Il est ressuscité !

N° 201 – Septembre 2019

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


LA LIGUE

La Ligue

Correspondance

DE 23 avril 2019, en la fête de Saint-Georges, je recevais de Mgr Pontier, président sortant de la Conférence des évêques de France, une lettre comminatoire me faisant obligation de soumettre à tous les membres de notre “ mouvement ” un questionnaire préparé par la Congrégation de la doctrine de la foi, chacun d’entre nous étant sommé de donner sa position personnelle vis-à-vis du concile Vatican II et de se déclarer prêt à accepter une évolution de notre Règle. Frères et sœurs se mirent aussitôt au travail mais ils me confièrent la plume pour répondre en leur nom. Le 13 juin 2019, anniversaire de la deuxième apparition de Notre-Dame à Fatima, je déposai mon mémoire à l’évêché de Troyes et je le transmettais, le même jour, au cardinal Ladaria, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi. Enfin, chaque prieur d’ermitage prit rendez-vous avec l’évêque dont dépend sa Maison pour lui remettre en main propre un exemplaire de ce mémoire. Depuis, silence-radio du côté des autorités. Mais beaucoup de nos lecteurs après avoir lu la lettre de Mgr Pontier et ma réponse ont tenu à me faire connaître leur accord total et à me l’expliquer avec un enthousiasme manifestant l’unanimité de nos cœurs et de nos esprits.

De la maison Saint-Bruno.

Fons, le 24 avril 2019,

Bien cher frère Bruno,

Plus je pense à cette lettre de Pontier, plus je trouve qu’elle est conforme à ce que notre Père a toujours reçu : des lettres mal fagotées qui dénotent un désintéressement hallucinant de la vérité et une absence totale de charité pour notre Père, pour vous et pour les chrétiens que nous sommes.

Heureusement qu’on peut compter sur le Cœur Immaculé de Marie.

Veuillez nous bénir s’il vous plaît, mon frère, dans la joie de Pâques, frère Michel de l’Immaculée triomphante et du Divin Cœur.

De quelques réponses “ individuelles ”telles que souhaitées par Mgr Pontier :

Le 30 juin,

Mon bien aimé frère,

J’ai un peu reparlé à nos amis de notre affaire et des derniers avatars. Ils comprennent que cela est grave et qu’il y va de notre fidélité. L’abbé N. qui n’était pas trop au courant en était bouleversé, choqué de la manière dont l’Église s’acharne contre ses enfants, mais il est “ de tout cœur ” avec nous.

Quant à monsieur R. D., il est scandalisé des menaces qu’il juge exorbitantes du droit, il n’a jamais vu ça !

Pour ma part, je ressens avec plus de gravité qu’il y a vingt ans ces affrontements qui font tout notre combat CRC et cela rend la piété plus forte.

Nous vous sommes tout unis en ces jours si importants. Veuillez bien, s’il vous plaît, nous bénir,

votre petit frère Benoît de Jésus Nazaréen.

« Une réponse à laquelle j’adhère de toute mon âme. »

Montsaugeon, ce 2 juillet 2019,

En la Visitation de la Très Sainte Vierge,

À Mgr Joseph de Metz-Noblat, évêque de Langres,

Cher Monseigneur,

Rentrant de la fête du Sacré-Cœur [...], c’est à vous, Monseigneur, que j’adresse copie de la réponse qu’a faite frère Bruno de Jésus-Marie le 13 juin 2019 à la lettre de Mgr Pontier, réponse à laquelle j’adhère de toute mon âme, et que je fais mienne, « afin que l’Église de Rome, mère et maîtresse de toutes les Églises, opère enfin avec puissance et décision, avec toutes les garanties de l’infaillibilité, une œuvre doctrinale de discernement parmi les enseignements novateurs contenus dans les Actes du concile Vatican II et dénoncés comme hérétiques, schismatiques et scandaleux par l’abbé de Nantes, notamment dans ses trois livres d’accusation à l’encontre même des papes Paul VI et Jean-Paul II ».

Votre bien indigne fils, C. de C., du tiers ordre des Petits frères du Sacré-Cœur.

Une position inexpugnable.

Maison Sainte-Thérèse, le 3 juillet 2019,

Mon bien-aimé Frère,

Nous récoltons tout de la sagesse de notre Père ; non seulement sa doctrine vous permet un exposé clair, pour ainsi dire enthousiasmant, de son combat, mais son amour de l’Église nous a tenus au milieu des paroisses, et nous sommes irréprochables. Quelle position inexpugnable, sinon par la calomnie et l’arbitraire... mais cela ce serait un honneur de le subir.

Les amis sont enthousiastes. Vous auriez vu toute la famille X. sur leur téléphone intelligent, consultant le site. Un grand merci pour tout, mon bien aimé frère, veuillez nous bénir paternellement,

votre frère Pierre de la Transfiguration.

Merci pour ce travail difficile.

Le 4 juillet 2019,

Mon très cher Frère,

Je ne veux pas tarder à vous dire mon enthousiasme à la fin de la lecture de votre réponse à Mgr Pontier et à la Congrégation romaine.

C’est un magnifique résumé de plus de soixante ans de combat doctrinal ! Quelle lutte !

Il nous est bien utile de rafraîchir nos mémoires. Je vous remercie d’avoir su effectuer ce travail difficile.

Je vous redis toute ma fidélité phalangiste à cette occasion, en priant le Cœur Immaculé de notre Mère de m’y maintenir jusqu’au dernier souffle.

Avec toute ma religieuse affection. Votre dévoué,

G. B.

Trois fois magistral !

Val d’Aoste, ce 21 juillet 2019,

Cher Frère Bruno, chers frères et sœurs,

Magistral ! trois fois magistral !

Je dois vous avouer que j’ai dévoré d’un seul trait cette CRC n° 200 de juillet, enfin presque, car j’ai dû faire un peu de sieste ! pour reposer mes neurones... tant ce roman policier est captivant ! Tout en lisant, je souriais en pensant à ces évêques français, et à leurs mines déconfites, quand ils auront réalisé que les trois “ Liber ” de notre Père pourraient ressortir des tiroirs du Saint-Office !

J’ai noté que Mgr Pontier a écrit à “ Monsieur ” Bonnet-Eymard.

Je jubilais en constatant que votre dossier est un résumé explosif du travail prodigieux de notre Père.

Mais que vaut ce cardinal préfet du Saint-Office ? Va-t-il oser aller fouiller dans les archives “ interdites ” ?

Prions pour que cela advienne.

Merci à vous et à tous les frères et sœurs qui par ce travail obstiné avez pu produire ce document imparable.

Il est sûr que l’essaimage des prieurés CRC en France et au Canada les interpelle face au désastre de Vatican II ; et ridiculise leur attitude butée contre le Père depuis bientôt soixante ans. Deo gratias.

Merci encore pour ces moments d’espérance et cette divine surprise.

En union de prières et pour le triomphe de Notre-Dame de Fatima, notre phare dans les épreuves. R. B.

De la maison Saint-Louis-Marie.

Magé, le 3 août 2019,

Mon bien cher frère Bruno,

Inutile de vous dire que nous sommes plus fiers que jamais d’être les disciples de l’abbé de Nantes, confus d’avoir été appelés à cette vocation, mais pleins d’action de grâces, et fredonnant comme notre Père : « Je n’donnerai pas ma place pour un boulet d’canon ! »

Pour tout cela je m’agenouille pour vous demander votre bénédiction.

votre petit frère Jean Duns de Sainte-Anne.

Un seul publiciste, à notre connaissance, a réagi, dans un article paru dans le journal Monde et Vie, le 1er août 2019, sous le titre :

« MGR PONTIER, LA CRC ET LE CONCILE.

« Où l’on reparle du concile Vatican II comme pomme de discorde et où l’on entend parler à nouveau de la CRC, la Contre-Réforme Catholique au XXIe siècle... au motif que ce Concile, dans la ligne de l’abbé de Nantes, son fondateur, la CRC ne l’a toujours pas accepté. Par l’abbé G. de Tanoüarn.

« Mgr Pontier, archevêque de Mar­seille et président de la Confé­rence épiscopale jusqu’à la ren­trée de septembre, a sans doute un côté un peu suicidaire, malgré son profil couleur murailles. Avant de partir, il a ima­giné qu’il pourrait fermer définitivement le dossier de la Contre-Réforme Catholique, fon­dée naguère par l’abbé Georges de Nantes et dont les 120 religieux restent aujourd’hui fidèles à la pensée de leur fondateur disparu. La Congrégation pour la doctrine de la foi, qui est sans doute à l’origine de cet ultime rebondissement, a proposé un questionnaire, que chacun des 120 religieux devra remplir, en rédigeant des réponses personnelles.

« Quelques semaines après l’expiration du délai qui lui était imparti, le frère Bonnet-Eymard, actuel supérieur et successeur de l’abbé de Nantes, offre aux abonnés de sa publication, Il est res­suscité, pour le numéro 200 de la revue, une mise au point qui paraît extrêmement solide à qui accepte de se plonger dans cette cinquantaine de pages de théologie. Comme si l’esprit de l’abbé de Nantes revivait sous sa plume, avec cette devise : la meilleure défense, c’est l’at­taque. Je souhaite personnellement bien du plaisir à la Congrégation romaine, qui devra analyser ce long texte du point de vue de sa conformité à la foi catholique. Pas facile de trouver des hérésies dans tout cela !

« Mgr Pon­tier a vraisemblablement eu les yeux plus gros que le ventre. Sans doute devra-t-il laisser cette polémique doctrinale à son successeur, Mgr de Moulins-Beaufort, fin théologien, qui avant de devenir le nouveau patron des évêques, avait en charge la Commission doc­trinale de l’épiscopat français. D’ici là, au-delà des menaces et des insultes (le supérieur de la Congrégation des petits frères de Jésus et Marie n’a pas le droit sous la plume de Pon­tier à son titre religieux, pourtant bien modeste. On ne l’appelle jamais “ frère ”, mais “ Mon­sieur ”) ; beaucoup d’eau risque encore de cou­ler sous les ponts du statu quo. Ce n’est pas tant le problème disciplinaire que pose une congrégation sans prêtres qui est en jeu, que la qualité doctrinale de la synthèse proposée par le frère Bonnet-Eymard, au point qu’on ne voit pas trop quel théologien francophone dans l’Église conciliaire, à l’exception peut-être de certain vieux jésuite progressiste, serait aujourd’hui capable de répondre point par point à une telle mise en question.

« Je voudrais donner un aperçu de cette théo­logie nantiste aux lecteurs de Monde & Vie. En tant que membre de l’Institut du Bon-Pasteur, j’ai, avec mes confrères, reçu mission d’éla­borer une “ critique constructive ” du Concile [...].

« Aurions-nous obtenu ce droit à une critique constructive si Vatican II était réputé comme un concile dogmatique, comme tel infailli­ble ? Poser la question, c’est y répondre.

« Infaillible ou pas.

« Or l’actuelle Congrégation pour la Doctrine de la foi semble aujourd’hui tenir à l’infaillibilité dogmatique du Concile. La deuxième ques­tion posée aux frères de Jésus et de Marie par Mgr Pontier, via Rome, postule, trop facile­ment me semble-t-il, cette infaillibilité : “ Reconnaissez-vous l’autorité dogmatique et magistérielle du second concile du Vatican, en particulier dans sa doctrine sur l’Église, la Révélation divine, la liturgie et la liberté reli­gieuse ? ” [...]

« Les quatre têtes de cha­pitre proposées aux Nantistes comme “ dog­matiques ”, sont justement des questions sur lesquelles les débats sont loin d’avoir eu lieu. Il s’agit de l’Église, de la Révélation divine, de la liturgie et de la liberté religieuse... Sur chacun de ces grands thèmes, sur la manière dont ils sont traités à Vatican II, sur la manière dont ils sont portés par la Tradition, le Frère Bonnet-Eymard fait figure de grand synthétiseur. Son texte devra faire partie de l’état théologique de la question.

« Voici un exemple de critique constructive de Vatican II. Il s’agit d’un résumé de la cri­tique de Dei Verbum :

« “ Malgré certaines for­mules admirables insérées dans un texte éla­boré à dessein de façon équivoque, la constitution Dei Verbum a gauchi inten­tionnellement la doctrine classique de la Révé­lation divine dans le but de s’affranchir du dogme gênant au nom de l’Écriture et de l’expérience vitale des chrétiens actuels. Par une exaltation surprenante de l’Écriture et une présentation de la “ Parole de Dieu ” actuel­lement prononcée par les hommes d’Église comme d’une présence réelle et actuelle du Christ vivant et agissant, émancipée de la tra­dition ecclésiastique, la Constitution a substitué à l’enseignement jusque alors ferme de l’Église une Parole qui n’existe pas personnifiée, structurée ni objective dans notre expérience commune.

« “ Et voici le résultat de cette thèse qui relève de l’illuminisme : une immense et scandaleuse confusion du langage, la substitution de cent opinions individuelles à l’unique Credo, l’émiettement de la foi. ” Fin de citation !

« L’émiettement de la foi : quelle formule admirable ! elle dit tout en deux mots [...].

« La liberté religieuse.

« Les autres têtes de chapitre font l’objet de résumés magistraux [...], en particulier la question de la liberté religieuse : “ L’Église a toujours reconnu aux personnes le droit et le devoir de suivre leur conscience ”, mais “ dans notre monde moderne, toute la tradition de l’Humanisme athée et de la Révolution – ‘ satanique dans son essence ’– est un refus de la souveraineté du Dieu fait homme par l’homme qui veut se faire lui-même dieu. La charte de cette révolte, c’est la Déclaration des droits de l’homme dont la teneur est plus métaphysique que politique, et politique pour atteindre au religieux et substituer le culte de l’Homme au culte de Dieu. Il est donc nor­mal que le principal adversaire de la Révolu­tion, plus que les familles et que les trônes, soit l’Église qui est l’œuvre de Dieu et du Christ au milieu des hommes. Ce n’est pas dire que l’Église ait nié la liberté humaine par contradiction absolue d’une Révolution qui la proclamait souveraine et qui la récla­mait contre Dieu. ”

« [...] Un tel discours est salubre. Il nous permet de comprendre que la crise totale, que la crise morale que traverse l’Église est d’abord une crise doctrinale. »

La force démonstrative de votre réponse.

Rambouillet, le 13 juillet 2019,
3e apparition de Notre-Dame de Fatima,

Mon bien cher frère,

Je tiens à vous remercier sans tarder pour la CRC de juillet-août ; j’ai été évidemment enthousiasmé par votre réponse à la lettre et au questionnaire de Mgr Pontier.

« Acceptant malgré tout d’entendre l’affaire au fond, réservant notre jugement sur la recevabilité de l’instance et de l’action » comme l’on dit dans notre « jargon », il m’a semblé que votre lettre, pourrait bien s’analyser, puisque vous l’avez adressée à la Sacrée Congrégation pour la doctrine de la foi, en une réitération à votre compte, des trois précédents actes d’accusation portés par notre Père. C’est d’ailleurs sans doute un peu la raison de votre démarche, en dehors du fait que Mgr Pontier, s’étant prévalu de l’autorité de cette Congrégation, vous contraignait à la tenir informée. Certes une telle idée ne colle peut-être pas avec les canons organisant l’introduction du procès doctrinal tel que l’avait fait notre Père, mais le fait de ne pas avoir répondu aux précédents libelles, pourrait forcer cette auguste autorité à la considérer comme telle... voilà l’arroseur arrosé !

En tout cas, c’est assez cocasse d’invoquer un canon relatif à la contumace quand l’accusé ne s’est jamais caché et a toujours été à l’initiative du procès !!! Silence ? consécutif à un déni de justice, pas d’un jugement par contumace [...] !

Au-delà de ces circonstances, il m’a semblé que vous avez merveilleusement placé le débat sur l’essentiel, la métaphysique relationnelle de notre Père, qui fonde les critiques, écarte toute velléité de schisme intégriste, et au contraire démontre la volonté de notre Père, vous puis nous vous suivant, à travailler à la restauration de l’Église qui sortira de ce conflit plus belle qu’avant, comme aimait à le dire notre Père lorsqu’il concluait ses études sur les différentes crises de l’Église [...].

Je vous ai remercié, mais c’est plus précisément une action de grâces que je devrais formuler, car votre réponse est décisive.

Je vous prie d’accepter toute ma filiale affection dans le Cœur de Jésus et de Marie, en union de cœur et d’âme avec notre Père, F. R.

Émerveillement à la lecture de votre réponse.

V., le 6 juillet 2019,

Très cher et bien aimé frère Bruno,

J’espère que vous allez toujours mieux, mon frère.

Mais je voudrais surtout vous dire mon émerveillement à la lecture de votre lettre en réponse à Mgr Pontier. Je n’ai pas encore tout lu, mais ça fait plusieurs jours que je dis autour de moi mon admiration qui reste sans écho ! Mais, c’est qu’ils ne l’ont pas encore lue ! Mais aujourd’hui, M. l’a commencée et la voilà prise du même enthousiasme.

Comment avez-vous réussi à faire un résumé aussi extraordinaire, aussi précis de ce que nous a enseigné le Père ! C’est génial ! dans le vrai sens du terme. Comme m’a dit M., « on peut vraiment rester dessus longtemps pour méditer ». Oui, c’est exactement ça. On comprend bien par exemple, ce qu’est l’Église, ça met les larmes aux yeux tant ce que vous dites est vrai et beau, et puis ensuite vous dites les désastres du Concile, et on comprend tout ce qui se passe.

Mon frère, daignez nous bénir, s’il vous plaît.

N. et F.

Sérieux et clarté de vos réponses.

Le dimanche 7 juillet 2019,
Saints Cyrille et Méthode,

Cher frère Bruno,

Je comprends que les évêques de nos ermitages probablement aient été impressionnés par le sérieux et la clarté de vos réponses, et surtout votre humilité, quand, après avoir exposé les démonstrations imparables de notre Père sur les sources de la foi, l’Église et la liberté religieuse, vous concluez simplement que nous ne pouvons nous prononcer avec certitude sur l’autorité de ces actes, laissant le Magistère de l’Église opérer ce discernement. C’est vraiment les contraindre à vous répondre et ils doivent être très ennuyés ! Comment ont-ils pu penser vous désarçonner avec leurs cinq petites questions !

Daignez bien nous garder dans votre cœur et vos précieuses prières comme nous le faisons pour vous.

Sœur W.

Votre réponse limpide et claire à Mgr Pontier.

Le 3 juillet 2019,

Cher frère Bruno,

Je n’écris pas souvent, mais je profite de cet envoi pour vous remercier pour votre réponse limpide et claire à Mgr Pontier, qui nous conforte dans la position depuis toujours défendue par notre Père, et dont vous êtes le remarquable disciple !

En grande union de prières aux Très Saints Cœurs de Jésus et Marie, à toutes vos intentions, et plus particulièrement la défense de notre mère, la sainte Église, et de la vérité ! I. M.

Excellent résumé de la doctrine CRC !

Argentine, juillet-août 2019,

« ... Nous avons pu lire la lettre-réponse de frère Bruno à l’archevêque de Marseille. Un excellent résumé de toute la doctrine de la CRC ! Bravo !

« Enfin, sachez que si loin que nous soyons (Argentine, Brésil), vous pouvez compter sur notre soutien total et sur nos humbles prières. Nous suivons attentivement vos publications pour être au courant de cette polémique. La hiérarchie va devoir prendre le temps de s’asseoir pour bien peser ce qu’elle peut vous répondre, mais le ton des questions me fait davantage entrevoir une volonté de vous réduire au silence plutôt que d’établir la vérité... » T. et M.

Votre réponse : un grand labeur au service de l’Église.

Jésus ! Marie ! Joseph ! Thérèse !

Le mercredi 3 juillet à Toulon,

Mon Frère,

Alors que le combat CRC fait rage, permettez-nous, mon frère, de vous renouveler notre pleine et entière fidélité. Nous suivons grâce à frère Michel le grand labeur que vous accomplissez pour répondre aux questions des évêques de France : c’est enthousiasmant ! En effet, pour nous qui n’avons connu que le grand silence de l’Église et l’inaction de ses pasteurs, nous voilà plongés quelques décennies en arrière, aux temps tumultueux de la ligue, des mutualités et des Liber. Quelle que soit l’issue qu’il plaira à Dieu de donner à ce combat, la chaleur de celui-ci aura trempé les convictions encore trop tendres de vos jeunes phalangistes. Et quelle fierté pour nous de voir votre lettre : à un questionnaire ne trahissant que trop bien la méconnaissance du dossier, vous répondez par une véritable somme de doctrine de Contre-Réforme dans laquelle nos évêques, s’ils la lisent de bonne foi, trouveront les causes et les remèdes des maux qui ravagent aujourd’hui l’Église et dont, ils déplorent les effets sans en trouver la racine.

Soyez assuré de nos prières et de notre entière docilité dans cette lutte difficile,

votre petit N.

CAMP DE LA PHALANGE

C’est dans cette ardeur CRC ravivée par nos démêlés avec nos évêques et dont témoignent tant de lettres, que se tint le camp de la Phalange, du 16 au 27 août. Frère Bruno, dans sa réponse à Mgr Pontier, a évoqué en six petites pages éblouissantes la doctrine totale de notre Père, l’abbé de Nantes, dressée au milieu des ruines conciliaires comme une « cathédrale de lumière », selon sa propre expression, en vue de la renaissance de l’Église. Tel fut donc le titre des conférences du camp, longuement préparées en communautés. Ces dix jours de prière et d’étude furent l’occasion pour les cent soixante jeunes gens inscrits de pénétrer plus avant dans la pensée de notre Père. Il ne s’agit pas d’un système intellectuel rigide, mais d’une doctrine vivante et vivifiante : héritée de la tradition millénaire de l’Église et enrichie par des intuitions personnelles fulgurantes qu’il fit fructifier tout au long d’une vie d’un travail perpétuel. Une telle œuvre, gigantesque, manifeste une grâce spéciale du Saint-Esprit !

Dès le premier soir, avant les complies, ce fut notre Père lui-même qui nous expliqua dans quel esprit nous mènerions cette étude. Il rappelait, en conclusion de la session de la Toussaint 1992, la parole si encourageante que lui adressa un jour l’abbé Bourdier, l’ermite de Vidauban : « Seules les âmes mystiques vous suivront jusqu’au bout. » Qu’est-ce à dire ? Et le Père d’expliquer que dans notre CRC, l’intelligence est la faculté primordiale, afin d’atteindre la vérité. « Aime beaucoup l’intelligence », déclarait déjà saint Augustin. Mais elle ne suffit pas : touché par la grâce, le cœur doit ensuite prendre le relais, pour nous entraîner au-delà des limites de notre raison humaine, pour embrasser les mystères de notre sainte religion. Et cet amour, enfin, nous engage à servir Jésus et Marie. Tel était bien le programme proposé aux jeunes CRC pendant ce camp et tous, y compris les nouveaux venus, y adhérèrent avec un bon esprit roboratif.

Frère Bruno introduisit notre étude de la pensée de notre Père par son sermon du 17 août – bientôt publié dans les Logia – en nous rappelant cette vérité fondamentale : « Nous sommes les enfants de cette sainte Église catholique, apostolique et romaine, grâce à l’abbé de Nantes, notre Père. C’est lui, notre Père, qui nous a appris à servir l’Église et à travailler pour elle de toutes nos forces. Chacun de nous. Pour la défendre contre ceux qui voulaient la “ réformer ”, c’est-à-dire la déformer, la défigurer. » C’est pour cela qu’étudier sa vie est vital pour chacun d’entre nous ! Et frère Bruno retraça alors en quelques minutes l’extraordinaire vocation de notre Père, au service de cette douce Vérité première « dont les frères chantent la gloire » (Règle provisoire des Petits frères du Sacré-Cœur, article n° 38), au moment où elle est universellement mé­prisée, et dans l’amour de l’Église tellement décriée, avec l’espérance inconfusible du triomphe du Cœur Sacré de Jésus par le Cœur Immaculé de Marie.

DE LA DÉVOTION DE NOS PÈRES À LA PLACE CENTRALE DE L’IMMACULÉE.

C’est sous ce titre que frère Bruno avait confié à frère Michel le soin d’ouvrir la série des conférences, qui seront publiées tout au long de l’année. Frère Bruno rappelle souvent qu’il était de mise, avant le Concile, de toujours conclure un sermon par une allusion à la Sainte Vierge. Mais pour comprendre l’abbé de Nantes, c’est par Elle qu’il faut commencer !

Il avait reçu dans son enfance, de sa famille et de ses maîtres, une tendre dévotion à la Sainte Vierge. Mais guidé par les ardeurs toujours plus vives de cet amour, il ne cessa de progresser dans la compréhension de son mystère. Et c’est finalement à la lumière du message de Fatima qu’il découvrit sa primauté, dans le Cœur de Dieu, dans l’histoire et dans chacune de nos existences.

Fatima : notre Père connaissait les événements de 1917 depuis le séminaire, mais c’est en 1981 qu’il entreprit une étude systématique de ces révélations célestes, qu’il chargea ensuite frère François de poursuivre. Le premier de nos cratères du soir mit en scène un interrogatoire de notre frère par une commission de la Sacrée Congrégation de la doctrine de la foi en vue de renseigner le Saint-Père sur la réalité et la portée du message de Notre-Dame. Cela fait rêver ! Cet entretien, mené dans une dignité et une solennité toutes romaines, permit non seulement à notre frère de réfuter les accusations mensongères portées contre le témoignage de sœur Lucie par les Ratzinger, Dhanis et autres théologiens perfides, mais aussi de rappeler les demandes urgentes de l’Immaculée pour le salut des pécheurs et du monde entier.

Cette primauté de la Sainte Vierge n’est pas seulement rhétorique, mais elle gouverne la vie du camp. Il y a par exemple dans le parc de l’institution qui nous accueille, une grande et belle statue de la Sainte Vierge qui fut vandalisée, lapidée, décapitée voilà une quinzaine d’années. Quelques mois plus tard, un terrible incendie ravagea les bâtiments. Châtiment du Ciel ? Toujours est-il que si les constructions furent magnifiquement restaurées, la statue demeura misérablement amputée. L’an dernier, frère Bruno nous avait plusieurs fois entraînés auprès d’elle pour y réciter notre chapelet de l’après-midi, en réparation. Cette année, il demanda à frère Henry de sculpter une nouvelle tête à la statue. Travail superbement réussi, pour notre plus grande joie et celle du directeur de cet établissement qui s’est engagé à la fleurir dignement. C’est le gage de grâces abondantes et la figure de la renaissance que nous espérons, par l’Immaculée !

DE LA MÉTAPHYSIQUE À LA THÉOLOGIE.

Le deuxième jour du camp nous permit de découvrir un premier maître de l’esprit de notre Père : saint Thomas d’Aquin. C’est à l’âge de dix-sept ans que le jeune Georges de Nantes devint son disciple, enthousiaste. Mais dès ses années de théologie au séminaire, il reçut la grâce de son intuition relationnelle : à la ressemblance des Personnes divines qui les ont créées, c’est par leurs relations que les personnes humaines sont définies. Bien plus que par leur essence d’êtres humains ! Cette nouveauté métaphysique, c’est en disciple que notre Père s’appliqua à l’insérer dans le système thomiste, l’élargissant prodigieusement.

Tout cela est très nouveau pour de jeunes esprits n’ayant reçu de l’éducation nationale aucune notion philosophique. Heureusement, après le repas de midi, une ardente partie de foot, de badminton ou de volley, également nécessaire à l’équilibre des corps et des esprits, nos frères Alexis et Benoît-Joseph sonnaient de la trompe, donnant le signal de la promenade. En fait de promenades, nous avions tellement à nous dire qu’il serait peut-être plus exact de parler de périodes de questions en plein air. Frère Arnaud n’a pas son pareil pour exciter les esprits à s’intéresser à des sujets qui ne leur sont pas familiers. À grand renfort de questionnaires, de comparaisons et d’allégories, notre frère s’appliqua à leur faire comprendre qu’il y a trois grands noms à retenir dans l’histoire de la philosophie, marquant trois grandes étapes : Aristote, qui a découvert que tout être est une substance définie par son essence ; saint Thomas, frappé par l’intuition de l’existence de ces substances, qui nécessite leur création par Dieu ; notre Père, enfin, définissant tout être par ses relations et premièrement par cette relation avec son Créateur. À chaque nouvelle difficulté, frère Bruno venait au secours de frère Arnaud, avec toute sa sagesse, en profitant pour nous raconter ses souvenirs du Père. Passionnant !

Ce génial approfondissement du thomisme permit à notre Père de renouveler la théologie. C’est cette théologie existentielle, totale, de l’abbé de Nantes que frère Benoît nous présenta le lundi 19. En une heure, tous les grands mystères de notre religion nous furent décrits, dans un langage très concret. En effet, pour comprendre les mystères, plutôt qu’à de sèches spéculations intellectuelles, notre Père préfère faire appel à nos expériences humaines, relationnelles, voulues par Dieu pour nous aider à Le comprendre. Si bien qu’en écoutant notre Père enseigner la théologie, on a le sentiment de tout comprendre ! Il nous communique ainsi une connaissance savoureuse de Dieu, biblique plutôt que rationnelle, puisque les Saintes Écritures nous révèlent la vérité divine bien plus sûrement que tous les implacables raisonnements philosophiques.

Le lendemain, ce fut au tour de frère Jean-Duns de nous parler de la découverte de son saint patron par notre Père en 1995. Parvenu presque au terme de sa carrière, l’abbé de Nantes trouva dans le bienheureux Jean Duns Scot un devancier dans ses critiques de l’aristotélisme trop étroit de saint Thomas. La doctrine de ce saint franciscain, unique défenseur de l’Immaculée Conception au treizième siècle, l’encouragea à formuler avec plus de hardiesse ses propres intuitions, pour établir une véritable “ théologie métaphysique ”, où la raison est inséparable de la foi, sans plus de cloisonnement entre le naturel et le surnaturel. En suivant le bienheureux Jean Duns, notre Père nous introduit dans la circumincessante charité des trois Personnes divines ! Cette ultime étude le consacre comme docteur mystique de la foi catholique.

Pour les cratères, frère Bruno avait consenti à renouveler notre partenariat avec La Religion en vrai, qui, cette année encore, allait nous instruire et divertir par les émissions de sa série d’été “ Lumière sur le siècle ”. Un premier plateau, tout au long d’une discussion serrée, mit en valeur la doctrine de notre Père, capable de remédier à l’étroitesse d’un écolâtre thomiste buté, à la désorientation d’une athée éprise d’amour et de liberté et, pire que tout, à la perversité d’un prêtre imbu de la pensée de Jean-Paul II, uniquement préoccupé de réconcilier les catholiques et l’homme moderne athée, fût-ce au prix de notre foi.

Pour le deuxième volet, frère Michel-Marie, notre présentateur de télévision favori, nous avait annoncé une émission consacrée à la découverte d’un grand écrivain. Le soir dit, il monta sur le plateau en compagnie de madame Cécile Perrin, professeur agrégée de lettres. En parcourant le n° 113 de la Contre- Réforme catholique au XXe siècle, de janvier 1977, elle nous démontra que dans les écrits de notre Père, la clarté, la vigueur, la beauté du style ne sont jamais vaines : l’abbé de Nantes est un grand écrivain parce qu’il est d’abord un grand défenseur de la vérité.

POLITIQUE ET MYSTIQUE.

Le mercredi 21, frère Bruno nous présenta le second grand maître de l’esprit de notre Père : Charles Maurras, le fondateur de l’Action Française, le plus grand génie politique de son siècle. Dans cette conférence, qu’il avait très soigneusement préparée, notre frère nous dévoila le secret de Maurras, découvert par notre Père, petit à petit, douloureusement. Il s’agit de son paganisme foncier, dissimulé, mais jamais renié. Mystère de cette âme écartelée entre sa haine de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui nous fait horreur, révélée par les Contes du Chemin de Paradis (1892) et leurs blasphèmes jamais rétractés par Maurras, et son dévouement sincère à la France chrétienne et à l’Église qui lui mérita de saint Pie X le titre de « beau défenseur de la foi » ! La cause de tous nos malheurs, de tous les échecs de notre droite catholique et monarchiste n’est pas à rechercher dans un illusoire « guignon français », mais dans le positivisme de l’empirisme organisateur de Maurras et dans le laïcisme de la politique de l’Action Française et de son compromis nationaliste. « Sans moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15, 5)

Cette conférence fut assez accablante, car tous les éléments accusateurs étaient mis bout à bout. Elle fut sans doute la plus suivie et celle qui suscita le plus de questions de la part des jeunes gens : pourquoi nous disons-nous donc encore maurrassiens ? Frère Bruno put ainsi préciser que ce n’est pas à nous de juger Maurras : cela appartient à Dieu. Nous devons nous en tenir à la sentence de saint Pie X : « Il est condamnable, mais il ne faut pas le condamner. » C’est de Maurras que l’abbé de Nantes apprit sa science politique, mais constamment, notre Père fit appel à la grâce du Christ.

Le soir même, d’ailleurs, dans un documentaire passionnant, frère Théophane nous fit pénétrer dans les locaux des archives audiovisuelles de la maison Saint-Joseph pour y découvrir les conférences mensuelles d’actualités prononcées par notre Père à la Mutualité de 1974 à 1996. À propos de l’insurrection canaque de Nouvelle-Calédonie (janvier 1985), mais aussi de la Pologne, écartelée entre l’Ordre du maréchal Jaruzelski et la tentation libertaire pseudo-chrétienne et crypto-trotskiste du syndicat Solidarnosc (février 1985), tous purent constater comment notre Père complète son analyse maurrassienne des événements par une vue surnaturelle qui lui permet d’entretenir chez ses auditeurs une inconfusible espérance, malgré des actualités toujours plus angoissantes.

N’en déplaise au maître de l’Action Française, notre Père affirme : « Tout espoir en démocratie est une sottise absolue ! » L’œuvre de défense de la civilisation chrétienne de Maurras aboutira néanmoins, c’est saint Pie X qui l’a prophétisé, mais ce sera à la condition de renier son impie “ politique d’abord ”. Dans le sermon du lendemain 22 août, pour la fête du Cœur Immaculé de Marie, notre Père lui substitua un vibrant “ la Vierge Marie d’abord ! ” Notre-Dame de Fatima n’est-elle pas la plus grande politologue du vingtième siècle ?

L’après-midi même, frère Bruno commença sa conférence en nous annonçant : « Après le secret de Maurras, voici le secret de Georges de Nantes. » Sous le titre “ La vie mystique d’un docteur de l’Église ”, il nous initia aux Pages mystiques de notre Père qui nous livrent les secrets de sa vie d’intime union à Dieu, ressort de sa force surnaturelle qui lui permit de soutenir son combat contre les forces de l’enfer pendant plus de cinquante ans. Ces pages merveilleuses, écrites pour faire partager à ses disciples son cœur à Cœur avec la Sainte Trinité, feront l’objet de notre prochaine retraite d’automne. Mais frère Bruno nous en donna un premier aperçu en les présentant comme une illustration de la parole entendue par sœur Lucie le 3 janvier 1944 : « Dans le temps, une seule foi, un seul baptême, une seule Église, sainte catholique, apostolique. Dans l’éternité, le Ciel. »

Le Ciel... ! La procession du soir en l’honneur du Cœur Immaculé de Marie en fut un avant-goût. Les cantiques pleins de ferveur résonnant dans la douceur d’un beau crépuscule d’été, le bel ordonnancement de la procession, avec ses bannières bleues semées de lys d’or, ses drapeaux rouges frappés du Sacré-Cœur et surtout le brancard de Notre-Dame de Fatima magnifiquement fleuri par nos sœurs et s’avançant majestueusement dans le scintillement des cierges... Tout cela est beau et porte les cœurs à la piété.

Certes, nos camps d’été voient chaque année de telles splendeurs liturgiques. Toutefois, notre procession fut cette année marquée par une nouveauté. Une fois parvenus à l’église paroissiale, frère Bruno, en nous racontant l’apparition du 13 septembre 1917, évoqua les volutes de fumées qui s’élevèrent à plusieurs reprises de part et d’autre du chêne-vert, comme si d’angéliques thuriféraires encensaient liturgiquement Notre-Dame. C’est la manifestation, expliqua-t-il, du désir du Bon Dieu qu’un culte liturgique et public soit rendu à sa Mère Immaculée. Pour s’y conformer, notre frère saisit aussitôt l’encensoir pour encenser la statue de Notre-Dame de Fatima trônant sur l’autel. Puis tout le long du retour de la procession vers la chapelle de notre camp, un enfant de chœur encensa la Sainte Vierge. Voilà un bel exemple d’un culte liturgique rendu à l’Immaculée, sur la voie publique ! et un nouveau présage de ce que sera la restauration de la Chrétienté que nous espérons.

LES COMBATS DE SAINT GEORGES.

Précisément, le lendemain, ce fut au tour de frère Thomas de nous parler de l’œuvre de Georges de Nantes, défenseur de la Chrétienté. Chez notre Père, la politique procède de la mystique ! Ce fut d’abord une évocation poignante de ses combats menés par charité pour ses frères trahis du Tonkin et d’Algérie et de ses cris d’alarme contre les avancées triomphantes du communisme et de l’islam, dans l’indifférence complice d’une Église soucieuse d’épouser le monde en embrassant l’idéologie antichrist des droits de l’homme. Heureusement, notre Père a également préparé l’avènement d’ “ une nouvelle Chrétienté, sous le signe de Fatima ”, selon le titre de sa grande réunion à la Mutualité du 19 octobre 1974. Il en dressa le programme, enthousiasmant, dans les 150 Points de la Phalange, qui mériteraient d’être mieux connus. Peut-être seront-ils le sujet du camp de l’an prochain ?

L’un des domaines stratégiques pour la défense de notre France chrétienne et royale est l’histoire. Le soir, lorsque retentit la musique bien connue du générique de La religion en vrai, c’est un professeur des universités authentique que frère Michel-Marie accueillit sur le plateau. Cet historien médiéviste nous décrivit la méthode suivie par notre Père dans ses cours d’histoire volontaire donnés à la Mutualité de 1988 à 1996. Il inscrivit cette histoire volontaire dans la tradition historiographique, la justifiant au regard de la science historique la plus rigoureuse tout en mettant en lumière sa valeur d’interprétation des événements. Notre Père fait de l’histoire en prenant parti, en prenant le parti de Dieu ! C’est un beau témoignage que nos jeunes gens reçurent ce soir-là : le témoignage humble et filial d’un disciple employant toute sa science et son autorité pour mettre en valeur le génie de son Père et maître.

Au terme de cette étude de la doctrine totale de notre Père, il restait à présenter ce qui fut la « grande affaire de sa vie », sa vocation providentielle de défenseur de la foi dans la grande apostasie. Ce fut l’objet de la conférence de frère Louis-Gonzague. Son titre dit tout : “ Vatican II : progressisme, modernisme, gnose. Des Lettres à mes amis à l’Autodafé : progression dans la dénonciation ”. Le combat de notre Père contre la religion antichrist qui a triomphé au Concile y fut si bien résumé qu’à la fin, frère Bruno déclara que si Mgr Pontier exigeait encore une réponse personnelle de chacun des membres de nos communautés, celle de frère Louis-Gonzague était toute prête !

Le lendemain matin, dimanche 25 août, frère Bruno prononça la conférence de conclusion du camp. Pour faire valoir l’ampleur de la doctrine totale de notre Père, il l’opposa à Teilhard de Chardin, réputé le grand visionnaire de l’Église moderne ; « prince des nuées », en réalité ! Laissons donc le Christ-Oméga de Teilhard et toutes les grandioses élucubrations panthéistes et pseudo-scientifiques de ce théologien de pacotille. Notre Père, quant à lui, conforme sa doctrine aux volontés du Sacré-Cœur de Jésus, le “ Christ catholique ” qui veut aimer et sauver tout l’univers pour y régner. Et notre frère de nous rappeler cette révélation de Notre-Seigneur à sainte Marguerite-Marie qui stupéfia son auditoire : « Si tu savais combien je suis altéré de me faire aimer des hommes, tu n’épargnerais rien pour cela... J’ai soif, je brûle d’être aimé. » Ainsi, Dieu a voulu avoir besoin de nous ! Dès lors, toute notre histoire est celle d’un combat de Jésus-Christ contre les forces du mal, pour la conquête de son épouse, l’humanité rachetée par sa Croix, l’Église.

Quant à l’ultime secret de ce Sacré-Cœur, frère Bruno ne nous le dévoila que dans son dernier sermon : dans le Cœur Sacré de Jésus trône le Cœur Immaculé de Marie. En quelques minutes, notre frère évoqua les lumières sublimes reçues par notre Père à la fin de sa vie sur les mystères de l’Immaculée Conception, Médiatrice universelle, Vierge, Mère, Épouse et Souveraine.

ET L’ORATORIO ?

Cette envolée finale nous préparait à jouer l’oratorio de frère Henry : “ Le Cœur Immaculé de Marie, Régente de Russie ”. En effet, il met précisément en scène le secours que cette Vierge Souveraine apporta à la Russie, si chère à son cœur, par la révélation de son icône de la Tsarine céleste, le jour même de l’abdication du tsar Nicolas II, le 15 mars 1917.

Chaque année, la représentation de l’oratorio mobilise la moitié des énergies des participants du camp de la Phalange et la presque totalité de celles de nos sœurs : un commando de six sœurs de choc qui, sans relâche, aspirent, frottent, lavent les rideaux, linos et autres moquettes ; costument, coiffent, maquillent les acteurs ; raccommodent bien vite quelques costumes entre deux répétitions... Sans compter qu’elles trouvent encore le temps de fleurir la chapelle et d’écrire chaque jour de longues et passionnantes relations aux communautés !

Le résultat du travail de frère Henry, servi par un tel dévouement, est un véritable chef-d’œuvre qui nous fit entrer dans les desseins de miséricorde du Cœur Immaculé de Marie, pour aimer à notre tour le peuple russe. C’est l’amour et le culte commun de la Mère de Dieu, Notre-Dame de Fatima et de Vladimir, qui dissipera les pestilences du schisme, lorsque enfin le Saint-Père converti daignera consacrer la Russie à son Cœur Immaculé.

Tout fut cependant compromis par une panne informatique réduisant l’orgue au silence en plein milieu du dernier acte. Au bout de quelques minutes d’attente anxieuse, pendant que nos frères de la régie redémarraient toutes leurs machines, frère Bruno prit place au pupitre de frère Henry pour entonner le chapelet, tourné vers l’icône miraculeuse de la Tsarine céleste. Et tous les musiciens, choristes et acteurs, popes, moujiks et pieuses femmes russes de tomber à genoux à leur tour aux pieds de Notre-Dame en égrenant leur chapelet. Scène mémorable ! Remplacez frère Bruno par le Pape, nos quelques acteurs par la Russie tout entière : le miracle de sa conversion, quand le Cœur Immaculé de Marie le voudra, ce sera aussi facile !

frère Guy de la Miséricorde.