Carême 2017 avec sœur Lucie

INTRODUCTION Mercredi 1er mars – Mercredi des Cendres Jeudi 2 mars Vendredi 3 mars – premier vendredi du mois Samedi 4 mars – premier samedi du mois Dimanche 5 mars – 1er dimanche de Carême Lundi 6 mars Mardi 7 mars Mercredi 8 mars Jeudi 9 mars Vendredi 10 mars Samedi 11 mars Dimanche 12 mars – 2e dimanche de Carême Lundi 13 mars Mardi 14 mars Mercredi 15 mars Jeudi 16 mars Vendredi 17 mars Samedi 18 mars Dimanche 19 mars – 3e dimanche de Carême Lundi 20 mars Mardi 21 mars Mercredi 22 mars Jeudi 23 mars Vendredi 24 mars Samedi 25 mars Dimanche 26 mars – Lætare Lundi 27 mars Mardi 28 mars Mercredi 29 mars Jeudi 30 mars Vendredi 31 mars Samedi 1er avril – premier samedi du mois Dimanche 2 avril – 1er dimanche de la Passion Lundi 3 avril Mardi 4 avril Mercredi 5 avril Jeudi 6 avril Vendredi 7 avril – premier vendredi du mois Samedi 8 avril Dimanche 9 avril – Dimanche des Rameaux Lundi saint 10 avril Mardi saint 11 avril Mercredi saint 12 avril Jeudi saint 13 avril Vendredi saint 14 avril Samedi saint 15 avril Dimanche 16 avril – Pâques

INTRODUCTION

CETTE année 2017 marque le centenaire des appa­ritions de Notre-Dame à la Cova da Iria, à Fatima. Sœur Lucie, l’aînée des trois voyants, nous a livré sa méditation sur l’importance du Message de l’Immaculée :

« Dans les plans de Dieu, dans la lumière de son Être immense, il reste toujours aussi actuel qu’au jour, à l’heure et à l’instant qu’il a lui-même fixés parce que, dans l’immense miroir de son Être divin, tout est présent, sans passé ni futur...

« C’est à Dieu qu’appartiennent le pouvoir, la sagesse, la grâce et la force agissant dans les âmes, les stimulant et les conduisant là où il veut ; lui seul peut, avec des pierres, faire des fils d’Abraham, afin qu’ils soient son peuple et viennent des confins de la terre se prosterner à ses pieds ; afin que, unis dans une même prière, ils fassent pénitence, demandent pardon, faveurs et réconfort pour eux-mêmes et pour leurs frères éloignés ; afin qu’ils pardonnent et chantent des hymnes de gratitude, de supplication et de louange en l’honneur de notre Dieu, le Très-Haut, le Seigneur de tout ce qui existe, et en l’honneur de sa Mère et notre Mère qu’il a envoyée comme Messagère de paix, de grâce, de pardon et d’amour pour parcourir le monde entier en tant que Bergère et Mère de son peuple, et pour amener en son Cœur la lumière de la foi, de l’espérance et de l’amour, qui brûle pour nous dans le Cœur de notre Dieu, Seigneur et Sauveur. »

Comme nous y exhorte frère Bruno à la suite de l’abbé de Nantes, notre Père, préparons-nous à notre grand pèlerinage du mois de mai, « par notre chapelet quotidien à l’intention du Saint-Père, et nos sacrifices, pour obtenir du Cœur de Jésus que brille enfin “ la grâce de la vérité ” du Message de Notre-Dame aux pèlerins de Fatima, et la grâce de la volonté, pour notre Saint-Père le pape François, d’obéir à notre unique Souveraine. Alors viendra le retour de la paix dans le monde, comme Elle l’a promis. »

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Mercredi 1er mars – Mercredi des Cendres

LA TRISTESSE DE DIEU

LES apparitions de Notre-Dame changèrent la vie des enfants de Fatima. Le 13 mai, ils avaient vu Notre-Seigneur dans la lumière jaillie des mains de Notre-Dame. François restait très impressionné par cette vision et ne pensait qu’à consoler Dieu et Notre-Dame : « J’aime tellement Dieu ! Mais lui, il est si triste à cause de tant de péchés ! Nous ne devons jamais en faire aucun ! Mais cela fait de la peine qu’il soit si triste. Ah ! si seulement je pouvais le consoler ! »

Le petit en était bouleversé au point de fondre en larmes. Une nuit, son père le retrouva le visage enfoui dans son traversin pour étouffer ses pleurs. Il lui demanda ce qu’il avait, mais François ne répondit rien. Comme son père insistait, il avoua timidement : « Je pensais à Jésus qui est si triste à cause de tant de péchés que l’on commet contre lui. »

Souvent, notre pastoureau s’éloignait pour réciter le chapelet. Quand Lucie l’appelait, il répondait : « Après, je prierai aussi avec vous. Ne te rappelles-tu pas que Notre-Dame a dit que je devais réciter beaucoup de chapelets ? »

Un jour, Lucie le retrouva juché sur un rocher inconfortable :

« Mais que fais-tu ici depuis si longtemps ? demanda-t-elle, stupéfaite.

– Je pense à Dieu qui est si triste à cause de tant de péchés ! Ah, si j’étais capable de lui faire plaisir ! »

Fatima ravive notre foi. Avec sœur Lucie, disons : « “ Mon Dieu, je crois. ” Je crois que vous êtes le Dieu unique et véritable, le Créateur de tout ce qui existe, l’unique Seigneur du ciel et de la terre, le seul qui soit digne d’être servi, adoré et aimé. Parce que je crois, je vous adore et j’espère en vous ; comme tous les biens viennent de vous, je m’abandonne entre vos bras de Père et j’ai confiance en votre amour, puisque vous êtes mon Sauveur. Je vous aime parce que vous êtes le seul digne de mon amour ; puissé-je vous payer avec le même amour dont vous m’aimez. »

Colorier Dieu le Père (vision de Tuy).

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Jeudi 2 mars

AIMER LE CŒUR IMMACULÉ DE MARIE

LE 13 juin 1917, Lucie, François et Jacinthe reçurent une connaissance et un amour spécial du Cœur Immaculé de Marie. « Il me semble, explique Lucie, que, ce jour-là, le reflet de la lumière émanée de Notre-Dame, avait pour but principal d’infuser en nous une connaissance et un amour spécial envers le Cœur Immaculé de Marie ; de même que les deux autres fois, il avait eu ce même but, mais par rapport à Dieu et au mystère de la très Sainte Trinité. Depuis ce jour, nous sentîmes au cœur un amour plus ardent envers le Cœur Immaculé de Marie. »

Jacinthe débordait particulièrement de ferveur. Elle était tout embrasée d’amour pour le Cœur Immaculé de Marie et voulait le faire connaître à tout le monde. Elle confiait de temps en temps à sa cousine : « Notre-Dame a dit que son Cœur Immaculé serait ton refuge et le chemin qui te conduirait jusqu’à Dieu. N’aimes-tu pas cela beaucoup ? Moi, j’aime tant son Cœur, il est si bon ! » Et elle ne cessait de faire des sacrifices pour convertir les pécheurs afin qu’ils n’aillent pas en enfer.

Fatima ravive notre espérance : « Nous savons où nous allons, où va le monde, à travers la grande apostasie prédite. Il va vers le triomphe universel du Cœur Sacré de Jésus par le ministère éclatant et magnifique, mais aussi doux et gracieux, du Cœur Immaculé de Marie. » (notre Père)

Colorier les mots “ J’aime tant ”, dans la frise.

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Vendredi 3 mars – premier vendredi du mois

« MON CŒUR IMMACULÉ SERA TON REFUGE »

LA dévotion au Cœur Immaculé de Marie sera la lumière de toute la vie de Lucie. « Le Cœur Immaculé de Marie est mon refuge, surtout dans les heures les plus difficiles. Là, je suis toujours en sécurité. C’est le Cœur de la meilleure des mères ; il est toujours attentif et il veille sur la dernière de ses filles. Combien cette certitude m’encourage et me réconforte ! En Elle, je trouve force et consolation. Le Cœur Immaculé est le canal par lequel Dieu fait jaillir sur mon âme la multitude de ses grâces. Aidez-moi à en être reconnaissante et à correspondre à tant de miséricordes », écrivait-elle au Père Aparicio.

À mère Cunha Matos qui s’apprêtait à partir pour Fatima, elle confia le 14 avril 1945 :

« Je me souviens toujours de la grande promesse qui me remplit de joie : “ Je ne te laisserai jamais seule. Mon Cœur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira à Dieu. ”

« Je crois que cette promesse n’est pas pour moi seule, mais pour toutes les âmes qui veulent se réfugier dans le Cœur de leur Mère du Ciel et se laisser conduire par les chemins tracés par elle... Il me semble que telles sont aussi les intentions du Cœur Immaculé de Marie : faire briller devant les âmes encore ce rayon de lumière, leur montrer encore ce port de salut, toujours prêt à accueillir tous les naufragés de ce monde... »

Que Notre-Dame soit glorifiée, honorée, aimée, servie par toutes les créatures ! C’est là le secret du Secret. C’est pourquoi Dieu veut que la dévotion au Cœur Immaculé de Marie s’étende au monde entier.

Réfugions-nous dans le Cœur Immaculé de notre Mère du Ciel. Demandons-lui d’intercéder pour les pauvres pécheurs :

« Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, et conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre Miséricorde. »

Colorier l’autel.

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Samedi 4 mars – premier samedi du mois

UN GAGE DE SALUT

LA dévotion au Cœur Immaculé de Marie est le gage certain du salut. Pour sauver les âmes de l’enfer, « Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé », a dit la Vierge à la Cova da Iria. Le pouvoir donné par Dieu au Cœur Immaculé de Marie de sauver les âmes de l’enfer constitue aujourd’hui l’ultime grâce du mystère de la Rédemption.

L’affliction de Notre-Dame marqua profondément Lucie : « Ce qui m’est resté le plus gravé dans l’esprit et dans le cœur, ce fut la tristesse de cette Dame lorsqu’elle nous montra l’enfer ! Si la vision de l’enfer avait duré un instant de plus, nous serions morts de peur et d’épouvante. Cependant, une chose m’a encore plus impressionnée, ce fut l’expression douloureuse du regard de Notre-Dame ! Si je vivais mille ans, je la conserverais toujours gravée dans mon cœur. »

Accomplissons les exercices du premier samedi pour consoler le Cœur Immaculé de Marie en grand chagrin. Son Cœur très aimant est infiniment triste et préoccupé par les âmes en grand danger de damnation éternelle. Redisons la prière : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés... »

Colorier Notre-Dame (dans la vision de Tuy).

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Dimanche 5 mars – 1er dimanche de Carême

« N’OFFENSEZ PAS DIEU DAVANTAGE ! »

LORS de la dernière apparition, Notre-Dame avait supplié : « Que l’on n’offense pas davantage Dieu, Notre-Seigneur, car Il est déjà trop offensé ! » Ces paroles se gravèrent dans le cœur de Lucie. « Quelle plainte d’amour et quelle tendre supplication ! Qui me donnera de la faire résonner dans le monde entier afin que tous les enfants de la Mère du Ciel entendent le son de cette voix ! » s’exclame sœur Lucie.

Ne l’avait-elle pas déjà fait résonner, après le miracle du soleil, comme le raconte le Dr Carlos Azevedo Mendès : « Lorsque le soleil se retrouva normal, je pris Lucie dans mes bras pour la porter jusqu’à la route. Ainsi mon épaule fut la première tribune d’où elle a prêché le message que venait de lui confier Notre-Dame du Rosaire.

« Avec un grand enthousiasme et une grande foi, elle criait : “ Faites pénitence ! Faites pénitence ! Notre-Dame veut que vous fassiez pénitence. Si vous faites pénitence, la guerre finira. ” »

Notre Père nous exhortait à dire très souvent, prosternés la face contre terre, pour nous et pour nos frères :

« Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne vous aiment pas. »

Colorier les mots “ son Cœur ”, dans la frise.

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Lundi 6 mars

LE SAINT-PÈRE !

UN jour où Jacinthe se trouvait à l’écart, assise sur les dalles du puits, elle eut une vision qui la peina beaucoup. Ne se doutant pas qu’elle avait été l’objet d’une faveur spéciale, elle demanda à Lucie :

« N’as-tu pas vu le Saint-Père ?

 Non !

– Eh bien, moi, je ne sais pas comment, j’ai vu le Saint-Père dans une très grande maison, agenouillé devant une table, la tête dans les mains et pleurant. Au-dehors, il y avait beaucoup de gens et certains lui jetaient des pierres, d’autres le maudissaient et lui disaient de très vilaines paroles. Pauvre Saint-Père ! Nous devons beaucoup prier pour lui ! »

Une autre fois, au Cabeço, les enfants prosternés sur le sol récitaient les prières enseignées par l’Ange. Soudain, Jacinthe se redressa et s’écria :

« Oh ! Lucie ! Ne vois-tu pas tant de routes, tant de chemins et de champs pleins de gens morts, perdant leur sang, et d’autres gens qui pleurent de faim et n’ont rien à manger ? Et le Saint-Père, dans une église, priant devant le Cœur Immaculé de Marie ? Et tant de monde qui prie avec lui ? »

Offrons nos prières et nos sacrifices pour le Saint-Père afin qu’il obéisse aux demandes de Notre-Dame.

« Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne vous aiment pas. »

Colorier le Saint-Père priant devant le Cœur Immaculé de Marie.

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Mardi 7 mars

LE PÉCHÉ, SEUL MALHEUR ABSOLU

LE plus grand mal n’est ni la guerre ni la maladie ni même la pauvreté, mais le péché. Que, par pitié pour eux-mêmes, les hommes cessent d’outrager la Majesté divine et se soumettent à sa Loi ! Alors Dieu donnera un peu de paix et de prospérité à la terre.

Voilà ce que les enfants de Fatima comprirent parfaitement. Le péché est le seul malheur absolu, car il tue l’âme éternellement. « Il se commet beaucoup et de très grands péchés dans le monde, dira Jacinthe peu avant de mourir. Si les hommes savaient ce que c’est que l’éternité, ils feraient tout pour changer de vie. Les hommes se perdent parce qu’ils ne pensent pas assez à la mort de Notre-Seigneur et qu’ils ne font pas pénitence. »

Et une autre fois : « Les péchés qui conduisent le plus grand nombre d’âmes à la perdition sont les péchés de la chair. Il faut renoncer, ne pas s’obstiner dans le péché comme on a fait jusqu’ici. Il est indispensable de faire grande pénitence. »

Ces trois enfants innocents s’y livraient eux-mêmes sans mesure, répétant la prière que la Dame leur avait enseignée : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, et conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde. »

Reconnaissons la sainteté de notre Roi Jésus et de notre Reine Marie, et implorons le pardon du monde qui se perd, en répétant : « Mon Dieu, je crois, j’adore... »

Colorier les mots “ il est si bon ! ” dans la frise.

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Mercredi 8 mars

PROFANATION DU 22 OCTOBRE

Àl’instigation du préfet de Santarem, franc-maçon notoire, quelques membres de la loge décidèrent de saccager le lieu des apparitions. Arrivés à la Cova da Iria dans la nuit du 22 au 23 octobre, ils démolirent tout ce qui constituait le sanctuaire primitif. Ils voulaient surtout emporter le chêne-vert des apparitions.

« Le lendemain matin, témoigne Lucie, la nouvelle de l’incident se répandit rapidement. Je courus là-bas pour voir si c’était vrai. Mais quelle ne fut pas ma joie lorsque je remarquais que ces pauvres hommes s’étaient trompés et que, au lieu d’emporter le chêne-vert des apparitions, ils avaient emporté un des chênes-verts voisins. Je demandai alors pardon à Notre-Dame pour ces pauvres hommes et je priai pour leur conversion. »

Le but de cette profanation ? Ridiculiser Fatima en organisant ensuite un simulacre de procession. L’effet sur l’opinion fut absolument contraire à celui escompté ! Le mépris et l’indignation de la population comme de la presse se retournèrent contre les auteurs de la profanation.

Le Cœur Immaculé de Marie est outragé par ceux qui ne le connaissent pas, mais aussi par ceux qui, le connaissant, ne l’aiment pas et ne veulent pas l’honorer. Réparons ces blasphèmes : « Mon Dieu, je crois, j’adore... »

Colorier la Capelinha.

Jeudi 9 mars

À L’ÉCOLE

LE 13 juin 1917, Notre-Dame avait précisé : « Je veux que vous appreniez à lire. » Lorsque l’afflux des pèlerins rendit la Cova da Iria inutilisable pour la culture et les pâturages, les dos Santos et les Marto se virent contraints de vendre leurs troupeaux. Lucie se rendit donc à l’école à la rentrée de 1918. François et Jacinthe y retournèrent eux aussi, mais pour peu de temps puisqu’ils tombèrent malades à la fin du mois d’octobre.

Sur le chemin de l’école, François disait quelquefois à Lucie, en arrivant à Fatima :

« “ Écoute, toi, va à l’école ! Moi, je reste ici dans l’église, auprès de Jésus caché. Ce n’est pas la peine que j’apprenne à lire. D’ici peu je vais aller au Ciel. Quand tu reviendras, viens m’appeler ici. ”

« Le Saint-Sacrement était alors à l’entrée de l’église, du côté gauche, à cause de travaux provisoires. François se mettait entre les fonts baptismaux et l’autel, et c’est là que je le retrouvais lorsque je revenais. »

Pensons à Jésus-Hostie qui reste seul, abandonné, dans le Tabernacle de tant de nos églises ! Nous pouvons le consoler par nos prières et nos sacrifices. Répétons souvent aujourd’hui : « Mon Dieu, je crois, j’adore... »

Colorier le Calice et l’Hostie.

Vendredi 10 mars

D’ABORD LE CIEL

LES trois voyants faisaient pénitence pour les pécheurs. Ainsi, quand l’église était déserte, ils la parcouraient à genoux. Et François répétait souvent : « Je souffrirai tout ce que Notre-Dame voudra ; ce que je veux, c’est aller au Ciel. »

De telles paroles sont des perles précieuses qui nous rappellent l’essentiel du message de Fatima : d’abord le Ciel ! Seul le Ciel compte, puisqu’il est “ l’unique but de nos travaux ”. Ne plus vouloir que cela, « aller au Ciel », n’est-ce pas être déjà détaché de toutes les créatures et même de sa propre vie ? Ainsi, François était prêt aux ultimes sacrifices.

En octobre 1918, la terrible “ grippe espagnole ” frappa presque simultanément François et Jacinthe. Après avoir sévi en Espagne, l’épidémie fut particulièrement meurtrière au Portugal. Très souvent la maladie évoluait rapidement en broncho-pneumonie. C’est ce qui arriva pour les deux petits.

Bientôt, chez les Marto, toute la famille tomba malade en même temps. Seuls restaient debout Ti Marto et son fils Jean. Le papa soignait toute la maisonnée.

Jésus-Hostie est toujours présent dans le Tabernacle. Mais que d’indifférences, et même d’outrages, reçoit-il ! Demandons-lui pardon : « Mon Dieu, je crois, j’adore... »

Colorier les mots “ Mon Cœur ”, dans la frise.

Samedi 11 mars

« J’IRAI AU CIEL ! »

APRÈS un bref répit de la maladie, François et Jacinthe rechutèrent gravement, le 23 décembre. « La force du mal était si violente, rapporta leur mère, Olimpia, que, cette fois, François surtout ne pouvait même plus se remuer. » Pendant une quinzaine de jours, une fièvre intense l’abattit.

Malgré tout il se montrait toujours joyeux et content. Parfois, Lucie lui demandait :

« Tu souffres beaucoup, François ?

– Assez. Mais qu’importe ! Je souffre pour consoler Notre-Seigneur et ensuite, dans peu de temps, j’irai au Ciel ! »

Durant sa maladie, il souffrit avec une patience héroïque, sans jamais laisser échapper le moindre gémissement ni la plus légère plainte. Il accepta tous les remèdes, même les plus amers, sans faire de manières.

Quelques jours avant sa mort, il confia à Lucie :

« Je souffre tout par amour pour Notre-Seigneur et pour Notre-Dame. »

Tout ce qui nous arrive est permis par le bon plaisir de notre très chéri Père Céleste. Acceptons peines et difficultés quotidiennes pour l’amour de Jésus, en expiation de nos péchés et en esprit de réparation.

« Mon Dieu, je crois, j’adore... »

Colorier le mot “ Immaculé ”, dans la frise.

Dimanche 12 mars – 2e dimanche de Carême

TOUTE SEULE !

NOTRE-DAME apparut à ses deux privilégiés sans doute vers Noël 1918, comme Jacinthe le raconta à Lucie : « Notre-Dame est venue nous voir et elle a dit qu’elle viendrait chercher bientôt François pour l’emmener au Ciel. Elle m’a de­mandé si je voulais convertir encore des pécheurs. Je lui ai dit que oui. Elle m’a dit que j’irais à l’hôpital et que, là, je souffrirais beaucoup ; que je souffrirais pour la conversion des pécheurs, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, et pour l’amour de Jésus. Je lui ai demandé si tu viendrais avec moi. Elle m’a répondu que non. C’est ce qui va m’être le plus difficile. Elle m’a dit que ma mère m’emmènerait à l’hôpital et qu’ensuite je resterais là toute seule. »

Un peu plus tard, Jacinthe donna ces précisions :

« Notre-Dame veut que j’aille dans deux hôpitaux, mais ce n’est pas pour me guérir, c’est pour souffrir davantage pour Notre-Seigneur et pour les pécheurs. »

Elle était heureuse d’aller à l’hôpital, pour témoigner son amour à la Vierge Marie en y souffrant plus qu’à la maison ; mais une pensée torturait son cœur aimant : à l’hôpital, Lucie ne serait pas là. Comment pourrait-elle se passer de sa cousine ? Souffrir beaucoup... Oui ! Jacinthe le voulait bien. Mais souffrir sans Lucie, voilà le sacrifice qu’elle n’avait pas imaginé !

Adorer, aimer le Divin Cœur de Jésus et le Cœur Immaculé de Marie, en tout temps, en acceptant et offrant chaque peine : « Mon Dieu, je crois, j’adore... »

Colorier deux cierges, sur l’autel.

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Lundi 13 mars

« QUELLE BELLE LUMIÈRE ! »

LE mercredi 2 avril 1919, l’abbé Ferreira vint confesser François. Le lendemain, il lui apporta “ Jésus-caché ”. Bien que brûlant de fièvre, l’enfant exultait et resta longuement immobile, en action de grâces.

Le vendredi 4 avril, tout indiquait que la fin était proche. François demanda pardon à sa marraine pour les quelques chagrins qu’il avait pu lui causer durant sa vie et lui réclama sa bénédiction.

Quand la nuit fut tout à fait tombée, François appela sa mère et lui dit :

« Oh ! Maman, voyez !... Quelle belle lumière, là, près de la porte ! »

Et, après quelques minutes :

« Maintenant, je ne la vois plus. »

Vers 10 heures du soir, son visage s’illumina d’un sourire angélique et, sans aucune marque de souffrance, sans agonie, sans gémissement, il expira doucement.

Offrons nos prières et sacrifices en réparation pour les pécheurs qui provoquent la colère de Dieu, afin que tous soient sauvés :

« Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément, et je vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est lui-même offensé. Par les mérites infinis de son très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je vous demande la conversion des pauvres pécheurs. »

Colorier le mot “ Grâce ”, sous le bras de la Croix.

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Mardi 14 mars

« QUE L’ON FASSE UNE CHAPELLE »

POUR commencer la construction de la chapelle demandée par Notre-Dame, Maria Carreira alla trouver monsieur le curé. Mais ce dernier refusa de s’en occuper : Mgr le Patriarche lui avait recommandé de ne pas se mêler de cette affaire.

Maria se rendit donc chez les dos Santos, puisque le terrain leur appartenait. Antonio donna la permission : « Faites-la de la grandeur que vous voudrez ! »

On mit plus d’un mois à l’édifier, car chacun voulait commander et faire prévaloir son avis. Au milieu de tant de tracas, Maria Carreira encouragea le maçon. Cet homme, très religieux et aussi très habile dans son métier, la rassura :

« Ne vous tourmentez pas pour ça, femme ! si c’est l’œuvre de Dieu, comme nous le pensons, il y aura de la souffrance par principe. »

Finalement, la Capelinha fut achevée. À cette époque, elle ressemblait plus à un joli petit abri, prolongé par devant par un appentis, puisqu’il n’y avait pas encore de statue.

Les pèlerins riches et pauvres, savants et ignorants y récitaient le chapelet, entretenant ainsi la petite flamme de la foi. À leur exemple, confions-nous à la médiation du Cœur Immaculé de Marie et récitons cette prière en esprit de réparation : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit... »

Colorier une personne à genoux auprès du Saint-Père.

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Mercredi 15 mars

SOUFFRIR POUR NOTRE-SEIGNEUR

JACINTHE souffrait intensément. Depuis la fin d’octobre de l’année 1918, hormis quelques jours où elle se trouva un peu mieux, la petite malade ne quitta guère son lit. Quand sa mère la couchait, l’enfant restait dans la position où elle avait été mise.

Après la broncho-pneumonie, se déclara une pleurésie purulente qui lui causa de très vives souffrances. Elle les supportait pourtant avec une résignation, une joie même, qui surprenaient son entourage.

« Je me sens une douleur tellement grande dans la poitrine. Mais je ne dis rien à ma mère. Je veux souffrir pour Notre-Seigneur, en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie, pour le Saint-Père et pour la conversion des pécheurs. »

Sainte enfant ! Au milieu des pires maux, elle savait s’oublier pour sauver encore des pécheurs.

L’Ange lui avait appris comment faire plaisir à la Sainte Vierge et La consoler. Imitons-la et disons souvent : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit... »

Colorier les mots “ et miséricorde ”, sous le bras de la Croix.

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Jeudi 16 mars

LA MORT DE JACINTHE

LE 1er juillet 1919, Jacinthe quittait Aljustrel pour l’hôpital de Vila Nova de Ourem. Pendant deux mois, elle ne verra sa cousine que deux fois, et pour de si courtes visites !

Le 31 août, Jacinthe rentrait, plus malade encore qu’avant son séjour à l’hôpital. La petite souffrait avec beaucoup de résignation pour l’amour de Notre-Dame. Son état empira rapidement de façon inquiétante et, un triste jour de décembre, Lucie apprit que sa compagne allait bientôt la quitter. Cette fois, ce serait pour toujours. En effet, le 21 janvier 1920, ses parents l’emmenèrent à Lisbonne pour y être opérée. Lucie raconte :

« Peu de temps avant de partir pour l’hôpital, elle me disait : “ Il ne me reste plus beaucoup de temps avant d’aller au Ciel. Toi, tu resteras ici, afin de dire que Dieu veut établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie.

« “ Le moment venu de le dire, ne te cache pas. Dis à tout le monde que Dieu nous accorde ses grâces par le moyen du Cœur Immaculé de Marie ; que c’est à Elle qu’il faut les demander ; que le Cœur de Jésus veut qu’on vénère avec lui le Cœur Immaculé de Marie ; que l’on demande la paix au Cœur Immaculé de Marie, car c’est à Elle que Dieu l’a confiée.

« “ Ah ! Si je pouvais mettre dans tous les cœurs le feu que j’ai là, dans ma poitrine, et qui me brûle et me fait tant aimer le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie. ” »

Jacinthe s’envola pour le Ciel, le 20 février 1920, et Lucie resta seule pour transmettre les volontés de Notre-Dame.

Jusqu’au sacrifice suprême, Jacinthe offrit ses souffrances pour consoler notre Mère du Ciel en grand chagrin, pour ses enfants qui se damnent : « Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit... »

Colorier une personne à genoux auprès du Saint-Père.

Vendredi 17 mars

LE PREMIER CHEMIN DE PÉNITENCE

LUCIE portait aussi sa part d’épreuves. Le 31 juillet 1919, son père était mort d’une pneumonie, en trois jours. L’hiver suivant, sa mère tomba si gravement malade que la famille crut ses derniers jours arrivés.

Avec émotion, Maria-Rosa fit ses adieux. Tandis qu’elle étreignait Lucie, les aînées lançaient à leur sœur d’amers reproches : « Notre mère meurt dans la peine à cause des chagrins que tu lui as causés. » Lucie en souffrit beaucoup, mais elle offrit à Dieu sa peine.

Peu après, voyant qu’il n’y avait plus d’espoir, ses sœurs l’interpellèrent : « Lucie, si c’est vrai que tu as vu Notre-Dame, va maintenant à la Cova da Iria, demande-Lui de guérir notre mère. Promets-Lui ce que tu voudras, nous le ferons, et alors nous croirons. »

Sans perdre un moment, Lucie se mit en route, malgré le froid de l’hiver et la pluie. Elle fit sa demande à Notre-Dame, avec d’abondantes larmes. À son retour, sa mère allait déjà mieux, et bientôt elle put se lever.

Toute la famille accomplit donc la promesse de Lucie : « Neuf jours de suite, nous allâmes, à genoux, depuis l’endroit où se trouve aujourd’hui le portique, jusqu’à la petite chapelle, et nous récitions le chapelet. Notre mère faisait aussi la neuvaine, en marchant derrière nous. »

Inspirée par Notre-Dame, Lucie venait d’accomplir avec ses sœurs un geste de pénitence qui deviendra bientôt familier aux pèlerins de Fatima : ils s’avancent sur leurs genoux, traversant toute l’esplanade jusqu’à la Capelinha.

La Sainte Vierge a besoin de notre amour consolateur, de nos “ petites dévotions ” réparatrices et de nos sacrifices pour sauver les âmes de l’enfer.

« Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit... »

Colorier les mots “ sera ton refuge ”, dans la frise.

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Samedi 18 mars

LES SECTAIRES SONT VAINCUS

AU début du mois de mai 1920, un généreux commerçant de Torres Novas offrit une belle statue de bois peint pour la Capelinha. On décida de l’installer le 13 mai suivant. Mais l’Administrateur interdit de la transporter à Fatima. « Je vais mobiliser toute l’artillerie ! Personne ne passera ! Contre la force, il n’y a pas de résistance ! »

Le 13 au matin, malgré la pluie, une grande foule de plusieurs milliers de pèlerins se dirigea vers Fatima. À midi, l’Administrateur surgit, voulant empêcher les fidèles de poursuivre leur route. En vain.

De son côté, après avoir entendu la Messe et communié, Lucie se rendit sur le lieu des apparitions pour y réciter le chapelet. En chemin, deux militaires à cheval s’approchèrent d’elles. Lorsqu’ils comprirent qu’elle était la voyante, ils lui intimèrent l’ordre de se mettre au milieu de la route et de marcher entre leurs deux chevaux. C’est ainsi qu’elle revint avec eux à Fatima.

Peu avant Aljustrel, l’un d’eux déclara : « Voici des fosses ouvertes. Avec une de nos épées, nous lui coupons la tête, et nous l’enterrons là. Ainsi nous en finirons une fois pour toutes. »

Entendant ces paroles, Lucie crut réellement ses derniers moments arrivés. Mais elle demeura en paix comme si cela ne la concernait pas. Un moment après, paraissant réfléchir, l’autre répondit : « Non, non, nous n’avons pas l’autorisation de faire cela. »

Et ils l’obligèrent à continuer son chemin. À la fin de l’après-midi, la nouvelle courut que les soldats s’étaient retirés, vaincus par le peuple. Quel échec pour la secte : Notre-Dame “ s’était évadée ” de la maison du donateur pourtant gardée par la troupe ! Le 13, dans l’église de Fatima, la statue avait été offerte à la dévotion des nombreux pèlerins. Puis elle avait été mise en sécurité chez Maria Carreira d’où, chaque treize du mois, elle sera portée à bras à la Capelinha.

En réponse à nos prières et nos sacrifices, le Cœur Immaculé de Marie a promis de faire grâce et miséricorde aux impies et aux blasphémateurs.

« Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit... »

Colorier une personne à genoux auprès du Saint-Père.

Dimanche 19 mars – 3e dimanche de Carême

VERS LE COLLÈGE

TANDIS que le gouvernement tentait vainement de s’opposer au pèlerinage en plein essor, l’évêque de Leiria-Fatima, Mgr da Silva, décida de placer Lucie dans un pensionnat pour la mettre à l’abri des foules ou des menaces des sectaires. La petite qui n’était encore qu’une adolescente de treize ans, sans instruction ni formation solide, pourrait ainsi « apprendre à prier et à lire ». Maria-Rosa se laissa convaincre et donna son assentiment.

Le prélat choisit lui-même pour Lucie le collège des sœurs dorothées à Vilar, près de Porto et fixa le départ au 16 juin 1921.

Lucie avait juste le temps de préparer à la hâte un maigre trousseau et de faire ses adieux aux lieux bénis dont elle allait se séparer, pour toujours. Mais elle ne pourrait dire au revoir à personne, car l’évêque avait ordonné le secret le plus absolu sur son départ :

« Mon enfant, vous ne direz à personne où vous allez.

– Bien, Monseigneur ! »

Offrons le sacrifice d’obéir promptement et sans murmurer, nous rappelant la demande pressante de Notre-Dame : « Sacrifiez-vous pour les pécheurs, et dites souvent à Jésus, spécialement lorsque vous ferez un sacrifice : “ Ô Jésus, c’est pour votre amour, pour la conversion des pécheurs, et en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie. ” »

Colorier les mots “ et le chemin ”, dans la frise.

Lundi 20 mars

LA SEPTIÈME APPARITION

BIENTÔT, Lucie ressentit un profond désarroi à la pensée de tout quitter d’un coup, pour toujours. La veille du départ, le 15 juin, elle se demanda si elle n’allait pas reprendre le oui qu’elle avait donné à ­Monseigneur.

« Penchée sur la petite grille qui protégeait la terre où s’était nourri le chêne-vert privilégié sur lequel Notre-Dame avait posé ses pieds immaculés, je laissai couler mes larmes tout en demandant pardon à Notre-Dame de n’être pas capable de lui offrir cette fois-ci ce sacrifice qui me paraissait au-dessus de mes forces. »

Notre-Dame avait dit : « Je reviendrai ici une septième fois », et « je ne t’abandonnerai jamais... » C’est alors que « vous êtes descendue une nouvelle fois sur la terre. J’ai senti votre main amie et maternelle toucher mon épaule. Je levai les yeux et je vous vis, c’était vous, ma Mère bénie, qui me donniez la main et m’indiquiez le chemin ; vos lèvres s’ouvrirent et le doux son de votre voix rendit à mon âme la lumière et la paix :

« “ Me voici pour la septième fois, va ! suis le chemin par lequel Monseigneur l’évêque veut te conduire, c’est la volonté de Dieu. ”

« Je redis alors mon “ oui ” d’une manière beaucoup plus consciente que le 13 mai 1917... À cet instant, je sentis la grâce de la vocation à la vie religieuse et l’attrait pour l’ordre du Carmel. Je pris pour protectrice ma chère sœur, la petite Thérèse de l’Enfant-Jésus. »

Sainte Thérèse lui avait appris que « de moment en moment, on peut porter beaucoup », et que « le Ciel est l’unique but de nos travaux ».

« Ô Jésus, c’est pour votre amour... »

Colorier les mots “ qui te conduira ”, dans la frise.

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Mardi 21 mars

UN VISAGE DE LUMIÈRE

DANS son diaire, Lucie poursuit son récit : « Le lendemain, 16 juin 1921, à 2 heures du matin, quand tout le hameau dormait encore, je me suis levée et, en compagnie de ma chère maman qui était bien loin de soupçonner la lutte qui se déroulait dans mon cœur, comme un autre Abraham qui gravit la montagne pour offrir à Dieu son fils Isaac, en compagnie aussi d’un pauvre travailleur, nous nous sommes mis en route en passant par la Cova da Iria pour lui dire adieu en récitant le chapelet.

« Celui-ci terminé, et après nous être remis en marche, je suis restée un peu en arrière et je me suis retournée pour dire un dernier adieu, quand, à l’endroit où se trouve maintenant la basilique, j’ai vu un visage de lumière. J’ai eu l’impression que c’était ma chère Mère du Ciel, qui m’inspirait courage et me donnait sa bénédiction maternelle, mais je ne sais pas, c’était peut-être un reflet resté dans mon esprit, après ce qui s’était passé la veille, ou la clarté de la lune entre les arbres. »

Cette vision, en ce lieu et en ce jour, remplit son âme de force pour porter avec amour la croix que l’Époux divin posait sur ses épaules.

En nous rappelant le sacrifice de Lucie, offrons à Jésus Sauveur les détachements qu’Il nous demande : « Ô Jésus, c’est pour votre amour... »

Colorier les mots “ jusqu’à Dieu ”, dans la frise.

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Mercredi 22 mars

AU PENSIONNAT

LE 17 juin 1921, de bonne heure, Lucie et sa protectrice, madame Filomena Miranda, frappaient à la porte de l’Asilo de Vilar. Comme la Messe allait commencer, on les conduisit tout d’abord à la chapelle, et Lucie eut la joie de pouvoir communier.

Aussitôt après, elle fut présentée à la supérieure de l’institut, mère Maria das Dores Magalhaes. Celle-ci lui renouvela les recommandations très strictes de l’évêque et lui donna le nom de Maria das Dores (Marie des Douleurs). Lucie avouera plus tard combien l’abandon de son nom de baptême lui fut pénible.

La nouvelle élève avait ses défauts de caractère ; cependant, docile à la grâce divine, elle tenait compte des exhortations morales de ses maîtresses. Elle parvint ainsi à se corriger de ses réactions brusques, devenant de jour en jour moins rude et moins campagnarde.

En revanche, elle se distinguait par sa piété. La voir prier à la chapelle, c’était voir un ange ! Totalement absorbée en Dieu, elle ne faisait attention à rien de ce qui se passait autour d’elle. Son attitude pleine de respect et de dévotion était un exemple pour ses compagnes. Les mains jointes et les yeux fixés sur le Tabernacle ou sur la belle statue de Notre-Dame de Lourdes, elle restait quelquefois de longs moments comme ravie en extase.

Se comportant toujours bien, les religieuses, sûres d’elle, lui confiaient la charge des élèves de sa classe quand elles devaient s’absenter.

La charité envers le prochain découle nécessairement de l’amour véritable des saints Cœurs de Jésus et Marie : « Ô Jésus, c’est pour votre amour... »

Colorier les mots “ À qui embrassera ”, dans la frise.

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Jeudi 23 mars

LES ÉTUDES DE LUCIE

Àson entrée à l’Asilo de Vilar, Lucie avait une écriture hésitante et faisait de nombreuses fautes d’orthographe. Très appliquée, elle fera vite de grands progrès.

L’éducation donnée au collège était beaucoup plus pratique que théorique. On y enseignait les matières les plus variées, telles la cuisine et la cordonnerie. Lucie apprendra aussi la composition typographique. Mais c’était surtout dans les travaux de couture qu’elle excellait. Elle avait un goût particulier pour la broderie et elle acquit un grand savoir-faire.

Intelligente et habile, elle obtint vite les premières places. Cependant, pour ne pas dévoiler sa véritable identité, on ne la présenta pas aux examens.

Lucie s’habituait bien à la vie de pensionnat, mais elle souffrait de ne pas recevoir de nouvelles de Fatima. Les religieuses la laissaient dans l’ignorance de ce qui se passait à la Cova. Aussi la petite cachait-elle son angoisse. Avec toutes les attaques que les républicains avaient déjà perpétrées, elle avait des raisons de s’inquiéter.

Notre Bon Dieu est l’ami des sacrifices, Il aime les âmes qui disent toujours “ oui ”. Acceptons tout, en redisant : « Ô Jésus, c’est pour votre amour... »

Colorier sœur Lucie à genoux devant l’autel.

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Vendredi 24 mars

LES PRIÈRES DE L’ANGE

LUCIE restait si désireuse de faire connaître les messages reçus du Ciel, qu’un jour elle enseigna les deux prières de l’Ange à l’une de ses compagnes sans, bien sûr, faire aucune allusion aux circonstances dans lesquelles elle les avait apprises.

Elles étaient toutes les deux dans la classe des ouvrages. Il était midi, heure à laquelle les religieuses étaient allées réciter leurs prières à la chapelle.

Marie des Douleurs proposa à son amie : “ Si vous voulez, je vais vous enseigner une prière qui sert de préparation et d’action de grâces à la communion, parce qu’elle contient des actes de foi, d’espérance et de charité qui sont très beaux et brefs.

 Comment est-ce ?

 C’est ainsi : Mon Dieu, je crois, etc.

 Cette prière est très belle, où l’avez-vous apprise ?

 On la récitait beaucoup dans mon pays. »

Un peu plus tard, Lucie lui enseigna la prière de l’Ange à la Sainte Trinité : « Si vous voulez, je peux vous enseigner une très bonne prière, parce qu’elle est exprès pour faire réparation au Très Saint-Sacrement : Très Sainte Trinité, etc.

 Mais comment se fait-il que vous sachiez de si belles prières ?

 On les récitait dans mon pays. »

À l’école de Lucie, répétons souvent cette belle prière pour faire réparation au Très Saint-Sacrement : “ Très Sainte Trinité... ”

Colorier les mots “ cette dévotion ”, dans la frise.

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Samedi 25 mars

LA CAPELINHA DYNAMITÉE

DANS la nuit du 5 au 6 mars 1922, une forte explosion réveilla les habitants des hameaux voisins de Fatima. Guidés par la lueur d’un petit incendie, ils arrivèrent devant la Capelinha qui flambait. Il n’en restait plus que les murs, fort ébranlés, et une partie de la charpente qui achevait de se consumer.

Providentiellement, la statue de la Vierge avait été enlevée la veille. Les francs-maçons avaient perforé le mur en quatre endroits et y avaient introduit quatre engins explosifs. Un cinquième, placé sous la souche du chêne-vert, n’avait pas explosé.

L’indignation fut générale. La rumeur populaire désigna vite les responsables : des amis du Ferblantier. Dans les mois suivants, deux d’entre eux virent leur fils se suicider. Châtiment du Ciel ? L’un des deux coupables se convertit, tandis que l’autre partit pour l’étranger.

Le 13 mars suivant, le nouveau curé de Fatima organisa une procession de réparation, de l’église de Fatima au lieu des apparitions. Devant la Capelinha, il célébra la Messe en présence de dix mille fidèles.

L’attentat eut l’heureuse conséquence de décider Mgr da Silva, toujours excessivement prudent et lent, à s’occuper plus activement de la préparation du procès, en vue de la reconnaissance canonique des apparitions de Fatima. Le procès s’ouvrira le 3 mai.

Jacinthe ne manquait pas de rappeler à Lucie de “ faire l’offrande ” lorsqu’un sacrifice se présentait à elle. À l’exemple de Jacinthe, n’oublions pas de dire : « Ô Jésus, c’est pour votre amour... »

Colorier les mots “ je promets ”, dans la frise.

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Dimanche 26 mars – Lætare

GRANDE CÉRÉMONIE DE RÉPARATION

LES pèlerins auraient aimé réparer la chapelle, raconte Maria Carreira, mais Mgr l’Évêque ne le permit pas. « Quelle tristesse ! De voir ainsi la Capelinha abîmée, j’en étais toute désolée. Nous n’avions plus de goût à y venir. Nous venions, nous faisions une prière et nous partions. De la Cova da Iria, les gens se rendaient à notre maison et y faisaient leurs dévotions devant la statue. M. l’abbé Marques et M. l’abbé Formigão y sont venus, eux aussi. On s’agenouillait devant la porte, et on priait. Il y avait toujours du monde, et Notre-Dame exauçait toujours. Elle faisait cela pour favoriser la dévotion du peuple. J’étais heureuse alors... J’avais Notre-Dame chez moi ! »

Pour le 13 mai 1922, cinquième anniversaire de la première apparition, une foule de soixante mille pèlerins envahit la Cova da Iria. Sur un autel dressé devant la Capelinha au toit éventré, le curé de Fatima célébra la Messe et l’abbé José Pedro Ferreira prêcha sur la dévotion envers la Vierge Marie.

L’avertissement de Lucie s’applique aussi à nous : « Notre-Seigneur est mécontent et affligé à cause des péchés du monde et de ceux du Portugal [aujourd’hui, il dirait : de la France]. Il se plaint du manque de conformité à ses demandes, de la vie coupable du peuple et, en particulier de la tiédeur, de l’indifférence et de la vie trop commode » des catholiques. Et Jésus demande des prières publiques et des sacrifices en réparation.

Colorier un pèlerin devant la Capelinha.

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Lundi 27 mars

FILLE DE MARIE

LE 26 août 1923, Lucie fut admise comme “ Fille de Marie ”. Seules les élèves les plus exemplaires étaient acceptées dans cette congrégation. Ce jour-là, Lucie reçut une grâce insigne.

Elle avait choisi la date du 26 août, car c’était à l’époque la fête du Cœur très pur de Marie.

« Après six ans de vraies épreuves, ce fut en ce jour, le 26 août 1923, la première fois que Notre-Dame revint me visiter.

« Elle me dit qu’elle acceptait d’être ma vraie Mère du Ciel, puisque j’avais quitté celle de la terre pour son amour. Elle me recommanda de nouveau la prière et le sacrifice pour les pécheurs, en disant qu’un grand nombre se damnaient parce qu’il n’y avait personne qui prie et se sacrifie pour eux. »

« Je voudrais qu’à chaque instant, Jésus redouble ma sensibilité pour avoir toujours plus de quoi consoler les deux objets de mon amour, les Cœurs de Jésus et Marie. Que ne donnerais-je pas pour Leur donner les cœurs de tous les hommes ! »

Colorier les mots “ le salut ”, dans la frise.

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Mardi 28 mars

VERS LE CARMEL ?

Àpartir de son admission dans la congrégation des Filles de Marie, Lucie commença à aider les religieuses dans la formation des jeunes pensionnaires : elle gardait le dortoir des plus petites et surveillait leurs récréations. À cette occasion, elle manifesta ses grands talents de catéchiste.

Elle savait conter avec charme toutes sortes d’histoires, elle aimait expliquer la Passion de Notre-Seigneur ou la vie de la Très Sainte Vierge. Si bien que les enfants, comme autrefois à Aljustrel, avaient pour elle un attrait tout spécial. Quant à ses compagnes, elles appréciaient sa franche gaieté, car elle aimait rire et plaisanter. Sa grande pureté d’âme, sa paix intérieure et son union à Dieu rendaient sa présence très agréable.

Cependant, Lucie gardait une extrême réserve sur les secrets de son âme. Ainsi, à cette époque, elle eut une apparition de l’Enfant-Jésus, mais cela ne nous est connu que par une simple allusion dans une lettre d’octobre 1925 à son confesseur.

Toutefois, elle ne pouvait cacher sa tendre dévotion envers sa Mère du Ciel : « Je n’avais pas de dévotion particulière envers la Très Sainte Vierge, déclarera l’une de ses maîtresses, mais au contact de Marie des Douleurs, je devins très fervente pour la Mère de Dieu. »

Lucie désirait vivement entrer au Carmel. Elle avait lu l’Histoire d’une âme de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et “ la petite voie d’enfance ” lui plaisait beaucoup. Sa Mère du Ciel ne l’avait-elle pas invitée à entrer dans son Ordre, lorsqu’elle lui était apparue, dans le ciel de la Cova da Iria, revêtue de l’habit du Carmel et tenant en main le saint scapulaire ?

« En ces jours de Carême, nous voyons combien Jésus a souffert pour notre amour. Qui serait jamais capable d’un tel excès ? Au moins que nous, nous tâchions de Lui ressembler, nous tâchions de L’aider à boire le calice jusqu’à la dernière goutte en souffrant avec générosité tous les sacrifices que sa divine Miséricorde daignera nous demander. Ah ! que Jésus fasse de nous des martyres de son amour ! » (sœur Lucie)

Colorier le couvent de Pontevedra.

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Mercredi 29 mars

LES ADIEUX AU COLLÈGE

MALHEUREUSEMENT, les carmels, comme toutes les autres maisons religieuses portugaises, avaient été fermés par les révolutionnaires. Lucie eut alors l’idée d’apprendre le français pour entrer au carmel de Lisieux... Timidement, elle s’en ouvrit à sa supérieure qui l’en dissuada, lui conseillant de choisir une règle plus simple et moins austère.

À dix-sept ans, Lucie reçut la confirmation des mains de Mgr da Silva. À cette occasion, Son Excellence lui annonça qu’il avait choisi pour elle l’institut des sœurs dorothées. Elle se rendrait donc à Tuy pour entrer au noviciat de la congrégation.

Au matin du 24 octobre 1925, la directrice de l’Asilo descendit à la salle de récréation pour un petit déjeuner festif. Les fillettes, émues et tout en larmes, dirent au revoir à Lucie dont on leur avait enfin révélé la véritable identité. On échangea beaucoup de petits cadeaux, puis on se sépara.

Accompagnée par la révérende Mère provinciale, mère Monfalim, Lucie prit le train pour Tuy, vieille cité de la Galice espagnole, toute proche de la frontière. Par humilité, elle entrait chez les dorothées comme sœur coadjutrice.

« Tous les jours, j’offre à Notre-Seigneur vos sacrifices, en même temps que les miens, pour que rien ne se perde. Nous pouvons sauver tant d’âmes et nous laisserions perdre de telles occasions ? Non, Maman ! » (sœur Lucie)

Colorier le jardin du couvent de Pontevedra.

Jeudi 30 mars

« VA, ALLÈGRE ET CONTENTE »

EN entrant dans la maison, la Mère provinciale conduisit aussitôt Lucie à la chapelle. « Elle me demanda de me consacrer tout entière à Notre-Seigneur. Je me suis agenouillée et j’ai dit à Notre-Seigneur : “ Mon Jésus ! Je me livre tout à vous. Ma Mère du Ciel, prenez soin de moi ! ” Et aussitôt des larmes de nostalgie, et plus encore de joie, car j’étais arrivée dans ce lieu que j’avais tant désiré, interrompirent ma prière. Je pleurai un moment. Alors, on me tapota l’épaule : “ Allez dîner ! ” J’y allai et pris la récréation avec les professes. »

Le lendemain, une grande tristesse envahit Lucie à la pensée qu’étant sœur coadjutrice, elle n’aurait plus le temps de broder. Mais, aussitôt qu’elle s’approcha de la sainte Table, elle fut réconfortée.

« Je reçus Jésus et je lui contai toute la lutte que j’avais soufferte jusque-là. Je lui dis alors : “ Mon Jésus, ayez compassion de moi ! ”

« Alors, il daigna me parler intérieurement, me disant qu’il serait très heureux si j’imitais ma Mère du Ciel avec joie. Il me disait : “ Écoute, ma fille : ta très Sainte Mère aussi savait très bien broder ; et, pour mon amour, elle abandonna son collège et elle vint faire le travail de la maison ; elle balayait, elle cousait le linge de son époux, le sien et le mien, et elle ne broda plus ­jamais ; elle s’humilia alors, mais elle est exaltée ­maintenant. Et toi, si tu veux être semblable à Elle, va, allègre et contente, et je te récompenserai un jour. ”

« Après cela, je me tins tranquille et contente : déjà je me sentais de plus en plus heureuse, car j’étais auprès de Jésus et au milieu de celles qui sont déjà ses épouses. »

« En Marie, je trouve force et consolation. Le Cœur Immaculé est le canal par lequel Dieu fait jaillir sur mon âme la multitude de ses grâces. » (sœur Lucie)

Colorier un pèlerin devant la Capelinha.

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Vendredi 31 mars

À PONTEVEDRA

LE 25 octobre, les supérieures de Lucie l’envoyèrent à Pontevedra pour commencer son postulat. Elle avait dix-huit ans. La prudence étant encore de mise, c’est sous son nom d’emprunt de “ Marie des Douleurs ” qu’elle commença sa vie religieuse. Même à l’intérieur de la communauté, les sœurs devaient ignorer qu’elle était la voyante de Fatima.

Extérieurement, Lucie paraissait radieuse. Mais, au fond de son cœur, elle ressentait vivement l’appel du carmel. Plus tard, elle écrira dans son carnet personnel : « Moralement, je souffrais un véritable martyre, mais je m’efforçai toujours de ne pas le laisser transparaître extérieurement, principalement dans mes lettres : je disais que j’étais heureuse, et mon unique bonheur consistait à souffrir pour l’amour de Notre-Seigneur, et pour ma chère Mère du Ciel, pour la conversion des pécheurs, pour la Sainte Église, pour le Saint-Père et pour les prêtres... Ô Jésus, c’est pour votre amour, pour la conversion des pécheurs et en réparation pour les péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie ! »

« Le Cœur Immaculé de Marie est mon refuge, surtout dans les heures les plus difficiles. Là, je suis toujours en sécurité. C’est le Cœur de la meilleure des mères. » (sœur Lucie)

Colorier les bouquets de fleurs, sur l’autel.

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Samedi 1er avril – premier samedi du mois

LA GRANDE PROMESSE

OR, après ces quatre années d’épreuves et de formation dans le creuset de la souffrance, Notre-Dame allait accomplir sa promesse envers Lucie : « Jésus veut se servir de toi pour me faire connaître et aimer. Il veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. »

C’était le 10 décembre 1925. Sœur Lucie raconte : « J’étais dans ma chambre, quand elle s’illumina tout à coup ; c’était la lumière de la chère Mère du Ciel qui venait avec Jésus Enfant sur une nuée lumineuse. Notre-Dame, comme si Elle voulait m’inspirer du ­courage, posa doucement sa main maternelle sur mon épaule droite, en me montrant en même temps son Cœur Immaculé entouré d’épines, qu’elle tenait dans l’autre main.

« L’Enfant-Jésus me dit : “ Aie compassion du Cœur de ta très Sainte Mère, couvert des épines que les hommes ingrats lui enfoncent à tout moment, sans qu’il y ait personne pour faire acte de réparation afin de les en retirer. ”

« Ensuite la très Sainte Vierge me dit : “ Vois, ma fille, mon Cœur entouré d’épines que les hommes ingrats m’enfoncent à chaque instant par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes.

« “ Toi, du moins, tâche de me consoler et dis que tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi, se confesseront, recevront la sainte Communion, réciteront un chapelet, et me tiendront compagnie pendant quinze minutes en méditant sur les quinze mystères du Rosaire, en esprit de réparation, je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. ” »

« Le Bon Dieu, dans son infinie miséricorde, se plaint de ne pouvoir supporter plus longtemps les offenses qui se commettent contre l’Immaculée Conception de la très Sainte Vierge. Il dit qu’à cause de ce péché, un grand nombre d’âmes tombent en enfer... » (sœur Lucie)

Colorier les gouttes de Sang tombant dans le Calice.

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Dimanche 2 avril – 1er dimanche de la Passion

LES ÉPINES DU CŒUR DE MARIE

LUCIE poursuit : « Après cette grâce, comment pouvais-je me soustraire au plus petit sacrifice que Dieu voudrait me demander ? Pour consoler le Cœur de ma chère Mère du Ciel, je serais contente de boire jusqu’à la dernière goutte le calice le plus amer. Je désirais souffrir tous les martyres pour offrir réparation au Cœur Immaculé de Marie, ma chère Mère, et lui retirer une à une toutes les épines qui le déchirent, mais je compris que ces épines sont le symbole des nombreux péchés qui se commettent contre son Fils, et se communiquent au Cœur de sa Mère. Oui, parce que par eux beaucoup d’autres de ses fils se perdent éternellement. »

Lucie s’efforça de faire connaître les demandes de Notre-Dame. Sa supérieure, mère Magalhaes, était gagnée à la cause de Fatima et prête à se conformer aux désirs du Ciel. Lucie les transmit aussi au confesseur de la communauté. Celui-ci lui fit remarquer que, seule, la supérieure ne pouvait rien.

« Combien est grande mon allégresse de penser à la consolation que vont recevoir, par cette aimable dévotion, les Saints Cœurs de Jésus et de Marie, et au très grand nombre d’âmes qui vont se sauver par le moyen de cette aimable dévotion [réparatrice]. » (sœur Lucie)

Colorier quelques rayons.

Lundi 3 avril

L’ENFANT-JÉSUS

LE 15 février suivant, Lucie était occupée par son emploi et ne songeait presque pas à l’apparition du 10 décembre. « J’allais vider une poubelle en dehors du jardin. Au même endroit, quelques mois auparavant, j’avais rencontré un enfant à qui j’avais demandé s’il savait l’Ave Maria. Il m’avait répondu que oui, et je lui avais demandé de me le réciter, pour l’entendre. Mais comme il ne se décidait pas à le dire seul, je l’avais récité trois fois avec lui.

« À la fin des trois Ave Maria, je lui avais demandé de le dire seul. Comme il restait silencieux et ne paraissait pas capable de le dire seul, je lui demandais s’il connaissait l’église de Sainte-Marie. Il répondit que oui. Je lui dis alors d’y aller tous les jours et de prier ainsi : “ Ô ma Mère du Ciel, donnez-moi votre Enfant-Jésus ! ” Je lui appris cette prière, et je m’en allais.

« Le 15 février 1926, en revenant comme d’habitude, je trouvai un enfant qui me parut être le même, et je lui demandai alors : “ As-tu demandé l’Enfant-Jésus à notre Mère du Ciel ? ”

« L’Enfant se tourna vers moi et me dit : “ Et toi, as-tu révélé au monde ce que la Mère du Ciel t’a demandé ? ”

« Et, ayant dit cela, il se transforma en un Enfant resplendissant... »

« Notre Bon Dieu, dans son infinie miséricorde, m’a demandé de chercher, par mes prières et sacrifices, à faire réparation, de préférence envers le Cœur Immaculé de Marie, et d’implorer le pardon et la miséricorde en faveur des âmes qui blasphèment contre Elle, parce qu’à ces âmes-là, la divine miséricorde ne pardonne pas s’il n’y a pas réparation. » (sœur Lucie)

Colorier l’Enfant-Jésus, à Pontevedra.

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Mardi 4 avril

RÉPARATION AU CŒUR DE MARIE

LUCIE reconnut que c’était Jésus. Elle lui transmit toutes les objections du confesseur de la communauté. Notre-Seigneur lui répondit : « Les âmes qui font les cinq premiers samedis avec ferveur et dans le but de faire réparation au Cœur de ta Mère du Ciel me plaisent davantage que celles qui en font quinze, tièdes et indifférentes. »

Elle lui demanda des précisions pour la confession : « Mon Jésus ! Bien des âmes ont de la difficulté à se confesser le samedi. Si vous permettiez que la confession dans les huit jours soit valide ?

– Oui. Elle peut être faite même au-delà, pourvu que les âmes soient en état de grâce le premier samedi lorsqu’elles me recevront et que, dans cette confession antérieure, elles aient l’intention de faire ainsi réparation au Cœur Immaculé de Marie.

– Mon Jésus ! Et celles qui oublieront de formuler cette intention ?

– Elles pourront la formuler à la confession suivante, profitant de la première occasion qu’elles auront de se confesser. »

La pensée de faire réparation au Cœur Immaculé de Marie doit y être jointe également : il n’est pas besoin de formuler cette intention au confesseur, mais seulement d’offrir à Dieu cette confession en esprit de réparation envers le Cœur Immaculé de Marie.

« Nous recevons tant et de si abondantes grâces de notre Jésus Bien-Aimé et de notre Mère chérie, que tous les sacrifices sont peu pour remercier de tant de bonté et tant d’amour ! Les plus grands actes de générosité que nous puissions faire pour leur faire plaisir, pour les consoler de la froideur et de l’ingratitude des hommes, ne sont rien, en comparaison de l’amour que nous leur devons. » (sœur Lucie)

Colorier un pèlerin devant la Capelinha.

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Mercredi 5 avril

CONSOLER LE CŒUR IMMACULÉ

APRÈS cette apparition, Lucie ressentit un bonheur indescriptible mêlé à une vive douleur. Dieu est tellement offensé par les outrages au Cœur Immaculé de Marie !

Elle désirait qu’ « une flamme d’amour divin s’allume dans les âmes pour que, soutenues dans cet amour, elles consolent vraiment le Cœur Immaculé de Marie. J’ai du moins le désir de consoler beaucoup ma chère Mère du Ciel, en souffrant beaucoup pour son amour. »

Ainsi, essayait-elle d’offrir les humbles sacrifices de chaque jour : accepter une réprimande, un mot qui blessait son amour-propre, une petite contrariété dans son emploi, sans répliquer.

Sa supérieure écrivait à son sujet : « Elle persévère dans sa sainte simplicité et son humilité, si bien qu’elle charme toutes ses compagnes. Je l’ai placée aux emplois les plus bas et les plus humbles, mais à quelque emploi que je la mette, il arrive toujours la même chose. En ce moment, elle est aide-cuisinière, depuis quelque trois semaines déjà, et elle est on ne peut plus contente. Elle a le don merveilleux de se charger du pire et de ce qui coûte le plus. Il suffit qu’elle soupçonne la cuisinière de ne pas pouvoir faire quelque chose, faute de santé, aussitôt, la voilà qui s’élance rapidement pour faire ce qui revenait à sa compagne. »

« Donnons notre cœur avec toutes ses affections et ses désirs à notre Bien-Aimé et au Cœur Immaculé de notre très Sainte Mère ; et nous éprouverons, en nous, les effets du Divin Amour qui nous consumera par le moyen du sacrifice, sans que nous le sentions, car l’amour adoucit tout. » (sœur Lucie)

Colorier quelques rayons.

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Jeudi 6 avril

AU NOVICIAT DE TUY

MÈRE Magalhaes, supérieure de sœur Lucie, propagea tout de suite la “ dévotion réparatrice ” d’abord parmi les élèves de la maison puis, très vite, à l’extérieur dans le cercle des familles amies de la communauté.

« C’est là, écrit le Père Alonso, dans la chapelle de Pontevedra, que les cinq premiers samedis du mois se pratiquèrent pour la première fois. C’est là qu’un peu plus tard, entouré d’un petit groupe de personnes, don Lino Garcia célébrera tous les ans l’anniversaire de l’apparition du 10 décembre. »

Lucie quitta Pontevedra le 19 juillet 1926 pour entrer au noviciat des Sœurs dorothées de Tuy, toujours en Galice espagnole, non loin de la frontière portugaise.

Elle prit l’habit le 2 octobre, et reprit sa vie cachée. Notre humble sœur Maria das Dores vivait sa Règle à la perfection, dans le don total aux saints Cœurs de Jésus et de Marie, avec paix et ferveur. Mais elle gardait au fond de son cœur un grand désir d’entrer au cloître. Elle était donc incertaine de son avenir.

« Il y a cinq espèces d’offenses et de blasphèmes proférés contre le Cœur Immaculé de Marie. » Récitons notre chapelet pour demander pardon et réparer pour les blasphèmes contre l’Immaculée Conception, contre sa virginité et sa maternité divine.

Colorier les deux autres cierges, sur l’autel.

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Vendredi 7 avril – premier vendredi du mois

AU SERVICE DE DIEU ET DE L’ÉGLISE

ÀTuy, la communauté était d’une ferveur exemplaire. La communion réparatrice et la dévotion des cinq premiers samedis étaient pratiquées par toutes les religieuses. L’esprit de prière et de sacrifice guidait les sœurs, et c’est avec générosité et zèle qu’elles se consacraient au service de Dieu et de l’Église, dans les tâches domestiques.

Sœur Lucie, tout abîmée dans la prière et la pénitence, et si préoccupée d’être parfaitement fidèle à Dieu, ne manquait pas d’ouvrage ! Elle fut chargée des emplois les plus variés : sacristine, lingère, cuisinière, portière, réfectorière et aide-infirmière.

La Règle recommandait à la sœur cuisinière « suavité et douceur » dans l’exercice de sa charge. Aussi dut-elle lutter contre son caractère qui lui faisait parfois répondre d’une manière déplaisante !

« Notre-Seigneur me dit : “ Le sacrifice qu’exige de chacun l’accomplissement de son propre devoir et l’observance de ma loi, voilà la pénitence que je demande et que j’exige maintenant. ” » (sœur Lucie)

Colorier une personne à genoux auprès du Saint-Père.

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Samedi 8 avril

LA DÉVOTION RÉPARATRICE

NOTRE novice était si attachée à “ l’aimable dévotion ” des premiers samedis du mois, qu’elle ne cessait d’y revenir dans sa correspondance. Elle ne perdait pas une occasion de la répandre et recommander. Rien n’était plus capable de toucher les cœurs que cette insistance de la messagère de Notre-Dame.

Le 3 octobre 1928, bien qu’elle ressentit toujours l’appel du Carmel, sœur Lucie prononça ses vœux temporaires chez les dorothées. À cette occasion, elle rencontra le chanoine Formigão à qui elle confia : « Notre-Seigneur est profondément mécontent des offenses que l’on fait à sa très Sainte Mère et il ne peut plus les supporter davantage. À cause de ces péchés, de ces outrages et blasphèmes, qui font tant souffrir son Cœur de Fils très aimant, beaucoup d’âmes sont tombées en enfer et d’autres sont en danger de se perdre. Notre-Seigneur promet de les sauver, dans la mesure où l’on pratiquera cette dévotion, avec le but de faire réparation au Cœur Immaculé de notre très Sainte Mère : dévotion réparatrice au Cœur Immaculé de Marie... »

Le chanoine Formigão entreprit donc des démarches auprès de Mgr da Silva, mais ce dernier n’approuvera cette dévotion que le 13 septembre 1939.

« Notre-Seigneur me disait, il y a quelques jours : “ Je désire très ardemment la propagation du culte et de la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, parce que ce Cœur est l’aimant qui attire les âmes à moi, le foyer qui irradie sur la terre les rayons de ma lumière et de mon amour, la source intarissable qui fait jaillir sur la terre l’eau vive de ma miséricorde. ” » (sœur Lucie)

Colorier le Cœur Immaculé de Marie, entouré d’épines.

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Dimanche 9 avril – Dimanche des Rameaux

LA CONSÉCRATION DE LA RUSSIE

LE jeudi 13 juin 1929, sœur Lucie se trouvait dans la chapelle lorsqu’une lumière surnaturelle éclaira le sanctuaire et, sur l’autel, apparut une croix de lumière qui s’élevait jusqu’au plafond. Alors, elle vit Dieu le Père, la colombe du Saint-Esprit, Jésus Crucifié et l’Eucharistie, le précieux Sang tombant dans le Calice. Sous le bras droit de la Croix se trouvait Notre-Dame avec son Cœur Immaculé dans la main. Sous les bras de la croix, de grandes lettres, comme d’une eau cristalline, formaient ces mots : « Grâce et Miséricorde. »

Lucie témoigna : « Je compris que m’était montré le mystère de la Très Sainte Trinité, et je reçus sur ce mystère des lumières qu’il ne m’est pas permis de révéler. »

Ensuite, Notre-Dame lui dit : « Le moment est venu où Dieu demande au Saint-Père de faire, en union avec tous les évêques du monde, la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé, promettant de la sauver par ce moyen.

« Elles sont si nombreuses les âmes que la justice de Dieu condamne pour des péchés commis contre moi, que je viens demander réparation. Sacrifie-toi à cette intention et prie. »

À partir de cette nouvelle révélation, l’amour de sœur Lucie pour la Russie grandit considérablement. Jusqu’à sa mort, elle manifesta une grande tendresse pour cette terre et ce peuple. Dès que l’on prononçait le nom de Russie, elle était attentive à tout ce qui concernait ce pays. Combien de prières et de sacrifices fit-elle monter vers le Ciel pour sa conversion !

« Le Saint-Père fera la consécration de la Russie, comme nous le désirons tant... Mais nous devons attendre quelque temps de plus. Mais cela tournera à la gloire de notre Bon Dieu et de notre si chère Mère du Ciel. »

Colorier quelques rayons.

Lundi saint 10 avril

LE CIEL PRÉCISE SES DEMANDES

AU début de 1930, Notre-Seigneur fit savoir à sa messagère que les deux demandes de la consécration de la Russie et de la dévotion réparatrice devaient être adressées conjointement au Saint-Père lui-même.

« Au moyen de cette petite dévotion réparatrice, Dieu et la très Sainte Vierge veulent donner la grâce du pardon aux âmes qui ont eu le malheur d’offenser le Cœur Immaculé de Marie.

« Le Bon Dieu promet de mettre fin à la persécution en Russie, si le Saint-Père daigne faire, et ordonne aux évêques du monde catholique de faire également, un acte solennel et public de réparation et de consécration de la Russie aux très saints Cœurs de Jésus et de Marie, et si Sa Sainteté promet, moyennant la fin de cette persécution, d’approuver et de recommander la pratique de la dévotion réparatrice indiquée ci-dessus. »

Déçu par l’inertie de l’évêque, le Père Gonçalves envoya les documents au Saint-Père au mois de mai 1930. Hélas ! le pape Pie XI ne se décida pas à agir. Il en sera de même pour ses successeurs, malgré toutes les démarches de sœur Lucie.

Le pape Jean-Paul II n’accomplira que des actes de “ confiance ” envers le Cœur Immaculé, pour le monde entier, sans remplir toutes les conditions demandées par Notre-Dame.

« N’entendez-vous pas le cri de Dieu qui appelle l’humanité à la pénitence volontaire en s’abstenant de pécher, au repentir et à la prière pour obtenir miséricorde ? » (sœur Lucie)

Colorier les mots “ Aie compassion ”, dans la frise.

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Mardi saint 11 avril

LA RÉVÉLATION DE RIANJO

EN août 1931, comme sœur Lucie était en mauvaise santé, ses supérieures l’envoyèrent se reposer à Rianjo, dans une maison amie. Ce fut sans doute là, dans la chapelle de la Vierge où elle se retirait pour prier, que le Ciel se manifesta de nouveau :

« Comme je demandais à Dieu la conversion de la Russie, de l’Espagne et du Portugal, il me sembla que sa divine Majesté me dit : “ Tu me consoles beaucoup en me demandant la conversion de ces pauvres nations. Demande-la aussi à ma Mère, en lui disant souvent :

« “ Doux Cœur de Marie, soyez le salut de la Russie, de l’Espagne et du Portugal, de l’Europe et du monde entier. ”

« Et d’autres fois : “ Par votre pure et Immaculée Conception, ô Marie, obtenez-moi la conversion de la Russie, de l’Espagne et du Portugal, de l’Europe et du monde entier. ”

« “ Fais savoir à mes ministres, étant donné qu’ils suivent l’exemple du roi de France en retardant l’exécution de ma demande, qu’ils le suivront dans le malheur. Jamais il ne sera trop tard pour recourir à Jésus et à Marie. ” »

« Notre-Seigneur me dit en se plaignant : “ Ils n’ont pas voulu écouter ma demande !... Comme le roi de France, ils s’en repentiront, et ils le feront, mais ce sera tard. La Russie aura déjà répandu ses erreurs dans le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Le Saint-Père aura beaucoup à souffrir. ” »

La révélation de Rianjo nous enseigne que par leur indocilité à la voix du Ciel, les Souverains Pontifes aujourd’hui, comme il y a deux siècles les rois de France, attirent « le malheur » sur eux-mêmes, ainsi que sur l’Église et la Chrétienté, assaillies de tous côtés par les forces de l’Adversaire déchaîné. Et le grand Secret commence à se réaliser...

« Comme c’est maintenant l’heure de la justice de Dieu sur le monde, il faut que l’on continue à prier. » (sœur Lucie)

Colorier les mots “ du Cœur ”, dans la frise.

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Mercredi saint 12 avril

PROFESSION PERPÉTUELLE

BIEN que sœur Lucie désirât de plus en plus entrer au carmel, elle obéit à ses supérieurs et prononça ses vœux perpétuels dans la congrégation des dorothées, le 3 octobre 1934. Peu après, elle quitta Tuy pour retrouver le collège Notre-Dame-des-Sept-Douleurs à Pontevedra. Elle y resta du 9 octobre 1934 jusqu’au 28 avril 1937.

En 1935, elle adressa ces lignes au Père Gonçalves : « Il y a environ trois ans, Notre-Seigneur était très mécontent parce que sa demande ne se réalisait pas. Dans une lettre, je l’ai fait savoir à Mgr l’évêque. Jusqu’à présent, Notre-Seigneur ne m’a rien demandé de plus, sinon des prières et des sacrifices. Parlant intimement avec Lui, il me semble qu’Il est disposé à user de miséricorde envers la pauvre Russie, comme Il l’a promis il y a cinq ans, et qu’Il désire beaucoup la sauver. »

Et l’année suivante : « Il y a peu de temps, je demandais à Notre-Seigneur pourquoi il ne convertirait pas la Russie sans que Sa Sainteté fasse cette consécration :

« Parce que, dit Notre-Seigneur, je veux que toute mon Église reconnaisse cette consécration comme un triomphe du Cœur Immaculé de Marie, afin d’étendre ensuite son culte et placer, à côté de la dévotion à mon Divin Cœur, la dévotion à ce Cœur Immaculé.

– Mais, mon Dieu, dis-je, le Saint-Père ne me croira pas, si vous ne le mouvez vous-même par une inspiration spéciale. ”

– Le Saint-Père ! Priez beaucoup pour le Saint-Père. Il la fera, mais ce sera tard. Cependant, le Cœur Immaculé de Marie sauvera la Russie, elle lui est confiée. »

Pendant ce temps, la Russie répandait ses erreurs dans le monde. En 1936 éclatait la révolution bolchevique en Espagne, entraînant guerre civile et persécutions.

« Maintenant, plus que jamais, Jésus a besoin d’âmes qui se donnent sans réserve. » (sœur Lucie)

Colorier les mots “ de ta Très Sainte Mère ”, dans la frise.

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Jeudi saint 13 avril

LA GUERRE DE 1939

DEVANT le danger, sœur Lucie s’offrit en victime, désirant le martyre. Mais telle n’était pas sa vocation. Sa mission ne faisait que commencer. Par sa persévérance, ses prières et ses sacrifices, elle allait obtenir que son évêque accomplisse une démarche auprès du Saint-Siège pour transmettre les demandes de Notre-Dame de Fatima. Mais Mgr da Silva ne reçut pas de réponse de Rome... et le Secret continua de se réaliser.

1938 : le terrible châtiment approchait. Dans la nuit du 25 au 26 janvier, une lumière inconnue, d’une ampleur exceptionnelle, sillonna le ciel de l’Europe occidentale. Lucie affirma :

« Dieu s’est servi de cela pour me faire comprendre que sa justice était prête à frapper les nations coupables, et c’est pourquoi je me mis à demander avec insistance la communion réparatrice des premiers samedis et la consécration de la Russie. Mon but était seulement d’obtenir la miséricorde et le pardon pour le monde entier, mais spécialement pour l’Europe. »

En février 1939, Notre-Seigneur avertit sa messagère que la guerre allait éclater avec toutes ses horreurs, pour punir les nations de leurs crimes. En effet, la guerre fut déclarée le 3 septembre. Quelques jours après, sœur Lucie écrivait : « J’ai tant de peine que le Saint-Père n’ait pas fait la consécration de la Russie ! »

En ce Jeudi saint, communions en esprit de réparation. « Ce que Jésus désire ce sont des âmes qui, unies à Lui, se sacrifient et prient. »

« Prier et me sacrifier par amour. » (sœur Lucie)

Colorier quelques rayons.

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Vendredi saint 14 avril

SAUVER LES ÂMES

Àl’été 1941, sœur Lucie reçut l’inspiration divine de révéler les deux premières parties du grand Secret de 1917. Certes, la voyante l’avait déjà écrit partiellement dans sa lettre au pape Pie XII, mais cette lettre était demeurée inconnue. Sœur Lucie ne doutait pas que la révélation de l’enfer et celle des miséricordes du Cœur Immaculé de Marie ne fasse grand bien aux âmes.

Elle écrivait à une amie portugaise : « Je crois que ce que nous pourrons faire pour plaire le plus à son divin Cœur, c’est travailler, par tous les moyens dont nous disposons, à lui donner des âmes, à sauver des âmes, à arracher à l’enfer ces âmes pour lesquelles Il a versé son Sang dans le sacrifice le plus complet de sa vie divine.

« Unissant nos pauvres prières et sacrifices aux mérites infinis de son Divin Cœur et avec la protection du Cœur Immaculé de Marie, nous introduirons les âmes au Ciel. Ah ! puissions-nous arriver à en envoyer beaucoup, beaucoup ! »

Et plus tard, en 1942 : « C’est une très grande nécessité de sauver les âmes, beaucoup d’âmes, de réparer pour tant et de nombreux péchés qui sont en train d’attirer sur nous tant et de si nombreux châtiments. »

Par son sacrifice sur la Croix, Jésus nous a rouvert le Ciel. « Oh !... La félicité du Ciel est si grande !... Pour l’obtenir tous les sacrifices sont peu de chose et tous les travaux, rien ! Armez-vous donc d’un grand courage pour l’obtenir, non seulement pour vous, mais pour beaucoup d’âmes que notre Bon Dieu sauvera par votre moyen. »

Colorier Jésus en Croix.

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Samedi saint 15 avril

RÉVÉLATION DU TROISIÈME SECRET

EN septembre 1943, sœur Lucie tomba gravement malade. Craignant qu’elle ne meure, Mgr da Silva lui conseilla de rédiger la troisième partie du Secret. Cette demande plongea Lucie dans une grande angoisse intérieure puisque Monseigneur ne lui en avait pas donné l’ordre formel. Que devait-elle faire : obéir à la Sainte Vierge ou à l’évêque ?

Après plusieurs mois d’angoisse, le 3 janvier 1944, la Vierge Marie vint dissiper ses ténèbres : « Je sentis une main amie, tendre et maternelle, me toucher l’épaule ; je levai les yeux et je vis ma chère Mère du Ciel.

« “ Ne crains pas, Dieu a voulu éprouver ton obéissance, ta foi et ton humilité ; sois en paix et écris ce qu’ils te demandent, mais pas ce qu’il t’a été donné de comprendre de sa signification. Après l’avoir écrit, mets-le dans une enveloppe, ferme-la et cachette-la, et écris à l’extérieur qu’elle ne pourra être ouverte qu’en 1960, par le cardinal patriarche de Lisbonne ou par Mgr l’évêque de Leiria. ” »

Finalement, cette troisième partie du Secret ne sera révélée que le 26 juin 2000.

« Quant à toi, cherche sans cesse, par tes prières et tes sacrifices à émouvoir ma miséricorde à l’égard de ces pauvres âmes qui ont le malheur de m’offenser. »

Colorier le Saint-Esprit, sous la forme d’une colombe.

Dimanche 16 avril - Pâques

AU CARMEL DE COÏMBRE

APRÈS bien des attentes et des difficultés, sœur Lucie put enfin répondre à sa vraie vocation, grâce à l’intervention du pape Pie XII. Le 25 mars 1948, très tôt matin, elle franchissait la clôture du carmel de Coïmbre. Elle y resta jusqu’à sa mort, le 13 février 2005.

Malgré les grilles du cloître, sœur Marie-Lucie ne cessa de rappeler les demandes de Notre-Dame, de les faire transmettre aux Papes, et de témoigner du message de Fatima. Mais, les autorités romaines n’en tinrent aucun cas.

Au Père Fuentes, la carmélite rappela l’importance de la récitation du chapelet pour tenir bon en ces temps de désorientation diabolique :

« Dites-leur, Père, que la Très Sainte Vierge, plusieurs fois, aussi bien à mes cousins François et Jacinthe qu’à moi-même, nous a dit que beaucoup de nations disparaîtront de la surface de la terre, que la Russie sera l’instrument du châtiment du Ciel pour le monde entier si nous n’obtenons pas auparavant la conversion de cette pauvre nation.

« Père, la Très Sainte Vierge ne m’a pas dit que nous sommes dans les derniers temps du monde, mais Elle me l’a fait voir pour trois motifs :

« Le premier parce qu’Elle m’a dit que le démon est en train de livrer une bataille décisive avec la Vierge, et une bataille décisive est une bataille finale où l’on saura de quel côté est la victoire, de quel côté la défaite. Aussi, dès à présent, ou nous sommes à Dieu ou nous sommes au démon ; il n’y a pas de moyen terme.

« Le second parce qu’Elle a dit, aussi bien à mes cousins qu’à moi-même, que Dieu donnait les deux derniers remèdes au monde : le saint Rosaire et la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, et ceux-ci étant les deux derniers remèdes, cela signifie qu’il n’y en aura pas d’autres.

« Et le troisième, parce que toujours dans les plans de la divine Providence, lorsque Dieu va châtier le monde, il épuise auparavant tous les autres recours...

« Avec le saint Rosaire nous nous sauverons, nous nous sanctifierons, nous consolerons Notre-Seigneur et obtiendrons le salut de beaucoup d’âmes.

« Et donc, ayons la dévotion au Cœur Immaculé de Marie, notre Très Sainte Mère, en la considérant comme le siège de la clémence, de la bonté et du pardon, et comme la porte sûre pour entrer au Ciel. »

Après ces importantes déclarations, Rome interdit toute visite à sœur Lucie.

Prions beaucoup pour le Saint-Père et préparons-nous à faire pèlerinage pour qu’il consacre la Russie au Cœur Immaculé de Marie. Alors cet aimable Cœur triomphera, l’Église se relèvera et le Cœur de Jésus régnera dans tout l’univers.

« Le chapelet est, après la sainte Messe, la prière la plus propre à conserver la foi dans les âmes... Sans la prière, qui se sauvera ? »

Colorier quelques rayons.