Avent 2022 dans la confiance
en la Bonne Providence

INTRODUCTION

LORSQUE Dieu créa le monde, l’Immaculée se tenait à ses côtés. Avec Lui, Elle domine la création, commandant aux éléments comme à toutes créatures, en faveur de l’Église.

Dans l’histoire de la Chrétienté, que de faits attestent le pouvoir de Jésus et Marie sur la nature : les astres, la mer, le vent, la neige, les animaux, comme nous allons le voir dans les récits qui suivent.

Créateur de l’univers, des anges et des hommes, le Père Éternel nous procure tout ce qui nous est nécessaire. Il est notre Providence. L’abbé de Nantes, notre Père, explique :

« Providence, cela signifie qu’Il sait tout d’avance et tout ce qui arrive est voulu ou du moins permis par Lui. Cependant, dire que Dieu veut notre bien et que sa Providence nous conduit dans la vie ne signifie pas que Dieu ne fait que ce qui nous plaît. Voilà le mystère !

« La douce Providence a des desseins imprévisibles. Dans l’épreuve, il faut avoir beaucoup de foi, ­d’espérance et de charité, d’amour et de confiance en Dieu pour dire :

« “ Je ne comprends pas, je ne vois pas comment cela peut être notre bonheur, mais j’admets. Je sais que sa Providence est toujours douce et que ses desseins sont incompréhensibles. Dieu l’a fait, Dieu l’a voulu pour notre meilleur bien. ” »

Préparons-nous à célébrer la naissance du Divin Enfant Jésus, confiants en la douce et bonne Providence de son Père Céleste. Dans les temps difficiles que nous vivons, Il fera tout servir à notre plus grand bien spirituel et à notre salut éternel.

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Dimanche 27 novembre – Ier dimanche de l’Avent

NOTRE-DAME DES NEIGES

AU quatrième siècle vivait à Rome un riche et fervent patricien nommé Jean. Son épouse était aussi vertueuse que lui. Ils n’avaient pas d’enfant et décidèrent de constituer la Très Sainte Vierge héritière de leurs biens.

Ces bons chrétiens la supplièrent ardemment de leur faire connaître à quelle œuvre pieuse ils devaient léguer leurs richesses. Dans la nuit du 4 au 5 août, l’Immaculée leur apparut en songe :

« Le désir de mon Fils et le mien, leur dit-elle, est que vous employiez votre fortune à bâtir une église sur le mont Esquilin [une des sept collines de Rome] que vous verrez demain couvert de neige. »

Ils rapportèrent la demande de Notre-Dame au pape Libère. Or, ce dernier avait eu la même vision. Le Souverain Pontife se rendit en procession jusqu’à la colline, accompagné de son clergé et du peuple.

Sous un beau soleil d’été et par une chaleur torride, une neige immaculée indiquait l’emplacement de l’édifice !

De la neige à Rome, en plein été ! Ce miracle authentifiait le songe afin que les catholiques édifient leur première basilique consacrée à l’Immaculée, sous le nom de Sainte-Marie-aux-Neiges.

Tout Rome était désormais sous la protection de la Vierge Marie, “ Salut du peuple romain ”, puisque le mont Esquilin domine la ville.

Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous, et pour le pape François !

Colorier la neige.

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Lundi 28 novembre

LA COVA DOMINICA

NOUS sommes en l’an 711. Les hordes musulmanes s’abattent sur le catholique royaume d’Espagne. Le Roi vient de succomber à la bataille de Guadalete et tout semble perdu.

Seul un petit reste de chrétiens réfugiés dans les montagnes des Asturies s’opposent aux guerriers arabes. À leur tête, un noble capitaine, don Pelayo, est prêt à verser son sang pour la défense de la Croix. Ils ont pour armes quelques mauvaises épées et leurs haches de bûcheron.

Leur refuge est une grotte appelée “ Covadonga ”, c’est-à-dire Cova Dominica : la grotte de la Dame. Depuis longtemps consacrée à la Mère de Dieu, cette caverne abrite une statue de la Vierge Marie en bois, sculptée par un ermite.

Don Pelayo attend l’ennemi, confiant en la Providence. Cependant, préoccupé par la supériorité numérique des Maures, il demande au Ciel un miracle afin que le dernier bastion chrétien ne soit pas anéanti. Il invoque avec ferveur le secours de Jésus et Marie.

Ô Immaculée, dans le creux du rocher, hâtez-vous de régner !

Colorier la grotte.

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Mardi 29 novembre

MIRACULEUX EBOULEMENT

À l’aurore, la pluie commence à tomber. Le général berbère Alkama s’avance. Confiant en sa victoire, il gravit lentement le sentier escarpé, suivi de vingt mille combattants invoquant leur faux dieu, Allah.

Pelayo brandit la Croix. Aussitôt, ses hommes lancent sur les infidèles des pierres, des branches, des flèches. Les cavaliers d’Allah ripostent, mais leurs propres flèches, comme “ ensorcelées ”, reviennent sur eux et les frappent à mort ! C’est le chaos.

La pluie redouble. Les cadavres s’amoncellent dans la boue, les chevaux se cabrent... Alkama n’arrive plus à regrouper ses troupes en pleine débâcle. Son cheval s’effondre à son tour. Alors, un géant asturien brandit sa hache et fend en deux le crâne du cavalier. Voyant tomber leur chef, les musulmans s’enfuient.

Au même moment, l’orage se déchaîne. Des rochers se détachent miraculeusement de la montagne et écrasent la quasi-totalité de l’armée ennemie.

Cette déroute des Maures marque la première grande victoire chrétienne. Don Pelayo est proclamé roi des Asturies. De cette principauté partira la grande épopée de la Reconquête des catholiques sur les musulmans.

Notre-Dame de Covadonga, convertissez les musulmans !

Colorier l’éboulement de rochers.

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Mercredi 30 novembre

REFUTER L’HERESIE

L’HÉRÉSIE cathare, ou albigeoise, enseignait que la chair est mauvaise et donc que le Fils de Dieu n’avait pas pu se faire homme ! Au treizième siècle, cette fausse doctrine infestait l’Italie.

Envoyé par ses supérieurs, saint Antoine de Padoue passait dans les villes, annonçant la vraie foi catholique à ceux qui s’étaient laissés abuser par les hérétiques. Il se dirigeait vers la ville de Rimini, repère de cathares. Il prêcha plusieurs jours de suite et les conversions ne se firent pas attendre.

Un jour, un des chefs hérétiques, nommé Bonvillo, interrompit brusquement une des prédications du religieux :

« Démontre-moi par un miracle que l’Eucharistie est vraiment le Corps du Christ et je te jure que je me convertirai sur-le-champ », cria-t-il, moqueur.

Émoi de la foule. Qu’allait répondre le saint ? Il fit appel au jugement de Dieu, laissant Bonvillo choisir les circonstances. Ce dernier lança : « Eh bien ! J’ai une mule. Je la tiendrai enfermée en la privant de nourriture pendant trois jours. Le quatrième jour, je l’amènerai sur la place de l’église. Là, je lui présenterai un boisseau d’avoine.

« Au même instant, vous sortirez de l’église et porterez une Hostie. Si ma bête, refusant mon grain, vient s’incliner devant cette Hostie, alors moi aussi, je courberai ma raison devant le mystère que vous enseignez. »

Chacun s’en retourna chez soi, curieux de savoir comment tournerait l’affaire...

« Ô Très Sainte Trinité, je vous adore. Mon Dieu, mon Dieu, je vous aime dans le Très Saint-Sacrement ! »

Colorier saint Antoine de Padoue.

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Jeudi 1er décembre

LE MIRACLE DE LA MULE

FRÈRE Antoine pria, jeûna, s’imposa la discipline. Il supplia Dieu de manifester sa gloire pour la conversion de ce pécheur, car elle en entraînerait beaucoup d’autres.

À l’heure dite, Bonvillo arriva sur la place, tirant sa mule affamée. L’humble frère sortit de l’église, portant le Saint-Sacrement. Au moment où Bonvillo présentait de l’avoine à sa bête, frère Antoine s’écria :

« Animal dépourvu de raison, viens te prosterner devant ton Créateur ! »

La mule se détourna brusquement de l’appétissante botte d’avoine que lui tendait son maître, et alla s’agenouiller devant la sainte Hostie !

Bonvillo, frappé de stupeur, tomba à genoux. D’autres hérétiques l’imitèrent. Quant aux catholiques, ils louèrent Dieu de sa grande bonté.

« Cœur Sacré de Jésus, merci de vous exposer à nos yeux, de vous donner à nous, de nous faire le don infini de votre présence dans votre sainte Hostie. » (Père de Foucauld)

Colorier la mule, à genoux.

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Vendredi 2 décembre – premier vendredi du mois

SUR LE TEPEYAC

PENDANT que l’islam et le protestantisme ravageaient les pays catholiques, les navigateurs espagnols et portugais abordaient en Amérique.

Ils y plantèrent la Croix en même temps qu’ils prenaient possession de ces territoires pour leur Roi.

La Vierge Marie protégea cette entreprise missionnaire et coloniale. Un jour où les Espagnols étaient en grand danger d’être anéantis, l’Immaculée apparut et mit les Indiens en fuite en les aveuglant avec du sable.

Une autre fois, Elle secourut ses combattants par un ouragan de feu, rouge comme du sang, enveloppé de braises et accompagné d’éclairs. Il partait du Tepeyac et se dirigeait vers les troupes indiennes. La tornade les contourna sans les toucher ! Terrifiés, les sauvages commencèrent à se rendre aux Espagnols.

Dès lors, les horribles idoles furent anéanties. La Vierge Marie devint la “ petite Mère des Mexicains ”.

Cœur Sacré de Jésus, par le Cœur Immaculé de Marie, que votre règne arrive !

Colorier l’ouragan de feu.

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Samedi 3 décembre – premier samedi du mois

CELESTE IMAGE

EN 1531, l’Immaculée apparut sur cette même colline à un Indien converti, Juan Diego. Elle lui demanda qu’en cet endroit on lui construisît une chapelle.

L’évêque ayant réclamé un signe prouvant la véracité de ces apparitions, la Vierge Marie apparut de nouveau à Juan Diego et lui demanda :

« Monte, mon fils, le plus petit, au sommet de la colline, et là où tu m’as vue et entendue, là tu verras des fleurs variées. Coupe-les, rassemble-les, fais-en un bouquet puis descends et apporte-le ici en ma présence. »

Juan Diego monta jusqu’au sommet, où il n’y avait habituellement que des chardons et des épines. Il s’arrêta, stupéfait : elles étaient bien là en parterre, épanouies, des fleurs délicates de Castille, couvertes d’une rosée qui leur faisait une parure de perles fines ! Il s’empressa de les couper, en fit une gerbe, puis redescendit auprès de la Reine du Ciel. Celle-ci les prit et les disposa au creux du vêtement de Juan Diego en lui confiant :

« Mon tout petit enfant, ces fleurs si variées sont le signe que tu apporteras à l’évêque. Une fois en sa présence, tu ouvriras ton manteau, et tu lui montreras ce que tu lui apportes. Tu lui raconteras tout. Avec cela, tu toucheras le cœur de ton évêque et il consentira à élever l’église que je lui ai demandée. »

Juan Diego se rendit chez l’évêque, se prosterna et ouvrit son manteau blanc : les fleurs de Castille tombèrent. C’est alors que l’Image vénérable de la parfaite et toujours Vierge Marie, Mère de Dieu, apparut soudain, peinte sur le vêtement !

Pour consoler Notre-Dame outragée dans ses saintes images, chantons La Guadalupana (E 99).

Colorier Juan Diego ayant les fleurs dans son tablier.

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Dimanche 4 décembre – IIe dimanche de l’Avent

UNE ETONNANTE BARQUE

LE roi d’Aragon avait emmené son confesseur, le dominicain Raymond de Pennafort, sur l’île de Majorque. Or, le Souverain entretenait dans sa suite une jeune personne pour qui il avait un amour illégitime.

Le religieux lui ordonna de rompre cette relation criminelle. Jacques Ier promit, mais n’en fit rien. Aussi, le Père résolut-il de se retirer. Mais le Roi défendit à tous les mariniers de l’embarquer, sous peine de mort. Avec une grande confiance en Dieu, notre saint déclara :

« Un roi mortel a fait cette défense, mais le Roi éternel en a disposé autrement ! »

Il s’avança sur des rochers qui se trouvaient au bord de la mer et étendit son manteau sur l’eau. Son bâton à la main, il monta avec assurance sur cette surprenante barque. Puis, relevant la moitié de son manteau pour en faire une voile, il l’attacha au nœud de son bâton comme au mât d’un navire.

Il vogua ainsi à la faveur d’un vent qui le poussa en six heures jusqu’en Espagne ! Il n’y avait pas moins de cent kilomètres à parcourir !

Arrivé au port de Barcelone, le Père Raymond remit son manteau, sec, sur ses épaules. Il regagna son couvent où Dieu voulut que la porte s’ouvrît d’elle-même pour laisser entrer son fidèle serviteur.

Le bruit de ces merveilles se répandit et suscita beaucoup de conversions. Le roi Jacques se repentit de son crime et se sépara de la femme qui avait causé tant de scandale.

Ô Jésus, conservez-nous un cœur pur et la grâce de vous être toujours fidèles.

Colorier saint Raymond traversant la mer sur son manteau.

Lundi 5 décembre

LA MAISON DE LORETTE !

LE 25 mai 1571, le pape Pie V signa une alliance entre le Saint-Siège, l’Espagne et la république de Venise, contre les Turcs. Il ordonna la récitation du Rosaire dans toute la Chrétienté et organisa la Croisade.

Le 15 septembre suivant, les navires levèrent l’ancre. Don Juan, généralissime, divisa la flotte en escadres et lui imposa, dès le départ, l’ordre de bataille.

Pendant vingt jours, les alliés naviguèrent sur la mer Ionienne sans voir aucune galiote. Soudain, le 7 octobre au matin, près de Lépante, le guetteur de “ la Réale ”, le navire amiral, poussa un cri :

« Deux voiles droits devant nous ! »

C’était la flotte du sultan ! Tandis que l’aumônier donnait l’absolution générale, notre jeune amiral déploya la splendide bannière de Notre-Dame que lui avait offerte le Souverain Pontife, et à laquelle il accrocha un rosaire bénit.

De son côté, Méhémet Ali Pacha hissa au mât de sa galère le gigantesque étendard blanc brodé en or de versets du Coran.

Au même moment, l’Immaculée intervint en faveur de ses enfants. Les vents, bien établis à l’est-sud-est, soufflèrent brusquement à l’ouest. Ce changement entraîna un grand désordre dans la flotte turque.

Après quelques coups de canon isolés, l’artillerie éclata. Le choc fut terrible. Il était environ 5 heures du soir lorsque la lutte se termina. Les catholiques avaient remporté une éclatante victoire !

« Lépante, c’est tout près de Lorette, explique notre Père. Dieu a voulu la victoire de Lépante pour protéger la maison de Marie, Joseph et Jésus. Les musulmans voulaient débarquer à Lorette et mettre le feu à cette maison. »

Notre-Dame de Lorette, Secours des chrétiens, priez pour nous !

Colorier le navire amiral.

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Mardi 6 décembre

DES CHEVAUX CATHOLIQUES !

LA vénérable mère Alix Le Clerc se rendait à Paris, accompagnée d’une de ses Filles. Dans la diligence qui les conduisait se trouvaient des voyageurs protestants.

Le dimanche, sous prétexte de rendez-vous urgents, ils firent partir très tôt la voiture afin que les Sœurs n’aient pas le temps d’assister au Saint-Sacrifice. À 9 heures, traversant un village où les cloches annonçaient la Messe, mère Alix demanda à descendre.

« À quoi bon vous rendre à l’église ? objectèrent les protestants, moqueurs. Nous devons arriver à l’heure à Montmirail. Vous allez nous mettre en retard !

– Nous ne voulons pas manquer à notre devoir, répondit mère Alix avec force. Nous ferons le reste du chemin par nos propres moyens, ainsi nous ne vous retarderons pas. Plutôt user nos jambes sur les routes que de manquer la Messe ! »

La cérémonie achevée, elles repartirent à pied et arrivèrent à Montmirail... à la même heure que la calèche ! Les chevaux s’étaient arrêtés dans une plaine, ne voulant plus avancer d’un pas ! Leur maître avait été contraint d’aller chercher des chevaux au village pour faire trotter les siens. Cela les avait retardés de trois heures !

« L’exactitude est une charité, une politesse nécessaire », rappelait notre Père.

Colorier la diligence et les chevaux.

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Mercredi 7 décembre

FAITES DES PROCESSIONS !

LA chaleur est torride en cette année 1849, à Oran. Il n’a pas plu depuis avril. Le 21 septembre, la maladie que l’on redoutait éclate : le choléra ! En quelques jours, la mort emporte des familles entières.

Comme les autorités civiles et militaires délibéraient de nouveau sur l’affreuse situation, le général Pélissier interpelle l’abbé Suchet avec son franc-parler habituel :

« Mais qu’est-ce que vous faites, monsieur l’abbé ? Vous dormez ? Vous ne savez donc plus votre métier ? Le choléra... nous n’y pouvons rien, ni vous ni moi, ni personne. Vous me demandez les moyens de l’arrêter ? Je ne suis pas curé, et pourtant, c’est moi, Pélissier, qui vous le dis : faites des processions ! »

Puis, se tournant vers la montagne Santa Cruz : « Foutez-moi donc une Vierge là-haut, sur la montagne : Elle se chargera de jeter le choléra à la mer ! »

La Sainte Vierge n’a pas une minute à elle. Après la rue du Bac, Elle est à La Salette puis à Lourdes. Et voilà que le commandant de la garnison l’appelle à Oran ! « Pauvres gens ! Il faut y aller », se dit-elle. Quel cœur que votre Cœur maternel, ô Mère chérie !

Colorier saint Joseph.

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Jeudi 8 décembre – Immaculée Conception

CONSOLATRICE DES AFFLIGES

UNE telle injonction ne resta pas sans écho dans la ville dévastée. Le peuple adressa ses supplications à la Reine du Ciel et promit une procession solennelle pour le dimanche suivant.

Les Oranais arrivèrent en grand nombre à la cathédrale qui ne put contenir la foule. Le cortège s’ébranla derrière une statue de la Sainte Vierge, parcourut les différents quartiers de la ville et monta jusqu’au plateau qui s’étend à mi-hauteur de la montagne.

De toutes parts, gémissements et supplications s’élevèrent vers le Ciel : « Notre-Dame du Salut, ayez pitié de nous, sauvez-nous ! »

Le ciel demeurait obstinément bleu et silencieux. Dans la chaleur toujours suffocante, les fidèles redescendirent tristement vers la ville, chacun pensant à ses défunts, ses malades, son avenir...

Or, à peine la procession s’était-elle remise en marche qu’un léger souffle agita l’atmosphère. Tous s’arrêtèrent, étonnés : le ciel s’obscurcit peu à peu. Bientôt, des nuages noirs couvrirent la montagne.

Enfin, la pluie salvatrice, si impatiemment attendue, tomba en abondance ! Elle ruisselait sur les visages et se mêlait aux larmes de joie. Débordant d’action de grâces, les fidèles se jetaient à genoux dans la boue qui déjà dévalait les pentes de la colline et remerciaient Notre-Dame !

La pluie accomplit son œuvre rafraîchissante et purificatrice : en quelques jours, l’épidémie fut enrayée et Oran délivrée de ce terrible fléau qui avait déjà fait près de cinq mille morts !

En cette fête de l’Immaculée Conception, confions le monde et particulièrement notre pauvre France à notre Mère du Ciel.

Récitons la prière de saint Pie X pour la France (E 14).

Colorier la Sainte Vierge.

Vendredi 9 décembre

DES COCHONS OBEISSANTS

L’ÉTÉ avançait. Dans leur enclos, les pourceaux de frère Antoine Kowalczyk, à la mission Saint-Paul-des-Métis, au Canada, vivotaient tant bien que mal.

En prévision des temps difficiles, on avait semé un champ de navette, excellente nourriture pour les animaux. Elle était prête à être mangée. Mais, pour l’atteindre, il fallait passer à travers un champ d’avoine qui, lui, n’était pas assez mûr pour être coupé.

Que faire ? Attendre ? Ce serait condamner les pourceaux à mourir de faim. Les lâcher ? Ils se précipiteraient sur l’avoine et c’en serait fini de la récolte. Longtemps le supérieur hésite, puis se décide : il lâchera les bêtes dans le champ. Et périsse l’avoine ! Appelant le frère porcher, il lui commande :

« Frère Antoine, vous allez conduire vos cochons dans le champ de navette. Mais prenez garde ! Je n’entends pas qu’ils s’arrêtent en chemin pour toucher à l’avoine.

– Mais, mon Père, c’est impossible.

– Impossible ? Ce mot n’est pas français. Allez !

– Très bien, mon Père, j’irai mener les cochons. »

« Kiou ! Kiou ! Kiou ! Suivez-moi ; venez manger », lance frère Antoine en ouvrant la barrière.

Les cent cinquante cochons sortent de l’enclos en se bousculant.

« Kiou ! Kiou ! Allons, mes petits, venez de ce côté-ci. C’est le supérieur qui le commande. »

La petite armée rose continue de trottiner. Tout à coup, le troupeau s’arrête. Devant lui, un beau champ presque mûr... Que cette avoine a bonne mine ! Frère Antoine se met à genoux et fait une courte prière à sa bonne Mère du Ciel, Marie Consolatrice...

« Kiou ! Kiou ! Je vous défends bien de toucher à cette avoine. Allons, c’est plus loin qu’il faut aller. Suivez-moi. »

Notre saint s’engage dans l’étroit sentier, entre deux haies d’avoine. Un moment, les pourceaux hésitent, puis suivent docilement leur maître. Pas un brin d’avoine n’est mangé ! Le supérieur qui guettait par la fenêtre en est tout ébahi. C’est un miracle de l’humble frère !

Ô Marie Consolatrice, notre soutien dans toutes nos œuvres de charité et de mission, veillez sur nous !

Colorier les pourceaux de frère Antoine.

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Samedi 10 décembre

PAROLE D’HONNEUR !

LE Père Marie-Antoine, capucin, se rend chez une dame pour la confesser. Une voisine l’arrête et lui demande de visiter un homme qu’il faut convertir :

« Il a trois filles qu’il n’élève pas chrétiennement. Il travaille le dimanche et manque la Messe. »

Le Père demande son nom. Mettant toute sa confiance en Notre-Dame de Lourdes, il récite un bon Ave Maria et pénètre dans le jardin. L’homme était au milieu de ses choux.

« Jean, je passe dans le quartier et je veux faire votre connaissance. Vous avez l’air d’un brave homme, vous êtes voisin du couvent, et je ne vous ai jamais vu encore à la Messe dans notre chapelle ; cela m’étonne.

– Ne vous en étonnez pas, mon Père, je ne vais pas à la Messe parce que je suis trop occupé. Il me faut gagner mon pain pour mes trois filles et pour moi.

– Ne craignez pas, mon ami, ne craignez pas. Dieu n’a jamais laissé mourir de faim ceux qui entendent la Messe ; moi, je vous promets qu’il vous assistera. » Et, lui tendant la main :

« Frappez-la, et parole d’honneur !

– Je vous le promets, mon Père, et parole d’honneur. »

Notre Père expliquait que le Bon Dieu s’occupe de nous comme « un bon jardinier s’occupe de ses fleurs, de ses légumes. Et la Vierge Marie est la  belle Fruitière  ! Elle ne désire qu’une chose : que nous lui donnions notre cœur comme une belle pomme bien mûre ! »

Ô Immaculée, Rose entre les épines, priez pour nous !

Colorier le jardin de Jean.

Dimanche 11 décembre – IIIe dimanche de l’Avent

LE CHOU DU PERE MARIE-ANTOINE !

LE Père Marie-Antoine s’en alla content. C’était un lundi matin. La bonne Providence n’attendit pas le dimanche pour venir à son aide. Le lendemain, par un phénomène de nature exceptionnelle, un des choux-fleurs du jardin de Jean grandit outre mesure : on n’en avait jamais vu de semblable.

Toutes les femmes du quartier venaient le voir et découvraient dans le chou tous les instruments de la Passion : c’était merveilleux. Celle qui l’avait fait pénétrer dans le jardin criait plus fort que les autres :

« C’est un miracle ! C’est un miracle ! Venez voir le chou du Père Marie-Antoine ! »

Ce chou, étrange, était haut de près de deux mètres. On le transporta au milieu du jardin, on l’entoura de grands linges blancs. Toute la ville apprit l’existence du phénomène et accourut pour le voir.

Voyant ce concours, Jean ne perdit pas le nord. Trois portails fermaient son jardin. Il plaça une de ses filles à chaque entrée, demandant un ou deux sous aux visiteurs. Plusieurs messieurs et grandes dames en donnèrent dix.

À la fin du second jour, quinze cents francs étaient recueillis. Jean en eut assez pour assurer cinq cents francs de dot à chacune de ses filles.

Elles vinrent le lendemain se confesser avec leur père, manifestant de très grands sentiments de piété. « Voilà les bonnes choses qu’un Ave Maria peut faire sortir d’un chou », concluait le Père en riant.

Je vous aime, ô Marie, Souveraine de l’univers, à qui toute puissance a été donnée au Ciel et sur la terre.

Colorier le chou-fleur du Père Marie-Antoine.

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Lundi 12 décembre

ÉTONNANT GARDE DU CORPS

UN soir, comme don Bosco rentrait chez lui seul et non sans quelque appréhension, sa chère protectrice, Notre-Dame Auxiliatrice, lui envoya un étonnant garde du corps : un chien, grand de près d’un mètre !

« À première vue, il me fit peur. Mais, comme il me faisait des cajoleries comme si j’étais son maître, nous sommes entrés en bonnes relations et il m’accompagna jusqu’à l’Oratoire. Je lui donnai le nom de Grigio en raison de la couleur de son poil.

« Une autre fois, par une nuit brumeuse et pluvieuse, je revenais de la ville. À un certain point du trajet, je m’aperçois que deux hommes marchent à peu de distance de moi, ralentissant ou accélérant le pas selon que je ralentissais ou accélérais le mien.

« Je tentai de rebrousser chemin, mais c’était trop tard. Ils me jetèrent un manteau sur le visage. L’un essayait de m’obturer la bouche à l’aide d’un mouchoir. Je voulais crier, mais je ne le pouvais plus. À ce moment apparut le Grigio. Hurlant comme un ours, il s’élança, les pattes contre l’un, la gueule ouverte près de la figure de l’autre, de sorte qu’ils se trouvaient obligés d’entortiller le chien avant moi.

« Le Grigio continuait à hurler comme un loup ou un ours enragé. Les autres reprirent leur chemin et mon bon chien, toujours à mes côtés, m’accompagna jusqu’à l’Œuvre Cottolengo. »

Notre-Dame Auxiliatrice, qui nous délivrez de tout péril, priez pour nous !

Colorier le Grigio.

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Mardi 13 décembre

UNE VERITABLE PROVIDENCE

DEPUIS ce jour, le grigio apparaissait brusquement dans la rue lorsque don Bosco rentrait seul le soir. Une fois, les jeunes gens de la maison le virent entrer dans la cour. À cette apparition inattendue, tous furent effrayés.

« “ N’ayez pas peur, leur dit don Bosco, c’est mon grigio, laissez-le venir. ” La brave bête s’approcha de moi et me fit fête. Je le caressai, lui présentai de la soupe, du pain, quelques aliments, il refusa tout. Il ne voulut même pas flairer ce que je lui donnais, se contentant de remuer les oreilles et d’agiter la queue. Il appuya la tête sur la nappe, comme s’il voulait me parler et me souhaiter le bonsoir.

« Puis, les enfants l’accompagnèrent à la porte, à la fois étonnés et joyeux. Je me souviens que, ce soir-là, j’étais rentré tard à la maison et qu’un ami m’avait ramené dans sa voiture. »

Cette dernière précision explique le comportement du chien. N’ayant pas trouvé don Bosco en chemin, il était venu s’assurer qu’il était bien rentré !

« Je n’ai jamais pu en connaître le maître. Je sais seulement que cet animal fut pour moi une véritable providence au milieu des dangers que j’ai rencontrés », confia saint Jean Bosco.

Chantons le cantique à Notre-Dame Auxiliatrice (E 87).

Colorier don Bosco.

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Mercredi 14 décembre

LA MONTAGNE PELEE

NOUS sommes en Martinique, le Vendredi saint 28 mars 1902. Pour prouver leur indépendance d’esprit, les représentants de la “ libre-pensée ” se préparent à manger avec fanfaronnade les aliments les plus gras, bravant l’abstinence universelle.

Puis, la bande diabolique parcourt les rues, ridiculisant l’image du Christ qu’ils ont emportée avec eux. Sur le chemin qui mène à la Montagne Pelée, quatorze fois, la troupe s’arrête, parodiant les quatorze stations du chemin de Croix. Arrivés au sommet, ils jettent l’image de Jésus dans le cratère du volcan !

Deux mois plus tard, le 8 mai, les cloches des églises sonnent, appelant les fidèles aux premiers offices de l’Ascension. Soudain, une détonation terrible retentit. Une nuée fumante, noire, sillonnée d’éclairs, s’échappe du volcan et se précipite sur Saint-Pierre. En soixante-dix secondes, la ville est rayée de la carte.

Il ne reste que des murs déchiquetés et calcinés, un amas indescriptible de gravats, d’arbres carbonisés. Des quarante mille habitants, pas un n’en réchappa. Tous furent brûlés, asphyxiés, électrocutés en un éclair.

« Quand Dieu n’est pas content, par colère, mais aussi par miséricorde, il sévit, sachant que, en punissant, il fera réfléchir les meilleurs. » (notre Père)

Colorier le volcan en éruption.

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Jeudi 15 décembre

NOTRE-DAME DE LA DELIVRANDE

LA paroisse du Morne-Rouge, proche du volcan et plus exposée que Saint-Pierre, aurait dû être ­anéantie. Elle fut l’objet d’une éclatante protection du Ciel !

Son curé, le Père Mary, exhorta vivement ses pa­roissiens, réunis dans son église, à la pénitence et à la reconnaissance envers Notre-Dame de la Délivrande qui venait de les sauver de la mort.

Ne pouvant fuir, car tout n’était que ruine, ils restèrent dans le sanctuaire, priant aux pieds de la Madone miraculeuse. Le Père demeura au milieu de son troupeau pour lui prodiguer tous les secours en son pouvoir. Il devint plus que jamais la providence de cette population éprouvée, leur procurant des vivres.

Il prolongea ainsi la vie de ses paroissiens. Surtout, il les prépara à mourir, car le volcan n’était pas éteint. Il pouvait de nouveau exploser et les anéantir.

C’est ce qui arriva le 30 août, où une grêle de roches et de lave incandescente s’abattit sur le bourg. Cette fois, les habitants du Morne-Rouge ne furent pas épargnés. Bien prêts à paraître devant le Bon Dieu, ils moururent tous, en victimes expiatrices.

La chapelle fut totalement détruite. Or, au milieu des ruines, un peu noircie, la statue de Notre-Dame de la Délivrande était restée debout et intacte sur son piédestal qui ne fut pas ébranlé !

Notre-Dame de la Délivrande, protégez-nous !

Colorier les nuages et la fumée du volcan.

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Vendredi 16 décembre

LE TITANIC

CONSTRUIT en 1909, le Titanic était à cette époque le plus grand navire du monde, avec ces 268, 99 mètres de long. Large de 28, 5 mètres, et haut de 30 mètres, il possédait 10 étages de pont. Pouvant accueillir 2 603 passagers, il était muni de 20 canots de sauvetage, pouvant transporter 1 178 personnes.

Sur la coque de ce géant des mers, les armateurs athées avaient fait peindre leur devise : Ni Dieu ni Maître. Doté de compartiments étanches, il était réputé insubmersible. « Ni la terre ni le ciel ne peuvent l’engloutir ! Le Christ même ne pourra le couler ! » se vantaient les constructeurs.

Le 10 avril 1912, le paquebot commence son voyage inaugural quand, le dimanche 14, il heurte un iceberg qui racle le côté droit sur 100 mètres, biffant d’un trait mortel l’inscription blasphématoire.

La pression fait sauter la ligne de rivets raccordant les plaques : les fissures laissent passer de 3 500 à 4 300 litres d’eau par seconde ! Or, les pompes de cale ne peuvent en évacuer que 110. L’eau passe par-dessus les cloisons et se déverse dans des compartiments supérieurs.

Le navire envoie un premier signal de détresse à 22 h 25. Le premier canot est mis à l’eau à 0 h 45, le dernier à 2 h 05. À 2 h 18, le paquebot se brise en deux ; l’avant coule à 2 h 20, la partie arrière se dresse verticalement puis coule à son tour. Sur 2 201 personnes à bord, 1 490 sont mortes.

« Ce naufrage est une punition de Dieu. Les ouvriers qui ont construit le bateau étaient coupables d’impiété. Les capitalistes qui ont fourni l’argent étaient coupables de spéculation financière. Les passagers des meilleures classes sont coupables parce qu’ils dépensaient leur argent pour rien. Tous ces gens n’avaient pas pensé que Dieu avait son mot à dire. » (notre Père)

Récitez la prière Très Sainte Trinité, en réparation.

Colorier la mer.

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Samedi 17 décembre

UN MERVEILLEUX SPECTACLE !

LE 13 septembre 1917, un très grand nombre de pèlerins se trouvait à la Cova da Iria. À midi l’on entendit subitement des cris de joie, tous voyaient quelque chose dans le ciel !

Un globe lumineux se déplaçait du levant vers le couchant, et glissait majestueusement dans l’espace... Il se dirigeait vers le chêne-vert de l’Apparition.

L’éclat du soleil diminua, l’atmosphère devint jaune d’or. Le jour baissa tellement que certains rapportèrent avoir distingué les étoiles dans le ciel. Notre-Dame était descendue !

Pendant l’apparition, des pèlerins virent un spectacle merveilleux : une pluie de pétales blancs qui tombaient lentement du ciel et disparaissaient en arrivant à terre. Que c’était beau !

En outre, une nuée agréable à voir se forma autour de l’arc rustique, montant du sol à plusieurs reprises comme si quelqu’un encensait liturgiquement l’apparition. Magnifique !

Lorsque Notre-Dame commença à s’élever, les pèlerins virent de nouveau le globe lumineux, de forme ovale. Il s’éloignait en direction de l’orient. Le céleste véhicule reconduisait la Reine des anges à sa demeure éternelle.

La Providence voulait que ces signes atmosphériques accompagnent la venue de Notre-Dame. Ils authentifiaient les apparitions et les demandes de la Sainte Vierge : prière du chapelet et pénitence pour les pécheurs.

Colorier le nuage de la Sainte Vierge et le globe lumineux.

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Dimanche 18 décembre

LA CHUTE DU SOLEIL

UN mois plus tard, le 13 octobre, le reflet de la lumière de Notre-Dame se projeta sur le soleil. Les pèlerins purent le regarder sans en être incom­modés. Il s’éteignait et se rallumait, tantôt d’une manière, tantôt d’une autre.

« Il lançait des faisceaux de lumière et peignait tout de différentes couleurs : les arbres, les gens, le sol, l’air. À un certain moment, il s’ébranla, parut tournoyer et finalement se détacher du ciel.

« Il paraissait grossir de volume, se précipiter et tomber sur la terre, comme pour annoncer quelque chose à la fois d’heureux et d’effrayant. Il semblait descendre vers nous, manifestant le miracle, et saluant la Reine des cieux et de l’univers qui parlait aux trois pastoureaux. »

« Le soleil, dira encore Maria Carreira, semblait une roue de feu qui allait tomber sur la foule. »

Finalement, il s’arrêta, et tous poussèrent un soupir de soulagement.

Maria Rosa disait : « Le soleil, personne ne peut y toucher. » Notre-Dame, Elle, commande au soleil !

Colorier le soleil tournoyant.

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Lundi 19 décembre

LE MIRACLE DES COLOMBES

APRÈS la Deuxième Guerre mondiale, la Vierge pèlerine, Notre-Dame de Fatima, parcourut le monde. Pendant les treize années que dura cette procession, des colombes accompagnèrent la statue. Elles volaient autour d’Elle, restaient sur ses épaules ou à ses pieds.

À Lisbonne, l’une d’elles se posa sur la couronne de la Vierge. Tournée vers la table de communion, elle demeura ainsi, ailes déployées, tout le temps de la communion de trois mille fidèles !

Dans l’église de Sobral de Monte Agraço, une autre, en volant, éteignit la flamme d’un des quatre cierges qui encadraient le trône. La colombe revint aussitôt en arrière et se posa au sommet de la bougie éteinte. Elle resta plusieurs heures dans cette position incommode !

Une autre fois, en Nouvelle-Calédonie, une blanche colombe se posa sur les mains jointes de Notre-Dame de Fatima. De son bec, elle caressa le visage de la Sainte Vierge !

Les colombes accompagnèrent Notre-Dame dans les pays officiellement catholiques. Mais, dans les pays qui foulaient aux pieds l’Évangile, point de bénédiction ni de colombes.

Ô Cœur Immaculé de Marie, sainte Colombe du Divin Paraclet, embrasez mon cœur du Divin Amour dont vous brûlez !

Colorier les colombes.

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Mardi 20 décembre

AU POLE MAGNETIQUE

LE Père Henry, oblat de Marie Immaculé dans le Grand Nord, avait décidé d’édifier une chapelle dans la péninsule de Boothia.

« Au printemps 1948, je réquisitionnais cinq de mes meilleurs et plus fervents Esquimaux. C’était un coup d’audace, mais la mer étant notre seul chemin, il fallait profiter de la dernière glace solide, sous peine de manquer la fondation cette année-là.

« J’avais eu l’idée, au moment du départ, de faire de ce voyage une sorte de procession mariale comme j’apprenais qu’on en faisait partout [en l’honneur de Notre-Dame du Grand Retour]. Nous plaçâmes donc sur la traîne d’avant une image de Notre-Dame du Perpétuel Secours, vénérée par tous nos chrétiens de Pelly Bay, et nous nous mîmes en route vers le pôle magnétique.

« À notre arrivée, je choisis tout de suite un beau plateau surplombant la mer et le consacrai à Marie. “ C’est votre douaire, ma bonne Mère, régnez ici, soyez un flambeau pour les païens qui vous entourent. ” »

Ô Mère du Perpétuel Secours, pour que je sois votre joie et vous la mienne, venez à mon secours !

Colorier le Père Henry, sur son traîneau.

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Mercredi 21 décembre

VICTORIEUSE DU SERPENT

LES Esquimaux et le Père prièrent ardemment Marie pour avoir du beau temps. Or, au moment de se mettre à l’œuvre, une tempête formidable de vent et de neige se déchaîna soudain. Après avoir attendu en vain une accalmie, ils décidèrent de se mettre tout de même au travail.

« Nous bâtissions comme des trappistes, en silence et en priant. La tempête rageait toujours. Nous attaquâmes quand même la charpente. La petite chapelle montait de peine et de misère dans la rafale. Le vent nous arrachait parfois des mains les planches, qui volaient comme des fétus. J’en pleurais. Et je me permis de dire à la Sainte Vierge : “ Vous devriez tout de même nous aider. 

« Or, la tempête ne cessa que le quatrième jour, quand nous eûmes fini de poser la dernière planche. À notre étonnement, la chapelle était belle et droite.

« Je restais quand même perplexe sur la persistance mystérieuse de cette tempête malgré tant de prières. Je crois avoir trouvé la réponse. Nous avions précisément bâti, sans le savoir, sur un emplacement historique. Ce plateau avait toujours servi, de mémoire d’Esquimau, à des séances annuelles de sorcellerie. J’ai pensé que le démon ne voulait pas quitter la place. Eh bien ! il s’en est allé. La Sainte Vierge l’a écrasé une fois de plus. »

Cet événement est la figure de ce que sera le triomphe du Cœur Immaculé de Marie : il sera combattu par le démon mais il n’en sera pas moins certain.

Vierge puissante, qui commandez au vent et à la mer, priez pour nous !

Colorier le traîneau du Père Henry.

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Jeudi 22 décembre

LA VIERGE AUX POISSONS

À l’endroit où se trouve le village d’Osiornoe, au Kazakhstan, il n’y avait autrefois rien d’autre que la steppe. Dans cette région inhospitalière, le climat est le plus rude du monde : de moins quarante degrés, voire moins cinquante en hiver, à plus quarante degrés en été ! On dit que seuls les loups et les grands aigles sibériens peuvent y survivre.

Le 17 juin 1936, mille cinq cents catholiques arrachés de leurs terres y furent déportés sur ordre de Staline. Les enfants et les vieillards ne survécurent pas. Les plus robustes creusèrent des trous dans la terre pour se protéger du vent violent.

Ils passèrent ainsi le premier hiver, transis de froid. Ils n’avaient rien à manger, sinon ce que leur donnaient les Kazakhs. Mais ils avaient leur chapelet et, dès le premier jour, le récitèrent sans relâche, en appelant la Vierge à leur secours.

En 1941, après un hiver particulièrement rigoureux, un insolite dégel commença, avec un mois d’avance. Le 25 mars, en la fête de l’Annonciation, un grand lac se forma miraculeusement, rempli de poissons ! L’Immaculée venait au secours de ses enfants éprouvés.

Les “ athées ” cherchèrent une explication “ scientifique ” du phénomène, tout en profitant de l’aubaine... Quant aux catholiques, ils continuèrent à réciter le chapelet, et donnèrent à ce lieu le nom d’Osiornoe, “ l’endroit du lac ”.

« Qui n’a pas peur de ce que demain va nous apporter ? Quand nous jetons les yeux sur ce futur, nous savons que les yeux de la Vierge s’y posent avec nous, à notre demande. Nous n’avons qu’à nous cacher dans son Cœur pour être réconfortés, à l’abri », disait notre Père. Récitons notre chapelet avec confiance.

Colorier les poissons.

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Vendredi 23 décembre

MARCHER SUR LA LUNE ?

DEUX astronautes, qui se dirigeaient vers la lune, n’étaient pas parvenus au but qu’ils s’étaient proposé. Sœur Lucie, carmélite à Coïmbre, en tira cette leçon :

« En sortant de la maison, je me suis arrêtée quelques instants, pour observer les abeilles d’une ruche : elles travaillaient laborieusement !

« Soudain, j’ai remarqué une petite fourmi. Elle grimpait sur le fil d’une toile d’araignée, pour atteindre la ruche. Mais une abeille, qui arrivait les pattes pleines de pollen, a heurté le fil, l’a cassé et la fourmi est tombée par terre, sans parvenir à son but.

« Je me suis souvenue alors des astronautes qui erraient, perdus dans l’espace. J’ai eu pitié d’eux et j’ai pensé : cette fourmi tombe par terre et l’abeille entre triomphante dans la ruche avec le fruit de son travail !

« Toutes les deux nous représentent ce que sont le pouvoir et la science humaine, en comparaison du pouvoir et de la science de Dieu. Que d’études, que de calculs, que d’efforts et de sacrifices il a fallu aux hommes pour atteindre leur idéal et fouler le sol d’un astre !

« Cependant, Dieu a créé ce même astre en un seul acte de son vouloir, de sa sagesse et de son pouvoir. Tout-puissant comme Il est, Il l’a placé là et le maintient toujours dans la même position, parcourant toujours la même route que Dieu lui a tracée et tant que Dieu le voudra ainsi.

« Et il ne s’agit pas seulement de la lune... mais de tous les autres astres, connus et inconnus, qui tournent dans l’espace et où les hommes n’ont même pas l’idée d’aller. Nous avons ici, côte à côte, la grandeur de Dieu et l’impuissance de l’homme.

« À notre époque où les sciences se sont beaucoup développées, où des hommes audacieux ont réussi à marcher sur la lune et où le monde se glorifie d’innombrables progrès, aucun des savants modernes ne doit oublier le nom et la grandeur de l’Artisan qui a fabriqué tous ces mondes qu’ils désirent tant pénétrer. »

Dieu Père, Fils et Saint-Esprit existe. Les autres dieux n’existent pas. Demandons pardon pour tous ceux qui nient l’existence de notre très chéri Père Céleste, notre Créateur :

« Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et qui ne vous aiment pas. »

Colorier la lune.

Samedi 24 décembre

ALLER AU CIEL !

LE cardinal Luciani, patriarche de Venise, s’adressait ainsi à ses ouailles : « L’homme a été jusque sur la lune, il a marché sur la lune. L’homme s’est dit :

« “ Je suis grand. Je maîtrise le progrès. Je découvrirai encore de nouvelles choses. Je tiens dans ma main le monde entier. 

« Cependant, mes frères, toutes les sciences ne seront jamais capables de nous dire pourquoi nous sommes en ce monde. Le Christ seul donne une réponse :

« “ Sois un pèlerin dans ce monde, sois de passage, ta patrie est là-haut. 

« Certains ne veulent pas être petits, et disent : “ Je ne veux pas être exploité par Dieu ”. Mais, si Dieu demande à être servi, s’il demande que nous observions ses commandements, ce n’est pas pour son intérêt, mais dans notre intérêt.

« Quand j’étais évêque de Vittorio Veneto, je suis allé acheter une auto. Celui qui me l’a vendue m’a dit :

« “ Permettez-moi d’insister, c’est une bonne voiture, tenez-en compte... Ne lui donnez pas de l’essence normale, mais du super. Elle le mérite ! Et de même pour l’huile : Ne lui donnez pas n’importe quelle huile. 

« J’aurais pu lui dire : “ Écoutez : Je l’ai payée, non ? Laissez-moi faire. L’essence ne me plaît pas, et encore moins son odeur. Je vais lui donner du vin mousseux ; c’est ça qui me plaît. Quant à votre huile, gardez-la ; c’est de la confiture qu’il me plaît de mettre dans son moteur. 

« “ Mettez-en, mettez-en, m’aurait-il répondu, mais je ne saurais dire comment cela se terminera. 

« C’est ainsi qu’a fait Dieu. Il est notre Créateur, il nous a donné cette auto : l’âme, le corps. Il nous a dit : “ C’est une belle auto, entretiens-la, fais comme cela. ” C’est pour notre bien. Si je dis : “ Peu m’importent tes commandements ”, ce n’est pas lui qui s’en trouve mal, c’est moi ! »

Dieu ne nous a pas créés pour marcher sur la lune, mais pour aller au Ciel. Il nous a indiqué un chemin sûr : le Cœur Immaculé de Marie !

Doux Cœur de Marie, soyez notre refuge et le chemin qui nous conduit jusqu’à Dieu.

Colorier le ciel étoilé.

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Dimanche 25 décembre

NOËL !

POUR célébrer la naissance de Jésus, notre Sauveur, au jour du solstice d’hiver, le Bon Dieu a voulu que toute la création forme un concert de louanges.

La nuit resplendit d’étoiles les plus brillantes, les anges apparaissent aux bergers et les conduisent jusqu’à la crèche, au chant de leurs hymnes. Une étoile se détourne de sa trajectoire pour guider les Mages vers le divin Enfant et sa sainte Mère.

Dans la crèche, l’Enfant Jésus se montre plein d’humilité et de douceur pour nous apprendre à être modestes, à aimer la pauvreté, l’obéissance, la pureté.

Regardons la Sainte Vierge, promettons-lui de lui obéir :

À vous, Très Sainte Vierge, je suis conquis, je veux obéir et ainsi, plaire à votre Enfant qui est mon Sauveur. Accordez-nous la grâce d’être chéris de Dieu comme des fleurs placées par vous pour orner son trône.

Colorier l’Enfant-Jésus.