dimanche 27 juillet 2025
Supplication instante
avec le “ Notre Père ”
Ô mon Dieu, à deux mois de la clôture de notre appel au jugement de votre cher Fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous avons besoin de revenir à la parole même de Notre-Seigneur encourageant ses disciples à demander ce dont ils avaient besoin au spirituel et au temporel. À demander d’abord votre gloire, ô mon Dieu, avant leurs propres affaires, à demander votre gloire, votre règne, vos intérêts, en particulier la liberté et l’exaltation de la sainte Église notre Mère ; s’en remettre à vous pour tous leurs besoins, à ce point qu’il est commun de lire dans les écrits des grands saints qu’ils faisaient contrat de n’avoir souci que des intérêts de votre Fils.
« Tout pour vous, rien pour moi », disait saint Jean de la Croix.
Ici il s’agit bien de votre gloire, et de notre intérêt ensuite, et encore, plus spirituel que matériel.
Jésus a appris à ses disciples à prier en leur enseignant le « Notre Père ». Bien sûr, nous sommes inquiets pour notre pain quotidien, et c’est un devoir dont nous nous acquittons avec joie de vous le demander. Certes, nous vous demandons de nous pardonner nos péchés, de ne pas nous laisser succomber à la tentation, mais ce sont les premières demandes du Notre Père qui se font instantes dans nos cœurs, cette année de l’appel au jugement du Christ.
« Que votre Nom soit sanctifié » : il ne l’est plus, ô mon Dieu, du moins d’une manière absolue, générale, publique ; certes il y a toujours beaucoup d’âmes qui vous prient, mais comme votre règne est stoppé dans sa marche, divisé, décadent !
Que votre bonté éclate, que votre vérité se fasse jour, afin que les hommes de bonne volonté en reçoivent lumière et chaleur ! Avons-nous le droit d’être à ce point importuns ? « Demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira, car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, à qui frappe on ouvrira ». Si vous envoyez en ouragan votre Esprit dans l’Église, alors se lèveront de nouveaux saints et vous renouvellerez la face de la terre.
Jésus, pour montrer que le Royaume de Dieu était arrivé au milieu de nous, chassait tous les démons des possédés. Ô Jésus, soyez le plus fort, venez dans votre propre palais investi, occupé, pour qu’il redevienne la maison de Dieu, son sanctuaire ! Ne laissez pas au pouvoir ceux qui sont contre vous, qui dissipent les trésors. Nous frappons à la porte de votre Cœur : il faut nous ouvrir ! Par tous les moyens spirituels nous cherchons à exciter votre bienveillance, il faut bien que nous trouvions finalement !
Dans cette prédiction des temps d’apostasie et de châtiment, vous ajoutez cette parabole selon laquelle il faut toujours prier sans se lasser ; comme cela parle à nos cœurs !
Nous vivons les jours de Sodome, nous sommes avec la famille de Loth qui s’enfuit de cette terre maudite, aux jours de Noé quand les gens ne s’occupaient que de manger, boire, se marier... et le déluge vint qui les fit périr tous. Pourtant vous nous avez invités à prier sans nous lasser. Vous viendrez un jour faire toute justice, tout restaurer dans le bien, confondre les méchants, les exterminer, encore faut-il rester en prière, garder la foi, car « le Fils de l’homme, quand Il reviendra, trouvera-t-Il encore la Foi sur la terre ? »
Nous vous présentons cette supplication par l’intercession de tous les saints et souverainement par le Cœur Immaculé de Marie, selon votre Bon Plaisir qui est notre plaisir et notre joie aussi. Que ce soit dans le Cœur Immaculé de Marie que vous écoutiez notre plainte, afin que vous reveniez donner à la terre le salut. Que vienne le temps de votre Royaume ! Donnez-nous d’abord la lumière que nous vous demandons pour la Sainte Église romaine !
Abbé Georges de Nantes
Extraits du sermon du 5 octobre 1987