Méditations quotidiennes
Méditations du mois de décembre
Lundi 1er décembre
Sainte Florence, Saint Charles de Foucauld
L’Immaculée Conception de notre Mère Bien-Aimée... Voici un jour de fête pour la pieuse maison de Nazareth... une fête pour saint Joseph, une heure de reconnaissance profonde pour Marie : Fecit mihi magna qui potens est. Ma Mère, très Sainte Vierge vous savez que je vous aime plus que tout, après Jésus, faites-moi passer cette fête et tous les jours de ma vie comme votre Cœur le veut... Il vous aime tant, Lui, qui vous a bénie entre toutes les femmes ! Au-dedans de vous, dans son cœur d’homme il jouit de vos joies et de vos gloires ! Il jouit à la pensée de votre Immaculée Conception, ce commencement de votre bienheureuse vie et de vos gloires... jour bienheureux pour le monde, signal de sa rédemption... jour bienheureux ma Mère, commencement de votre vie en Dieu, bien doux pour Notre-Seigneur, commencement de gloire de sa Mère bien-aimée !
Saint Charles de Jésus, considérations sur les fêtes de l’année, 8 décembre 1897
Mardi 2 décembre
Sainte Bibiane
Dieu est heureux de contempler la Vierge dans son Immaculée Conception, œuvre du dernier jour, œuvre sublime de sa pensée et de son Cœur. Et de la même manière, quel est l’homme qui ne sera pas frappé de la beauté et de la bonté qui resplendissent en tout son être ? Il suffit de la prêcher pour que le cœur de l’homme y soit incliné. S’il n’y est pas incliné, c’est que le péché y fait obstacle, c’est que l’homme est dans un moment de sa perdition. Et si elle lui apparaît avec instance, comme à Ratisbonne qui n’avait point la foi et que la Médaille Miraculeuse a converti, c’est parce que c’est elle qui doit, plus forte que le démon, racheter l’homme, le tirer de son désordre fondamental pour le ramener dans l’ordre surnaturel où Dieu le désire.
Telle elle est créée et bénie de Dieu, telle elle est l’objet de la contemplation et de la fascination de tous les hommes, de toute la descendance d’Adam. Elle vient pour réparer le péché originel. Non point qu’elle soit elle-même le Sauveur, mais elle est la Mère du Sauveur. Elle vient, déjà purifiée, parce qu’elle sera l’instrument du Sauveur, la Corédemptrice qui doit ramener les hommes à Dieu.
Notre Père, retraite sur la circumincessante charité, 1993
Mercredi 3 décembre
Saint François-Xavier
Chers frères, nous croyons en l’Immaculée, nous croyons qu’elle existe ! Et que sa glorification est nécessaire ! Nous croyons qu’elle nous voit et nous écoute et que nous dépendons totalement d’elle puisque nous sommes à Elle ! Jésus-Christ, en tant qu’homme, est notre Médiateur auprès du Père céleste. Notre très Sainte Mère est Médiatrice entre nous et Jésus-Christ d’où toutes les grâces nous viennent par son intermédiaire. Jésus l’a constituée comme notre Médiatrice et nous le croyons fermement. Par elle, nous recevons les grâces et elle nous conduit au Cœur très saint de Jésus. Notre victoire sera le salut des âmes.
Saint Maximilien-Marie Kolbe
Jeudi 4 décembre
Saint Jean Damascène Saint Pierre Chrysologue
Fatima est un message de contre-révolution pour la renaissance de la Chrétienté. Non seulement Fatima doit écraser les hérésies, mais Fatima doit être la force déterminante du redressement de la Chrétienté [C’est donc un message qui se prolonge dans la vie publique]. Redressement qui sera fait à partir du culte à la Vierge Marie, redressement qui sera fait à partir du surnaturel, mais qui aura sa répercussion dans l’ordre politique. Ce sera une nouvelle Chrétienté, ce sera le triomphe de Notre-Seigneur d’un bout du monde à l’autre par les merveilles de grâces manifestées à la demande du Cœur Immaculé de Marie. La Russie elle-même se convertira. [C’est pourquoi sœur Lucie n’a fait que répéter cela, jusqu’à son dernier souffle.]
Le nationalisme catholique est dans Fatima, parce que le Portugal est béni par le nationalisme catholique. Tous les pays, même la Russie sera bénie par son nationalisme catholique, quand elle se convertira, la Russie deviendra une puissance de paix. (Notre Père, 29 juin 1981)
Frère Bruno de Jésus-Marie, Sainte Marie Nouvelle, 2020
Vendredi 5 décembre
Premier Vendredi du mois, Saint Sabbas
Le Cœur de Jésus est le symbole de l’amour de Dieu... L’âme qui regarde toute cette révélation de l’amour voudrait rendre amour pour amour. Mais, par expérience, nous savons que nous sommes très faibles. Et là, se manifeste l’amour du Cœur Divin qui nous donne sa propre Mère pour que nous puissions L’aimer avec son Cœur à Elle ; non avec notre pauvre cœur, mais avec son Cœur Immaculé...
L’amour de l’Immaculée est le plus parfait amour avec lequel une créature puisse aimer son Dieu. Avec ce Cœur, essayons d’aimer de plus en plus le Cœur de Jésus, et que ce soit notre plus grand désir. Il faut faire en sorte que beaucoup d’âmes reçoivent tout d’elle et que beaucoup d’âmes soient unies au Cœur très doux de Jésus par elle. Il faut d’abord lui soumettre notre cœur et, ensuite, tous les autres.
Saint Maximilien-Marie Kolbe, conférence du 28 juin 1936
Samedi 6 décembre
Premier Samedi du mois, Saint Nicolas
Lorsque Dieu se donne la Vierge Marie, il ne peut pas se la donner pour lui tout seul semble-t-il, il la charge d’une mission par rapport aux autres créatures qui lui devront donc leur vie et leur gloire éternelle.
Si nous considérons la conception de Marie avant toute créature, nous comprenons que c’est un chef-d’œuvre de la miséricorde et de la sagesse de Dieu. C’est une splendeur de gloire de cette fille du Très-Haut, qui satisfait au plus haut point le Créateur. Marie, ainsi, a toujours existé dans le sein de Dieu. Voici qu’elle est donnée aux hommes. Dieu est si bon que lorsqu’il se donne une créature pour sa propre gloire, il ne peut pas s’en contenter, et cette créature, il va la donner à d’autres êtres qu’il va créer pour, précisément, en jouir. Il s’est donné la Vierge pour épouse, il faut que cette épouse soit féconde dans sa virginité parfaite, afin qu’elle produise la joie spirituelle et le salut d’autres êtres. Cette virginité de Marie reçoit une mission en rapport avec ses relations au sein de la Trinité. Ce sera, dit le Livre de la Sagesse, de procurer des biens à ceux qui l’aiment.
Le Cœur de Marie, tout tourné vers Dieu, reçoit dans cet amour de Dieu l’envie de servir les créatures qui vont lui être accordées, les enfants qui vont lui être accordés. Elle est donc Médiatrice avec Jésus des biens divins pour les anges et pour les hommes.
Notre Père, l’Immaculée Médiatrice, 8 décembre 1992
Dimanche 7 décembre
2e dimanche de l’Avent, Saint Ambroise
Nous qui sommes dans sa main comme ses instruments, nous ne sommes pas au service de la justice qui punit, mais de la conversion et de la sanctification, choses qui, pour être fruits de la grâce, c’est-à-dire de la Miséricorde divine, n’en passent pas moins par les mains de la Médiatrice de toutes les grâces. Alors, de même qu’Elle est un instrument parfait entre les mains de la Miséricorde divine et du Cœur Sacré de Jésus, de même nous devons être des instruments entre ses mains. Ainsi, à travers Elle, nous devenons instruments du Cœur Sacré de Jésus, c’est-à-dire de la Miséricorde divine !
Par l’Immaculée au Cœur de Jésus, voilà notre mot d’ordre.
Saint Maximilien-Marie Kolbe
Lundi 8 décembre
Fête de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie
La Vierge Marie, dans son Immaculée Conception, avait cette sagesse et cette humilité de se savoir encore plus débitrice que nous autres, parce que Jésus avait fait pour elle bien plus encore que pour nous : par son Sang, le Sang de son Cœur et le Sang de son Corps, d’avance Il l’avait préservée de tout péché, y compris de la tache originelle. Voilà pourquoi la Sainte Vierge était au pied de la Croix et j’imagine, dans la primitive Église, la Vierge Marie fidèle à la Messe quotidienne. Cette Vierge suit la Messe en étant bien d’accord avec le Christ. Elle sait très bien que c’est parce que le Sacrifice de Jésus se reproduit sans cesse qu’elle-même est habilitée à le recevoir une nouvelle fois dans son Cœur. Pas d’orgueil chez la Vierge Marie, mais une immense reconnaissance ! Il me semble que, aujourd’hui, nous allons faire comme une sorte de point final. Nous allons récapituler tout cela en chantant le Cœur Sacré de Jésus, à côté duquel, inséparable, est le Cœur Immaculé de Marie, qui est aussi un Cœur sanglant parce qu’elle était au pied de la Croix et qu’elle ne devenait notre Mère qu’en participant au Sacrifice du Christ.
Notre Père, 16 juin 1985
Mardi 9 décembre
Saint Juan Diego Cuauhtlatoatzin
La Sainte Vierge nous a reçus comme elle avait reçu Jésus au jour de l’Annonciation, pour Dieu : ces enfants me sont donnés par Dieu pour que je les ramène à Lui. Et ayant fait l’éducation de son Fils unique à Nazareth, elle a repris, après la Croix, l’éducation de ses enfants innombrables que nous sommes tous et que nous serons jusqu’à la fin des siècles : les saints, les médiocres et les pécheurs [...]. Cela s’appelle la Corédemption, Marie Médiatrice de toutes grâces, Marie qui intercède sans cesse pour les hommes. Et nous savons plus encore que sans elle aucune grâce ne nous est donnée. Elle est notre Mère, c’est elle qui s’occupe de nous pour nous sauver [...].
Notre Père, 15 août 1981
Mercredi 10 décembre
Centenaire de l’apparition de Pontevedra, N-D de Lorette
Au même moment où le Cœur Immaculé de Marie est blessé par les pécheurs, loin de s’irriter contre eux, il cherche le moyen de les sauver. C’est vraiment la miséricorde du Cœur de la Vierge Marie !
La Vierge Marie se plaint de toutes les injures que son Cœur Immaculé reçoit de la part des hommes [...]. L’enfant Jésus vient corroborer les paroles de sa Mère [...]. Ils sont là gentiment, la Mère et l’Enfant, à examiner ce qu’ils pourraient bien inventer d’assez facile à nous demander, nous qui les aimons, pour obtenir le pardon de ceux qui ont enfoncé ces épines dans le Cœur de la Mère. Nous sommes dans la nouvelle Alliance, nous sommes dans le mystère de l’Évangile qui est un mystère de compassion, un mystère de miséricorde. Alors, il est prêt à pardonner au monde, ce Cœur très Immaculé de la Vierge Marie, il est prêt à pardonner au monde, ce Cœur de l’Enfant Jésus, blessé de voir sa Mère ainsi traitée. Cependant, il y a quelque chose qui est nécessaire : c’est l’expiation, la réparation, la consolation de ces Cœurs outragés. Cela nous est demandé.
Notre Père, 12 juin 1983
Jeudi 11 décembre
Saint Damase Ier
Du fait que l’Immaculée est corédemptrice, elle désire que se répande sur toute l’humanité le fruit de la rédemption accomplie par son Fils ; elle s’efforce de livrer au Christ tous les pécheurs... Le seul désir de l’Immaculée, c’est de faire monter notre vie spirituelle pour atteindre la plus grande sainteté.
Saint Maximilien-Marie Kolbe, 1937
Vendredi 12 décembre
Notre-Dame de Guadalupe
En ce quatre cent cinquantième anniversaire des apparitions de Notre-Dame de Guadalupe, nous avons une joie particulière dans la dévotion envers la Vierge Marie, toute belle, toute glorieuse, privilégiée parmi les créatures. C’est notre Mère et nous l’admirons immensément. Notre joie vient de ce que nous pouvons avoir confiance en elle. Allez à Marie !
Dans notre vie, la prière à Marie est affectivement, intuitivement perçue par nos âmes comme le secours divin dont nous avons besoin. La confiance en la Vierge Marie est l’oxygène, la nourriture de notre âme.
Puisque nous avons une telle Mère, elle s’occupe tellement de nous, que la prière doit venir spontanément sur nos lèvres, dans nos mains, et qu’on doit se sentir tout de suite rassuré.
Alors, dans la communion, demandons à l’Esprit-Saint de nous donner une dévotion plus particulière envers Elle. Sa sollicitude pour nous est entière, elle est toute-puissante, Médiatrice. Prions-la et trouvons-nous à cause de sa sollicitude pour nous dans une joie nouvelle.
Notre Père, 12 décembre 1981
Samedi 13 décembre
Sainte Lucie, sainte Odile
Nous pouvons penser que, comme les aspirations du Cœur de Marie s’identifiaient absolument aux aspirations du Cœur du Christ, l’idéal de Marie devint le même que celui du Christ, et l’amour du Cœur de Marie fut l’amour du Cœur du Christ pour le Père et pour les hommes ; toute l’œuvre rédemptrice, dans son principe, passe par le Cœur Immaculé de Marie, grâce aux liens de son union si intime et si étroite avec le Verbe divin.
Depuis que le Père a confié son Fils à Marie, en l’enfermant neuf mois dans son chaste sein virginal, selon l’Écriture : “ Or, tout ceci advint pour accomplir cet oracle prophétique du Seigneur : Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel. Nom qui se traduit : Dieu avec nous. ” (Mt 1, 22-23 ; Is 7, 14) Et depuis que Marie, par son libre assentiment, s’est livrée comme une esclave aux dispositions de la volonté de Dieu, pour qu’Il opère en Elle tout ce qu’Il désirait.
En effet, Elle a répondu : “ Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole ” (Lc 1, 38) ; dès lors, par disposition divine, Marie est devenue avec le Christ la corédemptrice du genre humain.
Sœur Lucie, Apelos
Dimanche 14 décembre
3e dimanche de l’Avent : Gaudete, Saint Jean de la Croix
La révélation de Fatima vient compléter celle de Paray-le-Monial, et la dévotion au Cœur Immaculé de Marie s’unir à la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, réclamée depuis plus de deux siècles. Le règne et le triomphe universels de leurs deux Cœurs unis, tel est le grand dessein de notre Père du Ciel pour les derniers siècles de l’histoire. Il a premièrement, pour le Cœur de Jésus, son Fils unique et bien-aimé, transpercé sur la Croix, un amour si puissant qu’il veut que ce Cœur soit désormais l’objet d’une dévotion universelle ; que tout nous soit donné par ce Cœur, et rien en dehors de lui. Et deuxièmement, le Père et le Fils, dans le Cœur de Jésus, ont un tel Amour du Cœur Immaculé de Marie, de son Cœur douloureux au Calvaire et transpercé d’épines par les péchés du monde, qu’ils ont décidé que tout serait donné à l’humanité par son intermédiaire, par Elle seule, et rien sans elle. La voici établie à son tour, comme corédemptrice avec Jésus, notre médiatrice universelle, « la médiatrice de toutes grâces ».
CRC no 262, mars 1990
Lundi 15 décembre
Octave de l’Immaculée Conception
Que l’Immaculée vous bénisse en tout, toujours et partout ! Qu’Elle vous serre sur son Cœur maternel au milieu de toutes vos peines, tentations et difficultés ! Qu’Elle déverse en vous tous et en chacun en particulier beaucoup de paix, cette paix intérieure de l’âme que le monde ne connaît pas ! Qu’Elle augmente votre courage, afin que personne parmi vous ne supprime quoi que ce soit à la donation déposée devant Elle dans l’acte de consécration, afin qu’Elle-même puisse disposer librement de toute notre vie, de notre mort et de notre éternité et de toutes les facultés de l’âme et du corps, de tout l’être.
Saint Maximilien-Marie Kolbe, Nagasaki, 1940
Mardi 16 décembre
Saint Eusèbe de Verceil
« Sur le Calvaire, Notre-Seigneur engendre l’humanité pécheresse au salut, Il est en train de racheter le monde, lui activement, mais la Vierge Marie, elle est Corédemptrice, elle le rachète avec lui. Elle est tellement unie à lui qu’elle mérite de devenir aussi Rédemptrice. À ce moment-là, dans l’amour, elle partage toutes ses souffrances rédemptrices, mais elle accepte, elle veut ce Sacrifice, elle est comme un prêtre [...].
« C’est l’Époux qui donne à l’épouse tous ses enfants, parce qu’ils les ont engendrés dans le même amour et dans le même acte extraordinairement douloureux de la Croix. » (S44 : Théologie mariale, 1980)
« Par son accompagnement durant la Passion, par ses douleurs comme celles d’un glaive lui transperçant le cœur, elle a mérité le titre de Corédemptrice [...] [On ne peut pas lui refuser ça, c’est un non-sens ; ceux qui refusent cela, ça traduit un aveuglement incroyable]. Servante du Seigneur, elle s’est attachée à ses pas, à partager toutes ses peines, jusqu’à la fin. » (S 131 : Circumincessante charité, 1997)
Frère Bruno de Jésus-Marie
retraite sur la vie de la Sainte Vierge, 2022
Mercredi 17 décembre
Mercredi des Quatre-Temps, Saint Lazare
Elle est présente dans toute la Bible, de (Gn 3 à Ap 12) et tout au long, c’est le cantique de la Femme. Dieu continue à aimer ce peuple à cause de la Vierge Marie [...]. Pendant tous les siècles de l’Ancien Testament, nous savons par la Bible que c’est cette même Vierge Marie qui a sauvé ce peuple de mille moments de turpitude où il était absolument tombé.
« Cette Femme est restée dans la mémoire du peuple juif [qui a attendu pendant tout le cours de l’Ancien Testament]. De siècle en siècle, il n’y a pas de doute que cette présence féminine cachée a soutenu l’espérance de ce peuple. » (Retraite, Tendresse et dévotion, 1998)
« On retrouvera cette Femme à la dernière page de la Bible (Ap 12, 17), précisément dans un combat entre la Vierge, personnification de l’Église, et le démon. Qui est cette Femme, qui est dressée en face du démon et qui, par sa descendance, ou par elle-même ou par les deux, écrasera la tête du démon ? Quel bonheur, quelle promesse merveilleuse dont l’ardeur, la joie, l’allégresse va traverser toute la Bible et faire porter au genre humain tout entier, avec courage, sa croix, sa peine, son châtiment ! » (Retraite, Circumincessante charité, 1997)
Frère Bruno de Jésus-Marie
retraite sur la vie de la Sainte Vierge, 2022
Jeudi 18 décembre
L’attente de l’enfantement de la Bse Vierge Marie
« En quoi consiste cette vie de l’Esprit-Saint en Elle ?... »
Il brûle de la présence du Cœur de la Vierge Marie en Lui-même. Elle est là, en Lui, Il la possède en Lui. Il sait que le Saint-Esprit est en Elle. Il voudrait entendre les battements du Cœur du Saint-Esprit. Il faudrait que le Saint-Esprit se manifeste. Chez les charismatiques, le Saint-Esprit déborde de tous les côtés, mais c’est de l’imagination. Tandis que là, c’est du vrai, il essaie et il dit : montrez-moi le Saint-Esprit. Il ne l’a jamais vu.
« Il est Lui-même amour en Elle, l’amour du Père et du Fils [c’est vrai], l’amour dont Dieu s’aime Lui-même [c’est vrai], l’amour de la Sainte Trinité [c’est vrai] : un amour fécond, une conception. »
Il ne se rend pas compte que là, il a touché exactement l’essence même du mystère.
« D’une manière incomparablement plus rigoureuse, plus intérieure, plus essentielle que ce qui se vit dans l’amour conjugal humain, l’Esprit-Saint vit dans l’âme de l’Immaculée, dans son être et la féconde, et cela depuis le premier instant de son existence, pour toute sa vie, pour toujours. Cette Conception Immaculée incréée (l’Esprit-Saint) conçoit la vie divine, de façon immaculée, dans le sein de l’âme de Marie, sa Conception Immaculée créée. Le sein virginal du corps de Marie Lui est également réservé, qui y conçoit aussi, dans le temps, la vie divine de l’Homme-Dieu. » (17 février 1941)
Notre Père, triduum décembre 1997, Qui êtes-vous Immaculée ?
Vendredi 19 décembre
Vendredi des Quatre-Temps
Comment Dieu voulut-il révéler à David, en plus de l’Incarnation du Verbe, le mystère de la Rédemption du monde ? En le mettant à l’épreuve : Adultère, menteur, assassin il sera, non par un arrêt injuste de Yahweh, mais par la libre disposition de lui-même et le libre jeu de ses pulsions naturelles, lui, fils d’Adam, pécheur comme ses frères !
Il connaîtra alors, du dedans, ce qu’est la pauvre humanité pour laquelle il faut de toute urgence que le Messie advienne et se sacrifie. Lui-même, subissant la vengeance de Dieu sur son crime, figure d’Adam et d’Ève pécheurs, avec Bethsabée son épouse sanglante, ils seront appelés par Dieu à subir tant de douleurs et de peines qu’ils deviendront saintement figure du Christ Rédempteur, lui ! et elle, je n’ose le dire, je devrais, figure de Marie corédemptrice, tous deux ancêtres par leur chair et leur sang de Marie et de Jésus, leurs enfants, leurs Sauveurs.
« Ô VRAIMENT NÉCESSAIRE PÉCHÉ D’ADAM,
que le Christ par sa mort a effacé !
Ô HEUREUSE FAUTE, QUI NOUS A VALU
un tel, un si grand Rédempteur ! »
Notre Père, David figure de Jésus-Christ,
bible, archéologie et histoire, tome 2, page 32
Samedi 20 décembre
Samedi des Quatre-Temps, Bx Frère Scubilion
La bienheureuse plénitude des temps est enfin arrivée : l’Incarnation va s’accomplir. L’Ange du Seigneur vient donc à Marie, comme autrefois l’ange prévaricateur était venu à Ève, et lui propose la grandeur incompréhensible de la Maternité divine. Ce qui va se négocier directement et immédiatement entre l’Ange et Marie, c’est l’œuvre rédemptrice, c’est le sort de l’humanité. Cette œuvre est suspendue au Fiat de Marie. Elle a donc un titre incontestable sur les mérites infinis de Jésus, dont elle accepte librement d’être la mère, quelques soient pour elle les conséquences douloureuses que cette acceptation entraîne : elle peut donc à juste titre être appelée Corédemptrice. L’Histoire surnaturelle du monde est groupée là, comme autour de son centre. Le Fiat de l’incarnation prendra quelque chose de l’immensité du plan divin qui embrasse, dans sa magnifique unité, toute l’œuvre de la Rédemption.
Dans cette immensité, nous nous bornerons à considérer le martyre auquel, suivant saint Bernardin de Sienne, la Corédemptrice se dévoua par son Fiat : Miro martyrio se Deo dedicavit et obtulit B. Virgo in conceptu. Le Saint franciscain dit ici de la Corédemptrice une parole profonde, trop peu connue, trop peu méditée ; Crucifixa Crucifixum concepit : Par sa tendre compassion envers les souffrances futures du Messie, Marie était déjà crucifiée avec Lui en esprit.
Père Godts, rédemptoriste, Mémoires du congrès marial, 1922
Dimanche 21 décembre
4e dimanche de l’Avent, Saint Pierre Canisius, Saint Thomas
« Saint Joseph a tout de suite compris que c’était celle dont le prophète Isaïe avait dit : “ La Vierge concevra et enfantera un Fils, il s’appellera Emmanuel ”, c’est-à-dire Dieu avec nous. Il s’est dit : “ C’est la Mère du Sauveur. Comment n’y ai-je pas pensé ? Une femme incomparable comme il n’y en a jamais eu, comme il n’y en aura jamais, se disait saint Joseph, en faisant son travail. Je comprends ce ventre arrondi de cette enfant de quinze ans qui va donner naissance au Messie ; je ne suis pas digne, je m’en vais. ” Il s’est dit : “ Je vais la rendre à ses parents. ” Il a fallu que l’Ange lui dise, comme un ordre de Dieu, de prendre Marie chez lui. À ce moment-là, miracle ! Son âme a été envahie de l’amour de cet enfant qui allait venir. Véritablement, il s’est senti des entrailles paternelles, un cœur de père pour lui [...], comme il a eu un amour d’époux pour la Vierge Marie, en préservant sa virginité. » (Sermon, 25 décembre 1995) Tout le mystère est merveilleusement contemplé par ce merveilleux théologien qu’est notre Père. Il est le seul, je vous assure, quand on voit toute la littérature sur ce sujet !
Frère Bruno de Jésus-Marie, Vie de la Sainte Vierge, retraite 2022
Lundi 22 décembre
Au temps fixé, au jour et à l’heure de Dieu, et sans doute avancés à la demande du Cœur Immaculé de Marie à Jésus, son propre Fils et son Époux céleste, « Dieu se souviendra de son peuple et sauvera son héritage ». Il rendra à son Église sa gloire d’autrefois et mille et mille fois plus. Et notre Père céleste sera justifié dans ses œuvres par toute la terre.
On instituera alors une fête. Comme celle des Purim, ou des sorts, au jour où le Créateur et Roi d’Israël avait renversé les sorts : des dominateurs fait des esclaves et des morts ; des esclaves et des gens promis à une mort certaine des hommes libres et des princes. « Deposuit potentes de sede, et exaltavit humiles », ce sera le Magnificat de la plénitude des temps messianiques. Ce sera la fête du Cœur Immaculé de Marie, inséparable du Sacré-Cœur de Jésus. Ce sera enfin ! la célébration mondiale de Notre-Dame au Cœur Immaculé, Corédemptrice et Médiatrice de toutes grâces, selon toutes les révélations, les dévotions et les demandes du Ciel à la terre, entendues et répétées par les trois enfants de Fatima. Alors, vraiment la Volonté de Dieu sera faite sur la terre comme au Ciel, son Royaume sera venu et son Nom sanctifié !
CRC no 229, janvier 1987
Mardi 23 décembre
L’ange Gabriel avait aussi annoncé à Marie que sa cousine Élisabeth avait conçu, malgré sa stérilité et son âge avancé. Cette déclaration semblait être à la Vierge-Mère une invitation à aller servir sa vieille cousine. Dans les desseins de Dieu, le mystère de la Visitation devait révéler l’union du Rédempteur et de sa Mère dans la distribution des grâces.
En effet, dès son entrée dans la maison de Zacharie, l’humble et prévenante Mère de Dieu salue, la première, sa cousine. Mais sa voix est comme le Sacrement de Jésus pour la sanctification de Jean-Baptiste et d’Élisabeth. À peine, en effet, Élisabeth eut-elle entendu la salutation de Marie, que son enfant tressaillit d’allégresse dans son sein, annonçant ainsi, comme l’Ange l’avait annoncé, qu’il était purifié de la faute originelle et élevé à un admirable degré de sainteté. De Jean-Baptiste, la grâce rejaillit jusque sur Élisabeth, qui fut remplie de l’Esprit-Saint.
Voilà donc la première révélation de l’arrivée du Rédempteur en ce monde et son premier acte de sanctification des âmes, opéré par l’intermédiaire de la Corédemptrice.
Père Godts, rédemptoriste, Mémoires du congrès marial, 1922
Mercredi 24 décembre
Vigile de Noël
Six mois après son départ de la maison d’Élisabeth, Marie, accompagnée de Joseph, se rend à Bethléem pour obéir à un ordre de l’empereur Auguste. Arrivés là, nos-voyageurs vont d’abord au caravansérail ; mais ils le trouvent plein de voyageurs ; la petite ville regorge d’étrangers, et dans la ville de David il n’y a pas de place pour le plus grand des fils de David. C’est la première humiliation, le premier affront que Jésus reçoit en ce monde ; c’est l’ombre de la Croix et du Calvaire qui s’étend sur Jésus et Marie. Le Christ vient au milieu des siens et les siens ne veulent pas le recevoir. Plus tard ils crieront contré lui : « Crucifiez-le ! »
L’Homme des douleurs et la Mère des douleurs sont bien intimement unis dans le support de ces douloureuses humiliations, endurées pour notre Rédemption.
Père Godts, rédemptoriste, Mémoires du congrès marial, 1922
Jeudi 25 décembre - MESSE DE LA NUIT DE NOËL
Nativité du Seigneur
Tout se concentre sur l’amour de Dieu et maintenant, qui donc aime plus Jésus pauvre et crucifié dans la crèche que sa Mère très Sainte ? Personne au monde, même parmi les anges, n’a aimé et n’aime aussi ardemment le Seigneur Jésus que la Mère de Dieu. Nous voulons aimer le Seigneur Jésus avec son Cœur à Elle, ou plutôt qu’Elle seule aime Jésus avec notre cœur ; tout simplement que cet amour envers Dieu soit l’amour de l’Immaculée. Cet amour limité envers l’Immaculée, qu’est-il ? L’Immaculée est tellement unie à l’amour de Dieu qu’Elle s’élève non seulement au-dessus de tous les saints, mais aussi au-dessus de tous les anges.
Saint Maximilien-Marie Kolbe, 1937
MESSE DU JOUR
Dans certaines statues, Notre-Dame presse son sein et elle demande à Jésus, en échange, le salut de tout un petit peuple qui est là, rangé sous son manteau. C’est Marie Corédemptrice, c’est Marie Refuge des pécheurs. Elle lui présente le monde et l’Enfant Jésus lui dit : « Ne vous en faites pas, Maman, le monde sera sauvé. » Alors, en même temps qu’Il a la main gauche posée sur le monde : « C’est entendu, le monde sera sauvé », la main droite lui dit : « Donc réjouissez-vous, Marie. »
Ce n’est pas tout ! Ce que je vais ajouter est rare : l’Enfant Jésus a une espèce de grand collier qui lui tourne autour de la tête, qui lui est passé autour des mains. Il est immense, ce collier, on ne peut pas ne pas le voir, avec une médaille d’un côté, des fanfreluches, je ne sais quoi, je n’ai pas pu deviner ce que c’était. C’est un chapelet, un rosaire même. Ce rosaire lui passe dans la main et ainsi frôle la Sainte Vierge, sur l’épaule de la Vierge, sur son épaule à Lui, son épaule gauche. Cela veut dire : le monde, on va le sauver tous les deux, mais à condition qu’ils disent leur chapelet, à condition qu’ils disent leur rosaire. Vous êtes la Médiatrice, mais encore faut-il qu’ils vous implorent. S’ils implorent votre intercession, Avec votre intercession, Maman, c’est accordé d’avance.
Notre Père, 6 avril 1990
Vendredi 26 décembre
Saint Étienne
Quand l’enfant est à peine sorti du sein de sa mère, qu’Il vient lui demander sa nourriture et que la mère lui donne de ses mamelles sa nourriture, ils sont comme pour ainsi dire encore deux en une seule chair [...]. C’est le Fils de Dieu, et elle, la Vierge Immaculée, créature de Celui qui est là et qui lui réclame le sein. C’est le grand mystère de l’Incarnation.
Mais c’est aussi le mystère de la Rédemption. « Sœur Marie de Saint-Pierre a appris cela de Notre-Seigneur lui-même quand Il lui a montré cette révélation du temps où Il était à téter sa Mère et que tout ce lait qu’Il lui prenait, c’était pour le changer en son Sang, Il en était avide pour avoir beaucoup de Sang à répandre sur la Croix pour le salut des hommes [...]. Entre cette Maman et cet Enfant, c’est un contrat rédempteur. La Vierge est corédemptrice déjà à ce moment-là.
Notre Père, 2 janvier 1989
Samedi 27 décembre
Saint Jean
Le mystère de l’Immaculée a toujours été pour Maximilien-Marie Kolbe un mystère inouï : la Mère de Dieu. Il n’a jamais compris. (...) Plus il la voyait, plus il l’écoutait, plus il la suivait, et plus le mystère de Marie lui était écrasant. Marie Immaculée, notre Mère à tous et notre Médiatrice !
Comme il a reconnu Marie Immaculée, Mère de Dieu, d’une part, et Mère des hommes par délégation de Jésus sur la Croix à notre Corédemptrice, comme il l’a proclamée Médiatrice de toutes grâces, désirant que l’Église officialise cette affirmation que la Vierge est Médiatrice de toutes grâces, à sa place, en son lieu, conjointement, comme Corédemptrice avec Jésus, Médiateur unique.
Notre Père, Qui êtes-vous Immaculée ? Décembre 1997
Dimanche 28 décembre
Fête de la Sainte Famille, Saints Innocents
La Sainte Vierge, en apprenant que les troupes d’Hérode venaient pour tuer ces enfants, a dû avoir un sentiment d’infinie détresse, de compassion en pensant à toutes ces femmes. Eux, prévenus par l’Ange, filaient et les autres enfants, prévenus par personne, allaient mourir. La Sainte Vierge a senti cette injustice humaine, cette injustice matérielle, elle a eu une commisération pour ces femmes et elle a eu une sorte d’amour de ces pauvres petites victimes. Saint Joseph, tellement émotif, pleurait en partant pour l’Égypte en pensant à tous ceux qu’il laissait là, entre les mains de ces féroces soldats. Ils ont dû pleurer, les larmes de la Sainte Vierge, les larmes de saint Joseph, qu’est-ce qui peut ouvrir davantage le Paradis à ces enfants !
Notre Père, 28 décembre 1991
Lundi 29 décembre
Temps de Noël, Saint Thomas Beckett
« Si elle ne l’a pas su de toute éternité, si elle ne l’a pas su par sa méditation des prophéties, en particulier du prophète Isaïe (chapitres 52 et 53), elle l’a su lorsqu’elle a porté ce divin Enfant au Temple pour être présenté à son Père. Si elle a donné des colombes, des tourterelles en échange de la vie de son Enfant, elle savait très bien que ce sacrifice, ce don-là ne les dispenserait pas, elle et lui, de laisser leurs cœurs transpercés par la lance et par le glaive de douleur. [À partir de ce moment-là, elle ne pense qu’à ça ! Elle sait que tout doit se terminer ainsi, comme le Père de Foucauld ne pensait qu’à son martyre à venir.]
« Dès l’origine, elle sait quelle sera sa mission sur la terre, qu’il lui faudra souffrir de la souffrance de son Fils et de son Dieu. » (S 131 : Retraite, Circumincessante charité, 1993)
Frère Bruno de Jésus-Marie, Vie de la Sainte Vierge, retraite 2022
Mardi 30 décembre
Servons Jésus en l’Immaculée et par l’Immaculée. Avec Elle, en Elle et par Elle, nous devons arriver à Jésus : avec Lui et en Lui, au Père.
Et l’Esprit-Saint ? Il est dans l’Immaculée, comme la seconde Personne de la très Sainte Trinité, le Verbe, est en Jésus-Christ. Avec cette différence toutefois : en Jésus, deux natures, divine et humaine, sont unies et une seule personne, qui est Dieu. Au contraire, la nature et la personne de l’Immaculée sont distinctes de la nature et de la personne de l’Esprit-Saint. C’est une union inexprimable mais parfaite, l’Esprit-Saint n’agissant qu’à travers l’Immaculée, son Épouse. C’est pourquoi Elle est Médiatrice de toutes les grâces de l’Esprit-Saint. Et comme toute grâce est don de Dieu le Père, par le Fils et l’Esprit-Saint, il n’y a pas de grâce qui n’appartienne à l’Immaculée, qui ne lui soit donnée pour qu’Elle la dispense librement. C’est pourquoi, en vénérant l’Immaculée, nous adorons l’Esprit-Saint d’une manière particulière. Et de même que la grâce nous vient du Père par le Fils et l’Esprit-Saint, ainsi les fruits de la grâce, à partir de nous, remontent vers le Père, à travers l’Immaculée et son Fils Jésus.
Saint Maximilien-Marie Kolbe, lettre à un frère, 28 juillet 1935
Mercredi 31 décembre
Saint Sylvestre
Je me confie et m’abandonne à la Volonté de Dieu et à l’accomplissement de cette volonté ; cela du moins dans les adversités. Même une raison erronée, limitée ou égarée peut être réchauffée par l’amour de Dieu. La croix est l’école de l’amour. Je souhaite que l’Immaculée n’épargne à la milice et à chacun de ses membres ni les croix, ni les souffrances, car ainsi l’intention est purifiée. Je souhaite que même dans le travail on ne se rapproche pas d’Elle uniquement pour le motif de se faire bien valoir ou de chercher quelque contentement intérieur. Nous devons au contraire agir par pur amour, comme cela nous est montré dans les Béatitudes.
Saint Maximilien-Marie Kolbe, lettre à ses frères, 1er décembre 1930
Méditations du mois de Novembre
Les bouquets spirituels sont consacrés à saint Maximilien-Marie Kolbe.
Samedi 1er novembre
Toussaint
L’âme qui accepte la Croix et qui s’en réjouit, non d’une joie naturelle, mais surnaturelle, possède l’amour et l’exprime en pratique dans la vie. C’est ainsi que l’on reconnaît l’amour. Mais si le sacrifice dure assez longtemps et ne nous coûte pas, c’est un amour qui n’est pas grand. Si cet amour nous coûte, c’est à ce moment-là qu’il est véritable. Lorsqu’on est dans cette disposition, on parvient au sommet de la perfection. Cette âme-là éprouve la joie de la Croix. Il n’est pas indispensable de le ressentir, du moment qu’on le veut. Le Seigneur Jésus sur la Croix sentit qu’il était abandonné complètement et cependant il restait uni à son Père.
Entretiens spirituels inédits
Dimanche 2 novembre
Commémoraison de tous les fidèles défunts
Le Père Maximilien fait coïncider l’essor de son œuvre avec la mort édifiante de deux membres de la Milice. « Ils s’en allèrent auprès de l’Immaculée » tout simplement pour plaider la cause des chevaliers voués à son service ! le Père attribuera toujours une extrême importance à ses « renforts célestes ». Il dira un jour : « chaque fois que les choses ne vont plus, l’Immaculée appelle au Ciel l’un des nôtres afin qu’il nous aide plus efficacement. Ici-bas nous ne pouvons travailler que d’une seule main, car de l’autre nous devons bien nous cramponner pour ne pas tomber nous-mêmes, mais au Ciel nous aurons nos deux mains libres et la Sainte Vierge sera notre Père Gardien ! »
Le Secret de Maximilien Kolbe, Maria Winowska
Lundi 3 novembre
Saint Martin de Porrès, Saint Hubert
Chaque pensée, parole, activité, souffrance de l’Immaculée était le plus parfait acte d’amour de Dieu, d’amour de Jésus. Il faut donc dire aux âmes, à toutes les âmes et à chacune en particulier, ce qu’elles sont, ce qu’elles seront, jusqu’à la fin du monde, leur dire par l’exemple, la parole vivante ou imprimée, par la radio, la peinture, la sculpture, etc., ce que l’Immaculée, dans les circonstances concrètes de la vie courante, aurait pensé, dit et fait afin que le plus parfait amour, – l’amour même de l’Immaculée – envers le Cœur divin embrase toute la terre.
Entretiens spirituels inédits
Mardi 4 novembre
Saint Charles Borromée
Rayonner sur notre entourage, gagner les âmes pour Elle, afin que les cœurs de nos prochains s’ouvrent aussi devant Elle, afin qu’Elle soit la Reine de tous les cœurs, partout dans le monde, sans distinction de race, de nationalité, de langue ; qu’Elle soit la Reine de tous les cœurs de ceux qui vivront jusqu’à la fin du monde : voilà notre idéal !
Chevalier no 15, 24 juin 1936
Mercredi 5 novembre
Sainte Sylvie, Saintes Reliques
Comme des enfants envers leur Mère, soyons remplis de confiance et tournons-nous plutôt vers Elle, et Elle nous donnera ses lumières et sa force. Elle nous pressera sur son Cœur et adoucira les plus grandes amertumes.
Mais nous ne devons pas refuser d’apprécier les amertumes si Elle nous en envoie. Il n’existe pas d’angle sans Croix. S’il n’y avait pas de Croix, nous ne pourrions aller au Ciel. Voilà pourquoi nous ne devons pas trop vite fuir la Croix, mais plutôt la porter sur nos épaules. Nous devons accepter la Croix de plein gré et par amour.
Lettre du 14 octobre 1937 aux aspirants à Niepokalanov
Jeudi 6 novembre
Bx Martyrs d’Espagne (1936-1939)
Pendant sept siècles, nous avons combattu pour que soit défini le dogme de l’Immaculée Conception : lutte couronnée par la définition dogmatique et par les apparitions de l’Immaculée à Lourdes. C’est maintenant que doit commencer la seconde partie de l’histoire : semer cette vérité dans les âmes, veiller à ce qu’elle germe et porte des fruits de sainteté. Et cela en toutes les âmes ; celles qui existent et celles qui existeront jusqu’à la fin du monde. La première partie de l’histoire, c’est-à-dire ces sept siècles, furent seulement la préparation et l’approbation du projet, maintenant il faut passer à son exécution, vivre la vérité dogmatique, faire connaître l’Immaculée à toutes les âmes, la donner aux âmes avec tous ses effets bienfaisants.
Lettre du 25 février 1933, au provincial polonais
Vendredi 7 novembre
Premier Vendredi du mois, Dies natalis du Père Constant Lievens
Précisément, plus quelqu’un se consacre totalement à l’Immaculée, plus il peut résolument aller à Jésus, à son Cœur très Sacré, surtout dans les moments de tentation, toutefois seulement par Marie, et uniquement par Elle, car elle est vraiment ce chemin assuré qui nous conduit jusqu’au Cœur Sacré de Jésus.
Entretiens spirituels inédits
Samedi 8 novembre
Ste Élisabeth de la Trinité, Bx Jean Duns Scot
Ce qui frappe le plus dans la Milice de l’Immaculée, c’est son orientation mariale. Elle découle d’une conscience profonde de la mission de l’Immaculée. Plus précisément, le but de la Milice de l’Immaculée est le but même de l’Immaculée. En tant que corédemptrice, Elle veut étendre à toute l’humanité les fruits de la rédemption accomplie par son Fils, Elle cherche à gagner au Christ les hérétiques, les schismatiques, les francs-maçons, les juifs et les autres [...]. La Milice de l’Immaculée, telle que nous la concevons, c’est toute la vie chrétienne vécue sous une nouvelle forme, qui consiste en une communion avec l’Immaculée, notre grande Médiatrice avec Jésus.
Chevalier du 8 décembre 1937
Dimanche 9 novembre
Dédicace de la Basilique du Saint-Sauveur
Je répète. La Volonté de l’Immaculée signifie se donner à Elle sans réserve afin qu’Elle nous dirige. La Volonté de Dieu et la Volonté de l’Immaculée n’est [sic], pour ainsi dire, pas la même. Car la Volonté de l’Immaculée s’oriente vers la miséricorde (et non vers la justice) de Dieu. L’Immaculée est la personnification de cette Volonté de miséricorde.
Donc nous La servons non comme instrument pour punir justement mais pour convertir et sanctifier. Ce sont les fruits de la grâce – donc du Dieu de miséricorde –, qui passent par les mains de la Médiatrice de toute grâce. Tout comme elle est l’instrument le plus parfait dans la main de Dieu, dans la main du Dieu de Miséricorde, du Sacré-Cœur de Jésus, nous sommes nous aussi des instruments entre ses mains. Et par Elle, nous sommes des instruments du Sacré-Cœur de Jésus ou de la miséricorde divine. Telle est notre devise : par l’Immaculée au Cœur de Jésus.
Lettre au père Florian Koziura, 29 avril 1931
Lundi 10 novembre
Saint Léon le Grand, Saint André Avellin
L’Immaculée a déjà attiré à Elle beaucoup d’âmes qui n’avaient pas la foi. Souvent nous apercevons les gens qui passent sur la route très fréquentée, et qui s’arrêtent pour regarder l’Immaculée. Les frères disent que les païens se demandent ce que c’est, et ils ont entendu une femme païenne qui expliquait la signification de la Mugenzai no Sono et l’apostolat des nouveaux missionnaires. Il y a quelque temps, une famille païenne est venue voir de près l’Immaculée. Ils ne pouvaient y accéder à cause de la clôture, mais on a pu conduire le père aux pieds de l’Immaculée, tandis que la mère et les filles ont dû se contenter de visiter la chapelle et de recevoir la médaille miraculeuse.
Lettre du 11 février 1933 au Provincial polonais
Mardi 11 novembre
Saint Martin
C’est toujours vers l’Immaculée que nos pensées, nos aspirations, nos désirs, nos espérances reviennent.
Ici et là, on trouve bien quelques coups d’encensoirs mondains ; de cet encens mondain que les gens du monde estiment tant : l’admiration mutuelle. Mais je comprends que quelques-uns d’entre vous sont encore tout nouveaux. Tous comme nous tous, ils ne se rendent pas compte que tous nous gâchons les grâces de Dieu, et que nous sommes véritablement des serviteurs inutiles. Je remercie tout particulièrement tous ceux qui me souhaitent de correspondre à ce que l’Immaculée attend de moi et non le contraire ; que je me donne de la peine pour notre Mère chérie, que je sois un instrument obéissant pour accomplir ce qui lui plaît, que je ne me mette jamais en travers de ses intentions, que je ne m’oppose pas à la vertu fondamentale : l’humilité. Que j’épuise mes forces et que je sois pour Marie comme un balai qui ne sert à rien ; que je sois pour l’Immaculée un sourire, que je Lui conquière le monde entier, etc. Et je remercie aussi cette bonne pâte qui ne me souhaite pas une longue vie et m’écrit : « Je souhaite et souhaiterai sans cesse tant que je vivrai, que le Père aille vite rejoindre l’Immaculée dans l’autre monde. »
Lettre à ses frères, 30 septembre 1930
Mercredi 12 novembre
Saint Josaphat, Saint Martin Ier
Notre-Seigneur est miséricordieux, infiniment miséricordieux, il est aussi juste, infiniment juste, de sorte qu’il ne supporte pas même le plus petit péché et en exige la pleine réparation. La dispensatrice du Très Précieux Sang du Seigneur Jésus, qui seul a la vertu d’effacer les péchés, est la Miséricorde divine personnifiée en Marie Immaculée. C’est pourquoi nous l’appelons très justement le “ Refuge des pécheurs ”, de tous les pécheurs, même si leurs crimes sont aussi graves et nombreux que possible, même s’il leur semble qu’il n’y a plus de miséricorde pour eux. »
Le Père Kolbe explicite la mission de l’Immaculée : « Chaque purification d’une âme est pour Elle une nouvelle preuve de son titre d’Immaculée Conception, et plus l’âme est plongée dans le péché, plus elle manifeste la grande puissance de son privilège d’Immaculée Conception en redonnant à cette âme-là une pureté de neige. »
Commentaire de l’Acte de Consécration à l’Immaculée Conception,
IER no 269, septembre 2025
Jeudi 13 novembre
Saint Brice, Saint Didace
En quoi consiste la vie de l’Esprit en elle ? Il est l’Amour en Elle, c’est l’Amour du Père et du Fils, Amour dont Dieu s’aime lui-même, Amour de toute la très Sainte Trinité, Amour fécond, Conception. Chez les créatures faites à la ressemblance de Dieu, l’union par l’amour est l’union la plus étroite... D’une manière beaucoup plus précise, plus intérieure, plus essentielle, l’Esprit très saint vit dans l’âme de l’Immaculée, dans son être et la féconde, et cela dès le premier instant de son existence, durant toute sa vie, toujours. Cette éternelle Immaculée Conception conçoit de façon immaculée la vie divine dans le tréfonds de l’âme de Marie, son Immaculée Conception. Et le sein virginal du corps de Marie lui est réservé et il y conçoit dans le temps, – comme tout ce qui est matériel se passe dans le temps – aussi la vie humaine de l’Homme-Dieu.
Entretiens spirituels inédits
Vendredi 14 novembre
Saint Josaphat, Toussaint du Carmel, Saint Montan (Vivarais)
Rien de très important dans les affaires de Dieu ne se fait sans souffrance. D’ailleurs, peut-il exister un sacrifice trop dur lorsqu’il s’agit de l’Immaculée ?... Et si nous ne cessons pas dans la lutte pour conquérir le monde à l’Immaculée, les souffrances n’arrêteront pas de fondre sur nous ; et plus intensivement nous allons lutter, plus lourdes et plus nombreuses elles tomberont sur nous. Mais jusqu’à la mort seulement. Après, c’est la résurrection !
Entretiens spirituels inédits, 12 juillet 1935
Samedi 15 novembre
Saint Albert le Grand, Bse Marie de la Passion
Il faut reconnaître loyalement que nous nous tournons encore trop peu vers l’Immaculée, que nous sommes encore trop loin de cette vie ininterrompue avec elle qui doit nous prendre et mettre son empreinte sur notre âme pour être totalement notre « Dame ». Pour cela, la prière est indispensable, prière fervente, prière pour la connaître, l’aimer comme il convient de le faire. Par la conversation avec elle, par la lecture, par la méditation, nous la connaîtrons de plus en plus, et cette connaissance profonde nous permettra de devenir très humble. Plus nous nous approcherons de l’Immaculée, plus nous goûterons déjà sur cette terre un bonheur parfait.
Conférence du 5 septembre 1939
Dimanche 16 novembre
Sainte Gertrude, Sainte Marguerite d’Écosse
Ici, grâce à l’Immaculée, tout s’améliore de jour en jour. La franc-maçonnerie attaque toujours plus violemment Niepokalanov avec ses tentacules. Mais l’Immaculée se sert de son Niepokalanov pour écraser de manière toujours plus miraculeuse la tête du serpent.
Il en va comme des combats et de la guerre : toujours de nouvelles attaques, de contre-attaques, des craintes, des inquiétudes naturelles, de nouvelles joies, des victoires, demandes et des remerciements à l’Immaculée. Vous non plus, n’agissez pas autrement, s’il vous plaît, quand tout semble devenir sombre ! Ce serait sans aucun doute un signe que votre foi en l’Immaculée s’affaiblit. Et nous Lui causerions alors plus de peine que de joie. Nous ne devons pas non plus nous étonner quand des personnes de notre entourage n’ont pas que des vertus, qu’elles ont aussi toutes sortes de défauts. Donc en avant et courage !
Lettre au Père Gracien Kolodziejczyk, 8 mai 1938
Lundi 17 novembre
Ste Élisabeth de Hongrie, St Grégoire le thaumaturge
Notre force consiste à reconnaître notre stupidité, notre faiblesse et notre misère dans une confiance illimitée en la bonté et la puissance de l’Immaculée. La nature peut se moquer, elle peut contempler d’un regard nostalgique une autre manière de vivre plus tranquille, plus confortable... Mais le sacrifice consiste encore à marcher au-delà des attraits de la nature corporelle. Toute notre espérance est dans l’Immaculée.
Lettre au Père Méthode Rejentowicz, 11 décembre 1930
Mardi 18 novembre
Dédicace des basiliques des Saints Pierre et Paul, Bses Visitandines de Madrid, Ste Rose-Philippine Duchesne
Celui qui veut convertir les autres à la cause de l’Immaculée doit unir sa volonté à celle de l’Immaculée, et par le fait même à celle de la miséricorde divine, puisqu’elle est en conformité avec les désirs du Sacré Cœur de Jésus.
Après ces voyages hors de l’enceinte de saint Niepokalanov, les missionnaires y seront de nouveau attirés comme le fer par l’aimant, pour s’y cacher après le travail, pour s’y purifier de la poussière du monde, y soigner leurs blessures contractées parmi les épines du siècle, et y puiser un nouvel esprit et des énergies nouvelles en vue de futures missions. Les frères eux aussi essaimeront partout, emportant imprimés et médailles, selon les besoins des divers pays ; mais en pensée, ils seront toujours à Niepokalanov, où, dans une humble obéissance et avec joie, ils brûleront dans le feu de l’amour les petites souillures contractées pendant leurs voyages.
Lettre au Père Florian Koziura, Nagasaki, 21 novembre 1931
Mercredi 19 novembre
Sainte Mechtilde, Saint Tanguy, Sainte Élisabeth de Hongrie
Est-ce que je peux dire en toute conscience que j’ai fait tout ce que je pouvais, que je n’ai rien négligé, que j’ai fait tout le mieux possible ? Oh non ! C’est pourquoi je vous remercie beaucoup pour les prières, et je vous en demande encore afin que je puisse servir l’Immaculée suaviter et fortiter.
Et puissent-ils tous, et chacun en particulier, me dépasser mille fois. Puis, moi-même, encore un million de fois, et eux à leur tour, un milliard de fois, dans une noble compétition. Car, ce qui compte, ce n’est pas que moi-même, ou tel autre, fassions davantage, mais c’est de faire tout ce qui peut être fait pour l’Immaculée. C’est elle qui doit s’emparer le plus vite possible de chaque âme, de la manière la plus parfaite, pour y vivre et y agir, pour y aimer le Divin Cœur, l’Amour divin, Dieu lui-même. Il faut fortifier puissamment et toujours plus intensément l’amour de la créature pour le Créateur.
Lettre aux frères de Niepokalanov, 30 octobre 1935
Jeudi 20 novembre
Saint Edmond, Saint Félix de Valois
Niepokalanów, où nous allons, est un lieu choisi pour l’Immaculée, il est particulièrement destiné à répandre son culte. Tout ce qui y est déjà, tout ce qu’il y aura est sa propriété. Nous aussi, nous avons été choisis pour l’Immaculée, et c’est pourquoi nous devrons nous aussi être sa propriété. Demain, c’est la fête de la Présentation de Marie au Temple. Comme l’Immaculée se consacra tout entière au Seigneur, nous aussi, à la veille de cette fête, faisons-lui l’offrande de nous-mêmes. Comme des instruments inutiles, mettons-nous dans ses mains, sans limites, sans réserves, pour toujours.
Dans le nouveau couvent, notre sacrifice devra être total. La vie religieuse devra y fleurir dans la plus parfaite observance, particulièrement dans la pratique de l’obéissance. Il y aura beaucoup de pauvreté selon l’esprit de saint François. Il y aura beaucoup de travail, beaucoup de souffrances et de privations. La Règle et les Constitutions devront être rigoureusement observées parce que Niepokalanów devra être un modèle de vie régulière pour tous. Si quelqu’un d’entre vous se sentait faible, craignait de ne pas avoir les forces pour une vie aussi dure, qu’il le dise sincèrement afin que le Père provincial puisse en disposer autrement.
Exhortation à ses frères, 20 novembre 1927
Vendredi 21 novembre
Présentation de la Très Sainte Vierge Marie
L’Immaculée n’a jamais eu aucune tache, c’est-à-dire que son amour a toujours été comblé, sans aucun défaut. Elle a aimé Dieu de tout son être et l’amour l’a unie dès le premier instant de son existence tellement parfaitement à Dieu que l’ange, au jour de l’Annonciation a pu dire : Tu es pleine de grâce le Seigneur est avec toi (Lc 1, 28). Elle est donc créature de Dieu, image de Dieu, enfant de Dieu et cela de la manière la plus parfaite parmi tous les êtres purement humains. Elle est l’instrument de Dieu. Avec toute sa conscience, volontairement, elle permet que Dieu la conduise ; elle consent à Sa volonté, ne désire que ce qu’Il veut et agit selon Sa volonté, de la façon la plus parfaite, sans aucune défaillance, sans aucun éloignement de sa volonté de celle de Dieu.
La doctrine mariale du père Kolbe, Qui est-elle ? ébauche, 1940
Samedi 22 novembre
Sainte Cécile
Le martyre du Père Kolbe témoigne de la Toute-Puissance miséricordieuse de l’Immaculée. Il est tout à Elle, Elle est toute à lui jusque dans cet effroyable milieu. Il était devenu un avec Elle et c’est Elle qui commandait son existence, comme ses lettres nous l’ont révélé. Il ne leur fallait, à Elle et à lui, plus qu’une occasion et non pas un prétexte, pour qu’il aille volontairement au sacrifice. C’est Elle qui lui inspira d’avancer pour s’offrir à la mort. Elle, en lui, disant : l’heure est venue maintenant de la sublime rencontre.
Ce fut une mort d’amour. Il allait mourir par amour d’Elle, d’où une immense douceur qui s’est emparée de lui. Il avait toujours le souci de convertir le monde et l’occasion était bonne. Cet homme, ayant offert sa vie, la mit tout entière au service de l’Immaculée. (...) Le fruit de l’apostolat de l’Immaculée par le Père Kolbe, c’est la fermeté de la foi des Polonais, de leur martyre sous l’atroce persécution hitlérienne et stalinienne. Il était le prêtre polonais, que tous les Polonais connaissaient, pour lequel tous avaient un immense respect à cause de ses œuvres et de sa sainteté. Lorsqu’on a su que le Père Kolbe était à Auschwitz, cette nouvelle a couru dans toute la Pologne et cet émoi a marqué l’âme polonaise. Ils avaient leur saint, comme nous, Jeanne d’Arc. Une telle mort se prépare pendant toute une vie. Mais cette mort, c’est la Résurrection. La rencontre avec Elle, avec l’Immaculée Conception.
Notre Père, Qui êtes-vous Immaculée ? Décembre 1997
Dimanche 23 novembre
Fête du Christ-Roi de l’univers, Saint Clément Ier, Saint Colomban
Il faut conquérir l’univers et chaque âme en particulier, maintenant et à l’avenir jusqu’à la fin du monde, à l’Immaculée et, par elle, au Cœur Sacré de Jésus. Et puis il faut veiller à ce que personne n’arrache d’aucune âme l’emblème de l’Immaculée, mais plutôt que s’approfondisse sans cesse dans les âmes l’amour envers elle, que se resserre le lien d’amour entre les âmes et elle, afin que ces âmes ne forment plus qu’un avec Elle et Elle seule. C’est ainsi qu’Elle seule, l’Immaculée, pourra vivre, et aimer, et agir dans ces âmes, et par elles. De même que l’Immaculée est à Jésus, à Dieu, de même chaque âme va être par Elle et en Elle à Jésus, à Dieu, et cela beaucoup mieux que sans Elle... dans la mesure du possible. C’est alors que ces âmes-là parviendront à aimer le Cœur Sacré de Jésus beaucoup mieux qu’elles ne l’ont fait jusqu’à maintenant. Et comme l’Immaculée, elles vont pénétrer dans les profondeurs de l’amour : la croix et l’Eucharistie, beaucoup mieux qu’auparavant. L’Amour divin, par Elle, mettra le feu au monde et le consumera : alors, se produira « l’assomption des âmes par l’amour ». Quand donc arrivera la divinisation de l’univers en Elle et par Elle ?... Pour cela, il faut que ce soit Elle, et Elle seule, qui agisse, et que ceux qui se donnent, se donnent sans limites, qu’ils soient d’abord à Elle, qu’ils approfondissent sans limites cette donation, qu’ils resserrent ce lien d’amour par eux en pénétrant leur âme. C’est la condition absolue, indispensable. Elle agira par eux dans la mesure où ils seront à Elle. Alors, il faut qu’il ne reste rien en eux. Il faut qu’ils soient à Elle sans limites.
Mémoires et notes personnelles, 23 avril 1933
Lundi 24 novembre
Saint André Dung-Lac et ses compagnons, Saint Théophane Vénard, Saint Jean de la Croix
Celui qui s’est consacré entièrement et parfaitement à Elle a déjà atteint la sainteté. Et plus dans sa vie intérieure, il se laisse parfaitement conduire par Elle – et d’ailleurs aussi dans sa vie extérieure, c’est-à-dire dans ses activités au-dehors –, plus il grandira en sainteté. Afin de l’imiter, comme Elle a imité le Sauveur, et pour imiter saint François comme il a imité notre Sauveur, un membre de Niepokalanov restreint ses besoins personnels au strict minimum. Il ne recherche pas son confort et ses aises. Il ne désire que ce dont il a vraiment besoin... Et il se contente de ce qu’il a pour conquérir à l’Immaculée le monde entier et au plus vite le plus d’âmes possible. En un mot : au prix du confort et de ses propres aises, il rend possible l’augmentation du nombre de numéros du Chevalier imprimés et envoyés dans le monde pour sauver les âmes.
Et il aspire à se restreindre toujours davantage en tout ce qui touche au logement, à la nourriture, au vêtement, etc. pour que toujours plus de Chevaliers puissent être envoyés dans le monde. Autrement dit : c’est la sainte pauvreté, la pauvreté mais à la lumière de l’Immaculée.
Lettre Au Père Florian Koziura, 29 avril 1931
Mardi 25 novembre
Sainte Catherine d’Alexandrie
Veuillez ne pas vous faire de souci quand surgissent des contrariétés, mais remettez plutôt tout, sans exception, à l’Immaculée ; faites tranquillement ce qui est en votre pouvoir, puis confiance, entière confiance en Elle. Je sais qu’il ne manquera pas de contrariétés, de croix, de tribulations et qu’il viendra peut-être encore de plus lourdes souffrances. Mais Elle peut tout. J’écris cela à partir de ma propre expérience. Les épreuves ne sont qu’une école, elles augmentent les mérites. Certes, elles anéantissent, mais en même temps, elles élèvent spirituellement. Et elles apprennent à ne pas se fier à ses propres forces illusoires. Mais cela, on ne le peut qu’avec l’aide de l’Immaculée. Le Seigneur Dieu n’envoie des épreuves que pour exercer sa miséricorde. Pourquoi écris-je tout cela ? j’ai appris par expérience que parfois c’est dur, et même très dur...
Lettre au Père Constance Onoszko, 31 mai 1932
Mercredi 26 novembre
Bse Delphine, Saint Jean Berchmans, Saint Sylvestre
Maintenant, mes fils bien-aimés, je voudrais vous dire et vous répéter sans cesse combien l’Immaculée est bonne, afin d’éloigner de vos cœurs toute tristesse, tout abattement et lassitude de l’âme, tout découragement. Un « Marie » dit même par une âme plongée dans les ténèbres, dans les sécheresses et la lassitude, dans le malheur du péché, quel écho ne provoque-t-il pas dans son Cœur si aimant ! Et plus l’âme est malheureuse, plus elle est plongée dans la faute, plus Elle entoure de sa protection pleine d’attention cet élan venu de nous, pauvres pécheurs. Et ne vous inquiétez pas si vous ne sentez pas cet amour. Si vous-même ne voulez qu’aimer, c’est déjà un signe certain que vous aimez. Et Elle ne demande de nous que la volonté d’aimer. Le sentiment extérieur est aussi le fruit de la grâce, mais ne suit pas toujours la volonté. Parfois, mes bien-aimés, il vous arrivera une pensée triste et comme nostalgique, une prière, une imploration... : « Est-ce que l’Immaculée m’aime encore ? » Chers enfants ! je vous dis à tous et à chacun en particulier, en son nom (faites attention à son saint Nom) : Elle vous aime, chacun de vous. Elle vous aime beaucoup. Elle vous aime à tout moment, sans aucune exception et sans relâche. C’est cela que je vous répète, mes très chers fils, en son Nom.
Lettre aux frères de Nagasaki, 13 avril 1933
Jeudi 27 novembre
Médaille Miraculeuse
À peine arrivé à Paris, le Père Maximilien prit un taxi pour la rue du Bac, mais au moment de payer il se produisit un épisode assez triste qui lui fut bien douloureux. Le Père Maximilien paya la somme indiquée par le compteur, sans ajouter le pourboire habituel, au lieu duquel il donna au chauffeur, comme il faisait toujours, la Médaille Miraculeuse. Le chauffeur, furieux, la jeta à terre et la piétina. Le Père Maximilien ne comprit pas la raison d ce geste de blasphème et crut qu’il était dirigé contre la religion. Après la messe à l’autel de la Médaille Miraculeuse, Dieu sait dans quel esprit de réparation il dut la dire ! il rencontra le Père Machay, qui l’accompagna en taxi jusqu’au collège Saint-Casimir.
Le Père Machay raconte : « en sortant du taxi devant le couvent des Sœurs de la Charité, je payai le chauffeur en ajoutant quelques francs au prix marqué par le compteur. Le Père Maximilien le remarqua et me demanda s’il fallait payer aux conducteurs un peu plus que ce qu’indiquait le compteur. Je dis que oui, que c’était une habitude, car cette petite somme constituait le gain principal du chauffeur. Le Père Maximilien s’attrista, et je vis que ses larmes coulaient : « Alors j’ai fait du tort au chauffeur du dernier taxi que j’ai pris, je croyais qu’il voulait, comme dans d’autres pays, m’exploiter parce que je suis étranger. » À ce moment-là, il m’apparut complètement prostré à la vue du mal commis. Je commençai alors à découvrir qui j’avais devant moi, et à partir de ce moment je l’estimais beaucoup.
A. Ricciardi, Maximilien Kolbe, prêtre et martyr
Vendredi 28 novembre
Sainte Catherine Labouré
Puisque nous voulons conquérir le monde entier et chaque âme, et puisque nous devons faire attention qu’à l’avenir la bannière de l’Immaculée ne s’éloigne jamais des âmes, il est nécessaire de disposer d’une organisation. Celle-ci, telle que je me l’imagine, devrait exister en chaque localité, de telle sorte qu’à la longue, il ne se trouve plus une personne sur laquelle on ne voit pas suspendu à son cou une Médaille miraculeuse (...). Par l’Immaculée, les pécheurs endurcis reviendront au Seigneur, à son Cœur très aimable, et tous les païens se feront baptiser. Ainsi s’accomplira ce que la bienheureuse Catherine Labouré – à qui l’Immaculée a révélé la Médaille miraculeuse – avait prévu : l’Immaculée deviendra “ la Reine du monde entier ” et de chacun en particulier.
Lettre Au Père Florian Koziura, 21 novembre 1931
Samedi 29 novembre
Saint Sernin
C’est surtout la conformité à la volonté de l’Immaculée qui est le secret du succès ; donc prière : la prière humble, confiante et amoureuse, infuse la lumière à l’intelligence et donne la force à la volonté. L’Immaculée elle-même détourne les obstacles.
Lettre À Jean Pawlack, 22 mars 1924
Il s’agit de lutter avec la prière, le bon exemple et la charité, avec une grande douceur et une grande bonté, reflet de la bonté de l’Immaculée. Celui qui a commencé à prier l’Immaculée sincèrement, depuis peu, surtout lors de ses fêtes se laissera toucher. Il y a beaucoup de mal dans le monde, mais rappelons-nous que l’Immaculée est plus puissante et qu’elle « écrasera la tête du serpent ».
À un lecteur du Chevalier de l’Immaculée, 12 septembre 1924
Dimanche 30 novembre
1er dimanche de l’Avent, Saint André
Notre Ordre a la chance d’être sous la protection particulière de la Vierge Marie, selon le titre qu’elle aime avec prédilection et intensité, lorsqu’elle se proclama à Lourdes : Immaculée Conception. En effet, nous l’invoquons spécialement sous ce titre. À commencer par saint François et saint Bonaventure, la dévotion à l’Immaculée Conception a été une note bien caractéristique de notre Ordre ; ensuite Duns Scot et l’école franciscaine ont défendu le privilège de Marie, – privilège qui lui est si agréable –, jusqu’à parvenir à la solennelle définition du dogme de l’Immaculée Conception.
En conséquence, voici le fil d’or de notre Ordre et peut-être même le commencement du renouvellement de notre société corrompue, car c’est d’Elle qu’il est écrit : « Elle écrasera la tête du serpent (Genèse 3, 115) et Vous seule vaincrez les hérésies dans le monde entier (Office de la Vierge). » Donc préparons-nous à la lutte contre Satan, contre le monde... et contre nous-mêmes (cf. Mt 10, 34 ; 1 P 2, 11 ; 5, 8) pour sauver et sanctifier notre âme et le plus grand nombre possible d’autres âmes. Et préparons-nous à souffrir et à travailler, nous nous reposerons après la mort.
Lettre à son frère Alphonse, 26 septembre 1918