25 OCTOBRE 2022

La bonté du Cœur de Jésus

Ô très saint Cœur de Jésus, ô très doux Cœur de Jésus, ô très miséricordieux Cœur de Jésus, plein d’amour pour votre Père du Ciel, plein d’amour pour nous : je vous adore et je vous aime ! Je suis sûr que vous m’aimez : c’est ma consolation dans mes peines, ma plus grande joie dans mes joies, mon espérance dans les combats, ma force dans mes difficultés... et dire que je n’y pense plus assez, depuis tant d’années que je vous fête, ô Jésus ! Pourtant l’Église me l’enseigne, la liturgie me le répète et me le fait chanter sur tous les tons... Je ne me rends même plus compte de ce que c’est que de ne pas savoir cet amour. Que vous êtes bon de m’aimer, alors que je le mérite si peu, que je ne le mérite pas. Que vous êtes bon de me l’avoir fait connaître, mystérieusement mais clairement, par l’enseignement de l’Église ! Pour me montrer votre amour, vous avez donné tout le Sang de votre être, et l’eau purificatrice. Jamais je ne pourrai désespérer de vous ; de moi, oui, de toute créature, oui. De vous, jamais ! Même si, apparemment, il n’y avait plus d’espoir pour moi ni personne, j’espérerais en vous, ô divin Cœur de Jésus.

Mais si vous m’aimez, ô Jésus, vous aimez aussi mes frères, mon prochain, toute l’Église sainte, dans ses membres pécheurs comme moi, toujours relevés, aimés, purifiés. Et si notre Ordre est consacré à votre Cœur, il doit rendre témoignage d’une immense confiance en vous, de la victoire finale de votre Cœur sur tous les hommes. Notre Père vénéré voulait crier au monde que vous étiez tout amour pour lui : Jesus caritas. Jésus est amour, charité, bienveillance et pardon, miséricorde, Jésus est amour.

Je vais en conséquence mettre cette journée sous le signe de la joie, la confiance, la bonté, la douceur, le sourire, la bienveillance. Puisque vous m’aimez, vous nous aimez, nous devons nous aimer les uns les autres. Votre amour est patient, inépuisable, grand, généreux, fort, lucide : c’est un vrai amour. J’ai besoin que vous m’aimiez, ô divin Cœur de Jésus, pour aimer les autres. J’ai besoin que vous soyez bon et doux avec moi pour que je le sois avec les autres.

J’ai besoin que vous me pardonniez pour pardonner aux autres, etc. Ce que j’ai besoin de savoir, je le sais : ce dont j’ai besoin pour ma vie, je le sais. Je sais que Jésus est amour. Même si mon père et ma mère m’oubliaient, vous, mon Jésus, vous ne m’oublieriez pas. Vous, vous m’aimerez toujours, même si tout le monde cessait de m’aimer. Je veux me représenter tant de bonté que vous avez laissé paraître dans l’Évangile, et les imaginer pour moi-même. Vous étiez bon dans la vie ordinaire, bon avec ceux qui vous faisaient du mal comme Judas ; vous étiez patient et bon avec saint Pierre lent à comprendre, et avec tous les autres qui étaient ambitieux, jaloux, terre à terre.

Si vous étiez un membre de la communauté, vous seriez bon, patient, doux, souriant, vrai, sincère, naturel, spontané, d’humeur égale, obéissant. Vous étiez si bon avec ceux qui ne le méritaient pas, que j’espère et suis sûr que vous le serez avec moi.

Quelle qualité, quelle force, quelle grandeur dans votre charité chaude, conquérante, séduisante ! C’est elle qui a transformé ces hommes et ces femmes qui vous suivirent comme Matthieu, Zachée ou Marie-Madeleine. Quel Cœur que le vôtre ! Ce que vous avez été une fois visiblement sur terre pour que nous comprenions votre amour, vous l’êtes toujours et bien plus librement !

Je voudrais répondre amour pour amour, mais je pense surtout à votre amour pour moi : j’ai confiance en votre amour et je vous rends action de grâces sur action de grâces parce que je suis toujours objet de votre amour.

Aujourd’hui, quoi qu’il arrive, je prendrai les choses du bon côté, en pensant que vous m’aimez.

Abbé Georges de Nantes
Extrait de l’oraison du 27 juin 1976