Il est ressuscité !

N° 248 – Octobre 2023

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


LA LIGUE

La Ligue

« Le chemin du petit troupeau »

TANDIS que le Saint- Père aventure l’Église sur un chemin synodal où se mêlent brebis et boucs, loups et agneaux, c’est sous la houlette de notre Belle Pastourelle, Marie Immaculée, que notre CRC s’engage dans une nouvelle année. Le dimanche 10 septembre, lors de la journée de rentrée à la maison Saint-Louis-Marie, après la vénération de la Sainte Ceinture de la Vierge Marie au Puy-Notre-Dame, frère Jean Duns encouragea ses familiers en leur citant l’abbé Poppe : « Qui sait quelle difficile époque antireligieuse nous aurons encore à traverser ? Il y a un chemin, et j’espère que vous le suivrez bientôt : c’est Marie ! Marie est le chemin sûr, droit, libre. Elle est le chemin des petits, le chemin des faibles. Elle est le chemin du pusillus grex, Elle est notre chemin ! »

Quelques jours plus tard, le samedi 16 septembre, c’était au tour de nos maisons percheronnes de commencer l’année par un pèlerinage jubilaire à Alençon, en l’honneur du cent-cinquantenaire de la naissance de sainte Thérèse, la Miniature de l’Immaculée. Pour nos familles replongeant après l’été dans une société corrompue, corruptrice, l’exemple de la sainte famille Martin est précieux. Comment mieux réparer pour tant de crimes qu’en imitant ses vertus ?

Le même jour, le cercle de la Sainte-Espérance, derrière frère Bernard, se réunissait à Auxerre, sur les pas de Marie-Noël, la plus grande poétesse mystique de tous les temps, au jugement de l’abbé de Nantes. Si elle ne fut pas une sainte, comme elle l’avoua elle-même, c’est parce qu’au milieu des moutons ordinaires du troupeau, elle demeura une chèvre indocile, éprise d’indépendance et de liberté. Notre Père nous l’a néanmoins rendue chère : dans ses admirables élans mystiques, par ses luttes intimes si poignantes, elle est une sœur universelle.

Les 23 et 24 septembre, frère Michel avait donné rendez-vous aux amis du Sud à La Salette. Les châtiments dont la Vierge en pleurs avertit les petits bergers Maximin et Mélanie en 1846 sont plus que jamais d’actualité puisqu’au même moment, à Marseille, le Saint-Père ne leur proposait d’autre remède qu’une fraternité universelle qui n’est pas catholique.

« Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils. Il est si lourd et si pesant que je ne puis plus le retenir. Depuis le temps que je souffre pour vous ! Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse pour vous ; et vous autres, vous n’en faites pas cas ! »

54e CONGRES DE LA CRC

Après ces préliminaires en province, notre CRC se rassembla à la maison-mère les 30 septembre et 1er octobre. Jamais le Congrès n’avait connu une telle affluence : pour la première fois, la salle communale s’avéra trop petite ! Au moment où la ruine de l’Église se précipite, où le châtiment de la guerre sévit effroyablement, il est consolant de voir nos amis si empressés à venir recueillir les analyses, exhortations et consignes de frère Bruno, mais aussi se réconforter mutuellement par leur commune ardeur et fidélité phalangiste, tellement édifiante. Autre consolation, les deux prêtres venus célébrer la messe et confesser, présence maternelle d’une Église qui, malgré tant de mauvais pasteurs, n’abandonne pas ses enfants.

Après la messe d’ouverture et l’accueil d’un nouveau postulant, frère Bruno donna les “ Nouvelles de la famille ”. Il semble que plus les nouvelles du monde et de l’Église sont mauvaises, plus celles de la CRC et des communautés sont bonnes. Que de raisons d’action de grâces pour l’année écoulée, et particulièrement pour notre “ Opération mariale spéciale ” qui, d’un sanctuaire à l’autre, a tellement fait grandir notre dévotion réparatrice au Cœur Immaculé de Marie !

La conférence de présentation de l’oratorio de frère Henry sur L’Unique cœur de saint François de Sales et de sainte Jeanne de Chantal, puis sa projection, le soir, ravit toute notre assemblée. Que ces deux saints sont aimables et qu’ils font aimer Jésus et Marie, l’unique amour de leur unique cœur !

La journée du dimanche fut plus grave. Le matin, frère Pierre-Julien, tout au long d’une analyse claire et rigoureuse, nous exposa les tenants et aboutissants de la révolution mise en œuvre par le pape François depuis dix ans, dont l’actuel synode sur la synodalité doit marquer la consommation (cf. supra, p. 18-31).

L’après-midi, frère Michel fit le tour des actualités géopolitiques et religieuses, qui mettent en évidence l’insanité du rêve du Saint-Père de fraternité universelle.

NOTRE-DAME EN GRAND CHAGRIN DANS LE MONDE ET DANS L’ÉGLISE.

En Ukraine, l’OTAN s’enlise, mais se targue désormais de son agression contre la Russie, par la voix de son secrétaire général ! Quant à la déplorable affaire Prigojine, qui a défrayé la chronique depuis sa mutinerie le 24 juin jusqu’à sa mort étrange le 23 août, elle illustre cette funeste propension à la rébellion que notre Père nommait « l’homme ingouvernable », cause de tous les échecs de la contre-révolution. Par la grâce du Cœur Immaculé de Marie qui veille sur la Russie, Vladimir Poutine a jusqu’à présent réussi à faire prévaloir sa sagesse contre toute dissidence.

En Afrique, l’éviction lamentable de la France au Gabon et surtout au Niger permit à notre frère de dresser le bilan de plus de soixante ans de décolonisation. La France a continué à aider ses anciennes colonies par ses entreprises, par son armée, mais sans vision politique. Au contraire, la République n’a eu de cesse d’influer sur ces jeunes États selon une logique de corruption et d’intérêts clientélistes, pour leur imposer son idéologie démocratique et, aujourd’hui, ses mœurs infâmes. Ce n’est pas du néocolonialisme, mais bien plutôt de l’anticolonialisme ! Ses concurrents américains, chinois ou russes ont maintenant beau jeu de la diffamer et de la supplanter. Mais seules la christianisation et la civilisation de ces peuples, selon les vœux du Père de Foucauld, pourront les délivrer de leur état de guerre et de misère endémiques.

Tant de drames ne guérissent pourtant pas le Pape de ses chimères. Les JMJ lui ont offert une tribune pour prêcher son rêve de fraternité universelle et furent la vitrine d’une Église ouverte à tous. Cette Église sans frontières, qui partage ses trésors – Jésus-Hostie, les sacrements, etc. – avec tous, doit être le moteur de la construction d’une humanité fraternelle. Lors du passage du Saint-Père à Fatima, cette idée fixe a occulté la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Délaissant le discours qui lui avait été préparé, lequel implorait de Notre-Dame du Rosaire le don de la paix et renouvelait la consécration du monde à son Cœur Immaculé, François a préféré improviser sur son thème favori : « L’Église n’a pas de portes » et rabaisser la Vierge Marie à un rôle “ subordonné ” : « Elle accompagne toujours. Elle n’est jamais protagoniste. »

C’est donc en rappelant les cris d’alarme de sœur Lucie que frère Bruno conclut le Congrès. Ils nous dictent nos résolutions : « Notre-Dame a promis de remettre à plus tard le fléau de la guerre si la dévotion réparatrice était propagée et pratiquée. Nous la voyons repousser ce châtiment dans la mesure où l’on fait des efforts pour la propager. Mais je crains que nous ne puissions faire davantage que ce que nous faisons, et que Dieu, mécontent, lève le bras de sa miséricorde et laisse le monde être ravagé par ce châtiment, qui sera comme il n’y en a jamais eu, horrible, horrible. » (20 juin 1939)

Le jeudi suivant, 5 octobre, la Permanence parisienne eut la grâce de faire son heure sainte mensuelle dans la chapelle de la Médaille miraculeuse, Rue du Bac. Frère François fit méditer à nos amis la révélation du scapulaire vert. C’est à partir de 1840 que la Sainte Vierge apparut à sœur Justine Bisqueyburu afin de lui offrir ce tout-puissant moyen de salut pour les pécheurs qui ont le plus besoin de miséricorde. Il n’est que de l’invoquer avec confiance : « Cœur Immaculé de Marie, priez pour nous, maintenant et à l’heure de notre mort. » L’orthodromie divine progresse ainsi peu à peu vers l’instauration du culte du Cœur Immaculé de Marie, pleinement révélé à Fatima !

La semaine suivante, nos communautés de Saint-­Parres et de Frébourg entrèrent en retraite. Nous fîmes le plein de grâce et de charité par la médiation de saint François de Sales et sainte Jeanne de Chantal, dont notre Père nous dévoila l’extraordinaire vocation : révéler et déverser dans l’Église la circumincessante charité du Cœur de Jésus et Marie. Nos amis qui viendront célébrer les premiers samedi du mois dans nos maisons en profiteront à leur tour !

Un pèlerinage à Joinville, où l’on vénère la Ceinture de saint Joseph, acheva cette semaine bénie. Elle fut rapportée de Terre sainte par Jean de Joinville, l’ami de saint Louis. Nous avons confié notre petit troupeau au chef de la Sainte Famille et l’avons surtout supplié de ceindre sa puissance pour secourir son Église !

frère Guy de la Miséricorde.