LA LIGUE
« L’Espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5)
CETTE devise de l’année jubilaire convient spécialement à notre Phalange au moment décisif d’un changement de pontificat. Pendant douze ans, frère Bruno nous a fait prier avec persévérance pour la conversion du pape François, pour le salut de son âme. Quelques jours après sa mort, la lettre d’une phalangiste sut exprimer la ligne de crête de notre espérance surnaturelle, d’une double fidélité à la vérité de la foi et à la charité de l’Église, nouée dans le Cœur Immaculé de Marie.
« Frère Bruno m’avait dit combien au début de son pontificat il avait apprécié le pape François comme Pasteur. Le Père parti, c’est à notre frère qu’est revenu le rôle de décrypter le Pape et d’être pour lui la voix de l’Église et de lui enseigner la Voie de la Sainte Vierge et de son Cœur Immaculé.
« Dépassant le mépris et la méchanceté qui ont vite gagné les traditionalistes devant les incartades de François, frère Bruno nous a montré comment nous ouvrir auprès de la Sainte Vierge de notre profonde peine et de notre sentiment d’abandon et nous avons prié avec ardeur pour notre Pape. Et s’il a pu trouver une place au purgatoire, c’est à n’en pas douter grâce à la Contre-Réforme catholique qui, en la personne de frère Bruno, le reconnaissant pour Pape au lieu de l’insulter, rédigea une série de suppliques au Saint-Père, l’adjurant de répondre enfin aux demandes du Ciel en sa qualité de chef de l’Église. Le pape François avait miraculeusement fait la consécration de la Russie... ce qui le sauvera ( ?) et sauvera l’Église. On le sait, il avait reçu la lettre de frère Bruno et il l’a sûrement emportée Là-Haut comme viatique. Veuillez remercier frère Bruno de nous avoir donné une si belle prière à la Sainte Vierge pour notre Pape et la Sainte Église ! »
Notre divin Sauveur, par une douce miséricorde, n’a pas voulu nous laisser orphelins à la mort du Saint-Père. Par l’ostension de sa Sainte Tunique, à Argenteuil, il paraît être venu lui-même assurer l’interrègne, dans l’attente de l’élection du nouveau pape. Le 1er mai, notre groupe de quelques centaines de phalangistes s’est mêlé à la foule innombrable et recueillie pour adorer cet ostensoir du Précieux Sang, relique insigne de la Passion du Christ. Cette circonstance nous rappelait la conjonction, en 1978, de l’ostension du Saint Suaire de Turin et de l’élection du bienheureux Jean-Paul Ier.
Le 8 mai parut le pape Léon XIV à la loggia de Saint-Pierre. Il est aussitôt devenu à son tour la cible prioritaire de nos prières. Très opportunément, au cours de notre retraite de Semaine sainte, nous avions entendu le Père préciser notre espérance :
« Il n’y a de salut en personne aujourd’hui, c’est évident ! C’est l’heure des ténèbres. Pas plus que, au Samedi saint, il n’y avait, à part la Vierge Marie, de salut en personne. L’Église n’allait pas se refaire miraculeusement sur l’énergie de saint Pierre, de saint Jean, des Apôtres, des Saintes Femmes. Il n’y avait plus personne (...) !
« Mais autant je dis que nous sommes indignes – que ce soient Mgr Lefebvre, moi, le Pape ou les cardinaux –, autant j’affirme que s’il y a une chose qui est vraie à l’époque actuelle, une doctrine de salut qui assure le maintien de la Foi catholique, c’est la Contre-Réforme catholique, c’est d’être catholique, mais de Contre-Réforme ! C’est vrai comme un théorème.
« Nous ne ferons pas de miracles mais, quand le Ciel voudra, c’est cela qui triomphera des hérésies et des schismes divers dans lesquels les hommes se trompent eux-mêmes et trompent les autres. » (Où suis-je dans cette Passion ? 4e conférence, 1989)
Nous gardant du désespoir, de la présomption ou d’un vain optimisme, guidée par les enseignements de notre Père et les promesses de Fatima, voilà quelle est notre belle espérance, dont jaillit la prière militante.
Or, cette doctrine de Contre-Réforme a déjà été mise en œuvre par un saint pape, à l’orée de la grande apostasie : par saint Pie X, “ le phare du vingtième siècle ”. C’est pourquoi nous regarderons avec les deux cents jeunes phalangistes qui participeront à la session de la Pentecôte la série de conférences que notre Père consacra en 1988 à son œuvre salutaire.
Après avoir vénéré la Sainte Tunique, nous nous rappelons la prophétie d’un frère coadjuteur jésuite voyant passer le patriarche de Venise : « Voilà un Sarto [un tailleur] qui ajustera bien les vêtements de l’Église ! » Puissions-nous nous exclamer bientôt, par la grâce de l’Immaculée : Nous avons un Prevost qui ramène l’ordre dans la Cité sainte !
frère Guy de la Miséricorde.