Point 129. La prospérité familiale

1. La communauté familiale est l’objet primordial du discours écologique et le premier acteur économique, parce qu’elle existe et assume son destin comme une personne morale, unité d’amour conjugal et parental, et non pas lieu de rencontre, de profit, de commerce, de concurrence. L’unité familiale est antérieure aux rapports d’intérêts que préside la loi d’équilibre des échanges.

La famille est une cellule écologique complète, avec ses intérêts stables, biologiques, matériels et moraux, son circuit d’activités complet, son travail en vue de sa propre consommation, son épargne orientée par des projets à long terme communs, sa volonté de fécondité et de prospérité équilibrée, constante et sûre : sa prudence spontanée. L’économie domestique a régné à l’état pur, presque exclusivement, pendant des millénaires sur toute la terre. C’est elle qui se reconstitue, se défend, s’adapte et prospère le plus sûrement. C’est vraiment la base de tout système plus complexe, faute de laquelle rien ne sera jamais conforme à la nature ni capable de durer.

2. Il faut donc d’abord autoriser, restaurer, laisser vivre et s’épanouir la liberté familiale qui implique autorité, propriété et responsabilité. Autrement dit : décision, capacité, prudence. La famille a des besoins qu’elle cherche à satisfaire au moyen de ses capacités de production et d’échange de biens, selon ses facultés de décision autonomes. Il lui revient d’équilibrer travail et consommation, dépense et épargne, conservation et échange, pour jouir en sécurité morale de la bonne vie d’aujourd’hui. Selon sa prudence, elle conduit sa propre vie intérieure et elle engage ses personnes et ses biens, son honorabilité et son avenir dans ses relations extérieures.

Aucun pouvoir ne peut remplacer ce premier poste de décision et de responsabilité sans porter mortellement atteinte à l’équilibre écologique foncier de la société humaine.

3. C’est ici que se déploie la première « utopie » ou norme idéale de l’écologie : la prudence des communautés familiales est le premier et le plus indispensable remède aux crises économiques que rencontre l’humanité à travers toute son histoire. Plus solide et saine sera l’institution familiale libérée de la propagande capitalo-socialiste, mieux la société fera face à ses difficultés. Ce principe sacré implique le respect absolu des trois éléments de l’écologie familiale : le pouvoir de décider pour cette communauté ou autorité, le pouvoir de disposer de ses biens de façon durable ou propriété, le pouvoir de contracter des engagements stables, ou responsabilité.

La famille, premier sanctuaire d’une vie écologique concertée, dont nulle analyse scientifique et mathématique ne pourra d’ailleurs totalement pénétrer la réalité, échappe à la surveillance et à l’intrusion des autres pouvoirs économiques qui doivent la servir plutôt que l’asservir.