœurs visitandines. La lourde chaîne, en forme de galons, que Maximin et Mélanie ont vue sur les épaules de Notre-Dame, manifeste bien ce pesant fardeau de la Justice divine qu’Elle endure pour nous, comme Jérémie l’annonçait à Jérusalem : « Le joug de mes iniquités s’est appesanti sur moi : la main du Seigneur en a fait un collier qu’il m’a mis au cou. » (Lm 1, 14)
Si nous ne subissons pas, aujourd’hui, le même sort que Jérusalem au temps de l’Exil, c’est grâce à notre Mère, l’Immaculée corédemptrice.
UN “ MARCHÉ D’AMOUR ”.
« Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, continuait Notre-Dame, je suis chargée de le prier sans cesse pour vous. »
Elle est « chargée » de prier pour nous : Elle obéit donc à une volonté de notre très chéri Père Céleste, qui veut passer par sa médiation pour que la Miséricorde dont Il est lui-même la Source éternelle puisse s’exercer en toute Justice. Comme au jour de l’Annonciation, tout dépend d’Elle : le dessein rédempteur de notre très Chéri Père céleste s’incarne en son Cœur Immaculé.
Et ce “ marché d’amour ”, selon l’expression de notre Père, dévoilé en 1846, dure toujours, avec une masse de plus en plus effroyable de péchés à réparer.
« Et vous autres, vous n’en faites pas cas ! se plaint Notre-Dame. Vous aurez beau prier, beau faire, jamais vous ne pourrez récompenser la peine que j’ai prise pour vous. »
C’est pourquoi, à Pontevedra, dont nous fêtons cette année le centenaire des apparitions, Notre-Seigneur demande que l’on compatisse à la douleur du Cœur Immaculé de sa Mère. Notre compassion, nos prières lui permettent d’obtenir miséricorde, comme l’écrivait notre Père : « De mes larmes mêlées aux larmes et sang de toutes les âmes vouées à mon Cœur Immaculé, je plaiderai Miséricorde pour les âmes qui s’approchent de Dieu : le Sang des martyrs est semence de chrétiens. »
Comme le montre le grand “ Secret ” de Notre-Dame de Fatima, “ l’enjeu ” principal de ce marché d’amour est le cœur du Saint-Père. C’est pourquoi il nous faut beaucoup, beaucoup prier et nous sacrifier pour que notre Divine Mère nous obtienne l’élection d’un Pape selon son Cœur, pour sauver les âmes des fidèles de la désorientation diabolique dont l’Église est victime.
ORAISON FUNÈBRE
Paraphrasant notre Père dans son Oraison funèbre de Paul VI, nous pouvons dire que François fut douze ans le légitime Successeur de saint Pierre et Vicaire de Jésus-Christ. Mais il fut aussi le chef, le guide charismatique de la réforme permanente instaurée dans l’Église lors du concile Vatican II, inaugurée et poursuivie avec acharnement par Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI, contre laquelle notre Père, l’abbé de Nantes, s’est dressé, et nous à sa suite, par fidélité à la Vérité qu’il a si vaillamment défendue.
Ainsi, depuis ce lundi de Pâques, en même temps que « l’âme de notre Souverain Pontife se détachait de son enveloppe charnelle, son cœur laissait à la terre son œuvre discutée, lui pour se rendre à l’infaillible décision de Dieu sur sa responsabilité, elle, son œuvre, subsistant au corps et au sang de l’Église comme un sérum de vie ou un fort poison : à nous mortels d’en juger selon la foi catholique ».
DE L’ESPÉRANCE AUX LAMENTATIONS.
Dès le commencement de son pontificat, j’ai voulu insister sur la piété du pape François, “ la rencontre avec le Seigneur ”, selon son expression, comme la source nécessaire de tout zèle, de tout dévouement dans l’Église.
En préambule à sa première exhortation apostolique, Evangelii gaudium, où il exposait le programme de son pontificat, il écrivait : « J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus-Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. » ( n° 3)
Après cinquante ans de réformisme conciliaire et de gnose wojtylienne, ces paroles paraissaient annoncer un retour à la simplicité de l’Évangile, accompagné d’exhortations à l’humilité, la pauvreté. C’était un véritable bol d’air pur et, notre foi en l’assistance promise au successeur de Pierre aidant, nous étions remplis d’espérance. L’espérance que cette piété, ce mysticisme de François l’emporteraient et le conduiraient à comprendre la nocivité de l’héritage conciliaire de ses prédécesseurs, pour avoir recours aux Saints Cœurs de Jésus et Marie.
Le 13 mai 2017, François vécut sa “ rencontre ” avec... Notre-Dame de Fatima. Et sa prédication lors de ce pèlerinage montrait qu’il mettait résolument tous ses espoirs dans l’utopie du Masdu, plutôt que dans le triomphe du Cœur Immaculé de Marie.
Après cet événement, il se mit résolument à “ aller de l’avant ”, comme il disait, c’est-à-dire à sacrifier ce qui subsistait encore de la Religion catholique au bénéfice de son rêve de fraternité universelle. En 2018, il canonisait Paul VI, ce qui s’accordait très bien avec sa bienveillance envers le lobby homosexuel. En 2019, ce fut la déclaration d’Abou Dhabi, signée avec l’iman Ahmed at-Tayeb, puis le synode sur l’Amazonie, et le culte rendu à la Pacha mama. En 2020, dans l’encyclique Fratelli tutti François mettait sa religion de côté, pour parler en expert en fraternité. La révolution connut une nouvelle accélération avec la nomination de Mgr Manuel Fernandez à la tête du Dicastère pour la Doctrine de la foi, en 2023, qui autorise la bénédiction des couples homosexuels par la déclaration Fiducia supplicans, et fit aboutir la rédaction du document Dignitas infinita, ainsi que la promulgation des nouvelles Normes procédurales pour le discernement des phénomènes surnaturels présumés. Tout cela au cours de l’année 2024, au moment où la “ réforme synodale ” de l’Église prenait de l’ampleur, et qu’apparaissaient clairement les fruits à en attendre : la contestation généralisée de l’autorité de la hiérarchie sacrée au profit des comités de laïcs, et la promotion des femmes à des postes de gouvernements dans l’Église, au mépris résolu de sa Constitution divine.
LE TESTAMENT “ THÉOLOGIQUE ” DE FRANÇOIS.
Quelle donc mystique, quel motif religieux a-t-il pu inspirer un tel zèle, une telle virulence dans la réforme de l’Église ? François a voulu l’expliquer en publiant en octobre 2024 l’encyclique Dilexit nos sur la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus.
Comme le montre bien la confrontation de cette encyclique avec la pensée de notre Père, telle que la conduit frère Sébastien, les lacunes, ou les omissions dans la dévotion, la théologie et la mystique du Pape sont abyssales. On cherche en vain, dans ces deux cent vingt paragraphes, la mention du salut des âmes, du Jugement dernier, du Ciel et de l’enfer. Ce silence est terriblement significatif, et nous donne à trembler, considérant qu’il n’a été dit nulle part, par personne, que le Saint-Père ait reçu l’Extrême-Onction au cours de sa dernière maladie...
Le salut des âmes, la conversion des pécheurs qui marchent à l’enfer, sont pourtant les motifs pour lesquels Notre-Seigneur veut instaurer le culte de son Sacré-Cœur, objet de cette encyclique ! « Il me fit voir que l’ardent désir qu’il avait d’être aimé des hommes et de les retirer de la voie de perdition où Satan les précipite en foule, Lui avait fait former ce dessein de manifester son Cœur aux hommes. » (Lettre de sainte Marguerite-Marie au Père Croiset du 3 novembre 1689)
Il en va de même de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, que « Dieu veut établir dans le monde pour sauver les âmes qui vont en enfer » (13 juillet 1917).
LE “ BRAS DE FER ” CONTINUE...
Mais, précisément, comme ses prédécesseurs, et tout spécialement Benoît XVI, François considérait ces “ révélations privées ”, ces “ expériences spirituelles ” comme facultatives, exploitables à merci, plus ou moins, selon leur “ opportunité ”, dont il se faisait juge. Mais, que pensent en ce moment les Saints Cœurs de Jésus et Marie, ainsi que notre très chéri Père céleste, d’une telle indifférence vis-à-vis de leurs demandes, et tout spécialement de la communion réparatrice des premiers samedis du mois, que François s’est abstenu de promulguer en suite de sa consécration de la Russie et de l’Ukraine au Cœur Immaculé de Marie ?
« Le “ bras de fer ” entre le Christ et son Vicaire sur la terre », selon l’expression de notre Père, dure toujours, depuis Léon XIII, qui présentait la consécration demandée par le Sacré-Cœur comme un fruit de sa dévotion personnelle, et non pas comme une demande contraignante de son Souverain Maître, à lui transmise par une religieuse, la bienheureuse Marie du Divin Cœur. Dans ce drame dont dépend le salut de tant d’âmes, les nouvelles Normes procédurales pour le discernement des phénomènes surnaturels présumés, signées par le cardinal Fernandez et approuvées par le pape François, sont une outrageante opposition au dessein de miséricorde des Saints Cœurs de Jésus et Marie, parce qu’elles occultent le caractère objectif, et donc contraignant, des apparitions et interventions divines.
L’ANIMATION SPIRITUELLE DE LA FRATERNITÉ UNIVERSELLE
En conclusion de son encyclique Dilexit nos, François expose le but qu’il a poursuivi. Comme nous l’avons vu, il ne s’agit pas de répondre aux demandes du Sacré-Cœur, ni de sauver les âmes de l’enfer, mais d’atteindre un autre but. Quel est-il ?
« Ce document nous a permis de découvrir que le contenu des encycliques sociales Laudato si et Fratelli tutti n’est pas étranger à notre rencontre avec l’amour de Jésus-Christ. En nous abreuvant de cet amour, nous devenons capables de tisser des liens fraternels, de reconnaître la dignité de tout être humain et de prendre soin ensemble de notre maison commune [...]. Le Christ est en mesure de donner du cœur à cette terre et de réinventer l’amour, là où nous pensons que la capacité d’aimer est définitivement morte [...]. L’Église aussi en a besoin pour ne pas remplacer l’amour du Christ par des structures dépassées, des obsessions d’un autre âge, adoration de sa propre mentalité, des fanatismes de toutes sortes qui finissent par prendre la place de l’amour gratuit de Dieu qui libère, vivifie, réjouit le cœur et nourrit les communautés. Seul son amour rendra possible une nouvelle humanité [...]. Je prie le Seigneur Jésus-Christ que jaillissent pour nous tous de son saint Cœur ces fleuves d’eau vive qui guérissent les blessures que nous nous infligeons, qui renforcent notre capacité d’aimer et de servir, qui nous poussent à apprendre à marcher ensemble vers un monde juste, solidaire et fraternel. Et ce, jusqu’à ce que nous célébrions ensemble, dans la joie, le banquet du Royaume céleste. Le Christ ressuscité sera là, harmonisant nos différences par la lumière jaillissant inlassablement de son Cœur ouvert. » ( nos 217-220)
L’HÉRITAGE DE PAUL VI : LE MASDU.
La fin suprême poursuivie par François était donc la construction d’un monde meilleur, qui adviendrait si tous les hommes recherchaient la fraternité humaine, objet de son encyclique Fratelli tutti (2020), et s’appliquaient à la préservation écologique de notre “ maison commune ”, telle qu’il l’a exposée dans Laudato si (2015).
Il ne s’agit pas là du règne universel du Sacré-Cœur, pour le salut des âmes... mais plutôt d’une “ utopie socialo-religieuse ” issue de “ l’utopie politico-religieuse ” que Paul VI voulut imposer à toute l’Église : le Mouvement d’Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle (MASDU).
Dans son premier Livre d’accusation, notre Père l’abbé de Nantes écrivait : « On peut décomposer ce système en trois parties et un important corollaire », que nous retrouvons précisément, avec quelques modifications de vocabulaire, dans cette conclusion de Dilexit nos.
« 1. L’HUMANITÉ, au lieu de l’ÉGLISE et de sa Chrétienté, est la société de salut universelle. »
François écrit : « Seul l’amour du Christ rendra possible une nouvelle humanité, et préservera l’Église d’adorer sa propre mentalité. »
« 2. La Charte des DROITS DE L’HOMME en est l’ÉVANGILE nouveau, avec sa trilogie de Liberté, Égalité, Fraternité. »
« Nous devenons capables, écrit le pape François, de reconnaître la dignité de tout être humain », fondement prétendu des Droits de l’homme, qu’il ne cesse de revendiquer pour tous, tous, tous !
« 3. La Construction de la DÉMOCRATIE MONDIALE [de la Fraternité universelle] est la forme terrestre du ROYAUME DE DIEU. Elle se fera par l’avènement de la Justice et de la Paix, dans la Vérité et dans l’Amour...
« Corollaire : la RELIGION, toutes confessions réunies, sera l’inspiratrice et l’ANIMATRICE SPIRITUELLE de l’Humanité ainsi régénérée. » (Liber accusationis in Paulum sextum, p. 24)
C’est le sens de cette conclusion de l’encyclique Dilexit nos : en nous abreuvant de l’amour du Sacré-Cœur, nous devenons capables, explique le pape François, de « marcher ensemble vers un monde juste, solidaire et fraternel, en attendant le Royaume céleste ». Il a voulu donner l’exemple de cette fraternité avec son ami Ahmed at-Tayeb à Abou Dhabi en 2019... au prix du reniement blasphématoire de son Divin Maître, Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont ce Grand Imam rejette la Divinité.
« LA MORT DE TOUTE RELIGION. »
« Cet exclusif et chimérique intérêt que Vous portez à la Construction du Monde, écrivait encore notre Père au pape Paul VI, ce primat de la politique la plus indéfinie, la plus irresponsable, la plus déracinée qui soit, opère depuis dix ans dans l’Église entière, que vous ne laissez pas respirer, que vous intoxiquez et entraînez de force à votre suite, une affreuse, une effroyable destruction. »
Cette accusation atteint aujourd’hui l’œuvre que nous laisse feu le pape François...
Le développement qu’en a fait ensuite notre Père explique les motifs de toutes les réformes de François, qui sont l’aboutissement de l’aggiornamento entrepris par Paul VI lors du concile Vatican II :
« Les dogmes deviennent tous, dans leurs arêtes vives, des obstacles à la compréhension universelle, des gênes pour la fraternité. Les sacrements, d’abord considérés comme des prises de force, des sources d’énergie spirituelle pour l’engagement temporel, ont bientôt cessé d’avoir aucune utilité puisque les autres hommes nous valent sur le chantier du monde sans y recourir vraiment. Les commandements de Dieu sont infléchis autant que faire se peut dans le sens souhaité par les architectes du Monde à construire (les lobbys qu’il vaut mieux ne pas mentionner) et puis, finalement, rejetés comme des freins insupportables. Enfin, toute l’Institution de l’Église s’effondre. » (ibid., p. 37)
Elle tombe “ en ruine ” aujourd’hui, selon la prophétie du troisième Secret de Fatima, sous les coups de la réforme synodale que François poursuivait avec acharnement. L’un de ses derniers actes, le 15 mars dernier, depuis l’hôpital, fut l’envoi d’une lettre aux évêques du monde entier pour les presser d’entrer dans le “ processus synodal ”, prévoyant un suivi dans les années à venir, pour contrôler l’application de ces nouvelles réformes.
Notre-Seigneur y a mis un terme, pour le moment. Peut-Il permettre que son Église, qu’Il a Lui-même fondée sur la Foi de Pierre et l’autorité des Apôtres, soit bouleversée en sa constitution même ? Et que son propre Vicaire s’attelle à en bâtir une nouvelle, sans dogme ni institution hiérarchique ?
Mais les causes profondes du mal demeurent. Le rêve de François de faire de l’Église un levain de “ communion universelle ” avec tous les hommes, est le fruit de l’utopie de Paul VI, mais aussi de la gnose de Jean-Paul II.
L’HÉRITAGE DE JEAN-PAUL II : DIEU VEUT... LA DIGNITÉ DE LA PERSONNE HUMAINE.
Il est vrai que pour François, l’amour de Dieu, sa miséricorde, semblait être le principe premier. Il s’en réclamait d’ailleurs pour justifier toutes ses réformes... Que penser, donc, d’un tel mysticisme, qui justifierait toutes les émancipations, toutes les subversions ?
Comme nous l’avons montré (cf. François, un réformisme gnostique, Il est ressuscité n° 253, mars 2024, p. 3), François a repris de Jean-Paul II sa conception d’un amour inconditionnel, infini, presque servile, de Dieu pour tous les hommes, quel que soit l’état de leur âme, respectueux de leurs droits inaliénables. Il écrivait dans Laudato si : « Saint Jean-Paul II a rappelé que l’amour très particulier que le Créateur a pour chaque être humain lui confère une dignité infinie. » ( n° 65)
En 2024, le Dicastère pour la doctrine de la Foi a publié sur ordre du Pape le document Dignitas infinita, expliquant que Dieu, en créant l’homme à son image et ressemblance, lui confère une dignité ontologique inaliénable, qui justifie la revendication des droits de tous, tous, tous...
Ce document est cité dans Dilexit nos : « “ Jésus a apporté la grande nouveauté de la reconnaissance de la dignité de toute personne, aussi et surtout de ces personnes qualifiées d’indignes ”. » ( n° 170)
« VOTRE GNOSE, TRÈS SAINT-PÈRE ! »
Ainsi, la dévotion au Sacré-Cœur, “ rénovée ” par le pape François dans l’esprit de Jean-Paul II, aboutit au “ culte de l’homme ” et à son épanouissement terrestre... Cette gnose de Jean-Paul II, qui empoisonne toute notre religion, fut magistralement dénoncée par notre Père en conclusion de son troisième et dernier Livre d’accusation :
« Vous ne cessez de célébrer très justement ces merveilles de sollicitude d’un Père pour ses enfants. Cette erreur est proche de la Vérité qu’elle plagie. Il est bien vrai que cette sollicitude nous comble de biens, mais c’est à la prière de la Vierge Marie et par les mérites de Jésus-Christ. Sans eux, que serions-nous d’autres que de misérables créatures sans force et sans beauté ?
« Et l’envol dans le sein de Dieu que vous nous promettez à tous, c’est en les suivant dans leur Ascension et Assomption glorieuses que nous accéderons à cette félicité et cette gloire, si toutefois nous avons cru à ce qui nous a été prêché, si nous avons été baptisés et si nous avons reçu le Corps et le Sang du Christ en vue de cette heureuse résurrection ! »
François voulait ouvrir l’Église à tous, au nom de la miséricorde divine, mais en faisant le silence sur ces conditions sine qua non de notre salut.
« Pendant que vous nous trompiez sur notre première naissance, nous disant des fils et des filles de Dieu, en tout parfaits et saints ! Lui, notre Créateur, dans sa Sagesse nous donnait une nature à son image, certes ! mais fragile et faillible. Et, pour nous tenir dans l’humilité qui s’épanouit dans l’épreuve avant d’entrer dans la gloire, Lui-même nous fixait une condition terrestre à vivre obscurément dans l’obéissance à sa loi, avec les forces de notre âme spirituelle, non sans quelque aide providentielle.
« Le péché originel ne fut pas, comme on le lit chez Vous, une petite affaire vite éclusée, oubliée. Le séjour terrestre nous devint une misère et un piège. Des multitudes immenses d’êtres humains dégénérés, pourquoi l’avoir caché ? se rebellèrent contre leur Créateur, suivirent des démons, s’attachèrent aux biens terrestres et détournèrent leurs yeux de la Béatitude que Dieu méditait de leur donner dans un séjour meilleur et définitif. Or cela, vous n’avez pas voulu le dire, pour ne pas déplaire aux hommes de nos temps orgueilleux. De leur séjour terrestre où Dieu les retient, ils veulent faire leur Ciel à eux, et s’y enivrer des mêmes biens, des mêmes satisfactions qu’ils ont toujours connus. » (Liber III, p. 36-37)
À sa manière, François lui-même, il est terrible de le constater, ne travaillait que pour ce séjour terrestre, voulant en faire un Ciel, par la fraternité, la paix, le soin de la Maison commune... Jusque dans ses souffrances, comme il l’a écrit dans son testament : « La souffrance qui s’est manifestée dans la dernière partie de ma vie, est l’offrande au Seigneur pour la paix dans le monde et la fraternité entre les peuples. »
« PRÊCHONS LES JUSTES VOIES DU SALUT ! »
Dans sa supplique à Jean-Paul II, en conclusion de son Livre d’accusation à l’encontre de l’auteur du prétendu Catéchisme de l’Église catholique, ouvrage qui synthétise la religion “ mise à jour ” par Vatican II et rédigé sous la direction du cardinal Ratzinger, notre Père demandait :
Que faire maintenant ? Sa réponse, qui exprime la plus pure mystique catholique, dans l’esprit de l’encyclique inaugurale de saint Pie X, E supremi apostolatus, désigne au successeur du pape François les voies de la renaissance de l’Église :
« Que faire maintenant ? Sinon prêcher Jésus et Marie, Jésus crucifié et Marie transverbérée. Il faut apprendre aux hommes de notre temps orgueilleux que le moment est venu d’adorer l’Homme véritable, image et ressemblance du Père, son Fils Jésus-Christ, et l’Immaculée-Conception, sa Sainte Mère qui nous Le donne à chérir, afin de nous désoler de notre dissemblance et de notre malheur en cette vallée de larmes, dans l’attente d’une grâce de salut, émanée d’une incompréhensible et inestimable prédestination.
« Nous nous sommes égarés dans nos mirages, Très Saint-Père, nous nous sommes perdus dans notre gnose et enorgueillis d’avoir rêvé d’un dessein de grâce plus merveilleux que celui de Dieu même ! Nous avons rejeté le genre humain sous le joug du Menteur, du Satan des origines. Aujourd’hui, il croit triompher par notre faux Évangile. Ah, repentons-nous, prêchons les justes voies du salut ! Il ne sera jamais trop tard pour réparer nos erreurs et nos extravagances. Par le Cœur Immaculé de la Vierge Marie, le Sacré-Cœur se laissera toucher et notre monde, humblement assoiffé de Vie, de Vérité, d’Amour, trouvera ou reprendra le chemin de l’Église, le chemin de Rome qui est celui du Royaume des cieux en ce monde et en l’autre. » (ibid.)
François a canonisé Jean-Paul II ainsi que son maître spirituel, Paul VI. Le moyen de réparer tout le mal fait à l’Église serait de revenir sur ces canonisations qui sont nulles, scandaleuses, personne n’ayant pu répondre aux graves accusations d’hérésies, de schisme et de scandales portées par notre Père à l’encontre de ces deux Souverains Pontifes, dont François ne faisait que poursuivre l’œuvre destructrice.
NOTRE ESPÉRANCE.
Un fait demeure, fruit de ce qu’il restait de piété au pape François : la Russie est consacrée au Cœur Immaculé de Marie. « Nous recourons à toi, nous frappons à la porte de ton Cœur », a-t-il dit devant la statue de Notre-Dame de Fatima, le 25 mars 2022, en union avec tous les évêques du monde.
« Mère de Dieu et notre Mère, Nous confions et consacrons solennellement à ton Cœur Immaculé nous-mêmes, l’Église et l’humanité tout entière, en particulier la Russie et l’Ukraine. » Parce que François est le successeur de saint Pierre, à qui Notre-Seigneur a promis que « tout ce qu’il lierait sur la terre serait lié dans les cieux », la Russie est désormais remise aux mains de la Sainte Vierge, en vue de la conversion de ce peuple qu’Elle chérit.
Il en va de cette consécration comme de celle de la “ nouvelle messe ” : leur validité est incontestable, mais il faut maintenant que nous coopérions à la grâce “ sacramentelle ” obtenue par ce lien nouveau, cette relation privilégiée établie entre « l’Église, l’humanité tout entière, en particulier la Russie et l’Ukraine » d’une part, et le Cœur Immaculé de Marie d’autre part. Si l’on ne fait aucun cas du changement opéré par ces paroles “ consécratoires ”, c’est un outrage de plus ! Maintenant que nous lui sommes consacrés, la Sainte Vierge attend que nous répondions à ses demandes : « Que l’on n’offense pas davantage Dieu Notre-Seigneur, car il est trop offensé », que l’on récite le chapelet tous les jours, que l’on pratique la communion réparatrice des premiers samedis du mois...
François n’en a rien fait, faute de quoi les grâces que Notre-Dame veut répandre sur la terre sont liées, la guerre ravage le monde et les âmes tombent en enfer en tourbillons. Nous, du moins, faisons notre possible pour répandre et pratiquer la dévotion au Cœur Immaculé de Marie !
RÉSURRECTION
Parce que l’élu du conclave prendra la tête d’une Église consacrée au Cœur Immaculé de Marie, Elle-même, notre Divine Mère, le sollicitera de sa grâce, pour qu’il se rende à ses demandes, pour la renaissance de l’Église, préalable à la conversion de la Russie et au certain temps de paix promis par le Ciel.
Ces grâces, Elle les a déjà données au bienheureux Jean-Paul Ier, son élu, figure, modèle et protecteur du Pape qui relèvera l’Église. C’est le secret de Notre-Dame, qu’Elle a montré en figure à Lucie, François et Jacinthe, et que notre Père, au soir de sa vie, a commenté dans sa Complainte d’amour et de miséricorde :
« Moi, Marie des Sept-Douleurs, délaissant les hommes aux mains pleines de sang, je veille, auprès de mon unique Fils, mon confident, secret témoin de tout, votre beau Pasteur, Albino Luciani. Je l’ai vu dans cette pure lumière qui est Dieu, et passant comme un corps glorieux, auquel était réservée une immense gloire. Mon Cœur Immaculé battait, prêt à rompre d’amour maternel, car c’était lui l’objet des tendresses de mon Dieu, et il paraissait l’oublier.
« L’Ange, lui ouvrant son chemin, clamait une fois encore, à réveiller l’abîme : PÉNITENCE, PÉNITENCE, PÉNITENCE !
« Cependant, le monde, à gauche de ma splendeur, étouffait de rage et de haine, mais mon Prince, mon Prêtre, n’en faisait nul cas ; il souriait au contraire, d’une divine grâce, comme mon Christ jadis.
« La Terre sainte [l’Église], à ma droite, semblait s’éveiller d’une longue nuit et s’exerçait à l’alléluia du Ciel...
« L’Ange, alors, sonna de la trompette, et nous vîmes des religieux et prêtres se tourner vers moi qu’ils saluaient d’innombrables AVE MARIA, et former des processions vers Lourdes, Lorette et Fatima, avec une allégresse qui rappelait aux vieillards les fêtes inouïes des temps anciens. »
Tel sera le pèlerinage de la Phalange, à l’automne, pour le centenaire de Pontevedra. Pèlerinage de réparation, de supplication pour le nouveau pontificat, mais aussi prémices de la résurrection de l’Église.
« Ah ! mes chers enfants, regardez, regardez bien celui que déjà vous avez aperçu, mais comme un fantôme à travers les voiles de la gloire de Dieu qui baigne ce pays. C’est votre Pape, disparu un temps, comme mort, et qui revient, comme un bon Pasteur, pour sauver son troupeau. »
Prions, prions pour le Saint-Père, afin qu’il soit un digne successeur de Jean-Paul Ier, et qu’en ayant recours au Cœur Immaculé de Marie, il restaure le dogme de la Foi qu’Elle conserve intact dans les âmes qui lui sont fidèles.
frère Bruno de Jésus-Marie