Lettre à la Phalange n° 117

Anniversaire de la 4e manifestation de Notre-Dame à Fatima,
13 août 2021.

Jésus-Marie ! Joseph !

Mes chers amis,

L’accueil réservé par les ministres de l’Église catholique, romaine, à nos camps d’été en tous lieux de Douce France, a fait la preuve de notre appartenance à cette famille divine, dont le Cœur Immaculé de Marie est la Porte. À Lourdes, l’Immaculée n’a pas voulu d’autres porteurs de ses étendards et de son brancard de procession que nos jeunes gens et nos jeunes filles, comme le montre cette photo.

Au moment où la “ désorientation diabolique ” est à son comble, Marie Médiatrice écrase la tête du Serpent et nous maintient dans la bonne voie, celle qui conduit au Ciel, unique but de tous nos travaux.

C’est pourquoi il ne faut pas nous joindre à ceux qui commencent à « jeter des pierres » au Saint-Père en accomplissement de la vision prophétique de Jacinthe :

« Un jour où Jacinthe se trouvait seule, assise sur les dalles du puits, elle eut une vision qui la peina beaucoup. Au bout d’un moment, elle appela Lucie qui était allée, avec François, chercher du miel sauvage dans un roncier situé au creux d’un rocher voisin. Pensant qu’elle n’avait pas été l’objet d’une faveur spéciale, et que Lucie avait eu également connaissance de ce qu’elle avait vu, Jacinthe lui demanda :

« N’as-tu pas vu le Saint-Père ?

– Non !

 Eh bien, moi, je ne sais pas comment, j’ai vu le Saint-Père dans une très grande maison, agenouillé devant une table, la tête dans les mains et pleurant. Au-dehors, il y avait beaucoup de gens et certains lui jetaient des pierres, d’autres le maudissaient et lui disaient de très vilaines paroles. Pauvre Saint-Père ! Nous devons beaucoup prier pour lui ! »

Le Cabeço était pour eux un autre lieu de refuge pour fuir les tourments que leur infligeaient les enquêteurs. Là aussi, Jacinthe fut favorisée d’une vision. Ils étaient tous trois prosternés sur le sol et récitaient les prières enseignées par l’Ange. Soudain, Jacinthe se redressa et s’écria :

« Oh ! Lucie ! Ne vois-tu pas tant de routes, tant de chemins et de champs pleins de gens morts, perdant leur sang, et d’autres gens qui pleurent de faim et n’ont rien à manger ? Et le Saint-Père, dans une église, priant devant le Cœur Immaculé de Marie ? Et tant de monde qui prie avec lui ? »

Plusieurs jours après, elle demanda à Lucie :

« Est-ce que je peux dire que j’ai vu le Saint-Père et tout ce monde ?

– Non ! repartit vivement sa cousine. Ne vois-tu pas que cela fait partie du Secret ? Et qu’ainsi bientôt tout se découvrirait ?

 C’est bien, alors je ne dirai rien. »

Parce que nous n’avons plus de prêtre dans la communauté depuis la sainte mort de notre Père, notre caractère indélébile d’enfants de l’Église se manifeste par notre fidèle recours aux sacrements que distribuent les prêtres de nos paroisses, en même temps que notre “ non négociable ” foi catholique, inchangée, inchangeable pour cause de perfection divine nous impose de rester inflexibles dans notre “ rejet ” de Vatican II. Nous maintenons plus que jamais les accusations formulées par l’abbé de Nantes à l’encontre des hérésies de ce Concile qui blessent mortellement la foi catholique et l’Église.

Ainsi sommes-nous providentiellement dispensés de prendre part à la “ querelle des rites ” qui agite inconsidérément les esprits au sujet du motu proprio par lequel le pape François abolit celui de son prédécesseur. La “ désorientation ” est telle que, certains “ tradis ” reviennent au Pape émérite et « jettent des pierres » au Pape régnant ; d’autres « le maudissent et lui disent de très vilaines paroles », sans égard à sa divine autorité. Quant à nous, nous renouvelons aujourd’hui auprès du pape François l’appel adressé par l’abbé de Nantes, notre Père fondateur, au juge suprême de la foi pour qu’il rende une sentence infaillible sur cette accusation capitale. Conscients de demander là un vrai miracle, nous adressons notre Requête à l’Immaculée Médiatrice, Auxiliatrice des chrétiens qui est, Elle seule, victorieuse de toutes les hérésies, sûrs d’être entendus d’Elle si nous devions ne pas l’être du Souverain Pontife.

« Pauvre Saint-Père. Nous devons beaucoup prier pour lui ! » Plutôt que de lui opposer Benoît XVI !

Parce que François n’est que le disciple de ses prédécesseurs, de Jean XXIII à ce même Benoît XVI, dénoncés par le seul abbé de Nantes, notre maître, seul pour déjouer le piège dans lequel nous ne sommes pas tombés, nous les premiers frères de la communauté, qui avons suivi la même formation au séminaire que le jeune Georges Bergoglio, dans les mêmes années conciliaires.

Émule de Karl Rahner, l’abbé Joseph Ratzinger fut, au concile Vatican II (1962-1965), le théologien personnel du très moderniste cardinal Joseph Frings. Ensuite, il fit carrière, devenant archevêque de Munich puis, en 1981, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Examinant alors, avec la plus grande attention, tant ses discours que les documents et livres qu’il publia, notre Père a toujours constaté que ses prises de position prétendument réactionnaires n’ont jamais constitué un véritable « retour du magistère romain, à sa fonction divine de conservation, de défense et d’enseignement de la Vérité révélée ». Ainsi, sa Lettre aux évêques du 6 août 1983 sur le pouvoir de consacrer l’Eucharistie, pour leur rappeler que les laïcs n’ont pas le droit de « présider et de consacrer l’eucharistie ». On prend la grosse voix, remarquait notre Père, pour faire aux évêques un devoir sacré de réprouver ces affreuses hérésies, réprimer ces odieuses pratiques... mais pour quelles raisons ? Qu’y a-t-il de mal à des eucharisties célébrées par de faux prêtres ou “ prêtresses ” ? « Réponse : “ Les fidèles qui font la tentative de célébrer l’eucharistie en dehors du lien sacré de la succession apostolique fondé sur le sacrement de l’ordre s’excluent de la participation à l’unité de l’unique Corps du Seigneur, et par conséquent ils ne nourrissent pas la communauté, ils ne l’édifient pas, mais ils la détruisent. 

« C’est tout. Les griefs de Rome [du cardinal Joseph Ratzinger] expriment son souci de défendre l’institution sacerdotale et l’unité de communion du Corps du Seigneur, à savoir l’Église. Mais nullement la pensée, le souci, la hantise de défendre Dieu, outragé par ces fausses messes qui sont des simulacres, soit idolâtriques si l’on croit vraiment consacrer et sacrifier le Corps et le Sang du Christ, soit profanateurs et blasphématoires si l’on n’y croit même plus. C’est Jésus-Christ qui est crucifié une nouvelle fois dans ces parodies sacrilèges. Et de cela Rome n’a cure. Il y a là pire scandale que dans le scandale même de ces eucharisties aberrantes. Rome a le culte de l’homme et de l’institution, et de la hiérarchie et de soi-même. Mais de Dieu, nullement. » (CRC no 193, octobre 1983, p. 7)

Notre Père a dénoncé avec vigueur la tactique et les manœuvres successives de Ratzinger-Benoît XVI : « Dans le réveil et l’insurrection de la foi catho­lique, – je dis simplement “ catholique ” –, face au débordement de l’impiété et de l’hérésie, de l’anarchie et même de l’apostasie partout dans le monde, du fait de la hiérarchie, c’est patent, du clergé et surtout des ordres religieux postconciliaires, cela crève les yeux, l’Allemand posté au Saint-Office agit selon sa nature. Il donne à fond dans la réaction, pour en prendre la tête, en éclipser les véritables guides, – le véritable guide, notre Père ! – puis l’ayant confisquée à son profit, en infléchir la marche et la ramener au service de ses desseins, ou la perdre irrémédiablement dans les sables »... grâce au Motu proprio Traditionis custodes de son successeur, le pape François !

« Le cardinal, s’étant fait un renom de conserva­teur par quelques éclats de voix récents, ratisse large dans les milieux de droite, de tradition, dans le but d’isoler, de laisser terriblement seuls et incompris ceux qui refusent de perdre la foi comme lui Ratzinger, avec Rome, pour retrouver tous les avantages et les honneurs d’une confortable carrière ecclésiastique. »

Le ralliement tentateur, le cardinal Ratzinger le pro­posait à Mgr Marcel Lefebvre qui avait signé tous les Actes de Vatican II. Devenu Pape, il lève l’excommu­nication des successeurs de l’évêque schismatique pour engager le dialogue avec eux. Mais jamais il n’a levé la suspense de l’abbé de Nantes pour dialoguer avec lui, et pour cause !

La foi foncièrement moderniste de Benoît XVI, je la connais très bien, sans aucun doute possible, depuis que je me suis appliqué à écrire un commentaire littéral de son livre Jésus de Nazareth (avril 2011), comme notre Père s’en serait fait un devoir, de telle manière que nous puissions porter un jugement fondé. J’en suis venu à intituler mes articles LIBER ACCUSATIONIS QUARTUS, car cet ouvrage offre ample matière à la triple accusation d’hérésie, de schisme et de scandale, que de nombreuses citations de ses discours et homélies viendraient corroborer. Nous pourrions les rassembler sous cinq chefs qui sont autant de reniements :

Reniement de la révélation biblique au profit du judaïsme talmudique, en prétendue réparation « des tristes événements de ce siècle nazi, de la décennie nazie ».

Reniement de l’Église en faveur de la synagogue, héritière prétendue de « l’antique peuple de Dieu », mais aussi en faveur de l’islam, du bouddhisme, de l’hindouisme, au nom du « dialogue interreligieux » qui consiste à « s’ouvrir les uns aux autres » et à « ouvrir tous les hommes à la paix de Dieu, de tous ses enfants, de toute sa famille ».

Reniement de la Chrétienté en faveur du MASDU, Mouvement d’Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle, conséquence du reniement précédent.

Reniement de la Croix du Christ, au profit d’un naturalisme qui paraît de manière saisissante dans les considérations du Pape sur la réforme de la liturgie : « C’est dommage qu’aujourd’hui, on ait mis le dimanche à la fin de la semaine alors que c’est le premier jour, c’est le commencement ; intérieurement, nous devons garder ceci présent à l’esprit : que c’est le commencement, le commencement de la Création, le commencement de la re-création dans l’Église, la rencontre avec le Créateur et avec le Christ ressuscité. Ce double contenu du dimanche est important aussi : c’est le premier jour, c’est-à-dire la fête de la Création [et non pas de la Rédemption], nous sommes sur les fondements de la Création, nous croyons dans le Dieu Créateur [et non pas en Jésus-Christ crucifié] ; c’est la rencontre avec le Ressuscité qui renouvelle la Création ; son véritable but est de créer un monde qui soit une réponse à l’amour de Dieu. » (Il est ressuscité, no 126, mars 2013, p. 5)

Il est vrai que pour “ ressusciter ”, il faut d’abord mourir... Mais à le passer sous silence, la Croix du Christ est encore une fois évacuée ! Il est remarquable que le Pape ne mentionne même pas l’Action sacrificielle du « Ressuscité qui renouvelle la Création » : le Saint-Sacrifice de la messe par lequel la rémission des péchés du peuple de l’Alliance est sans cesse effectuée, « le dimanche », en même temps que la nutrition de son Église par le Christ, comme de son Corps.

En résumant ainsi les erreurs doctrinales patentes de Benoît XVI, je remarque une chose : nous avons été les seuls à les dénoncer sans répit. Silence du côté de tous ceux qui ont profité de son Motu proprio Summorum pontificum de 2007. Celui-ci a permis à Benoît XVI d’avoir les mains libres pour prêcher les erreurs du Concile, que le motu proprio Traditionis custodes de son successeur le pape François ne fait que tenter d’imposer de force.

Peine perdue ! Invoquons sans nous lasser l’Immaculée Conception qui écrase la tête du Serpent !

votre ami et frère Bruno de Jésus-Marie.