Il est ressuscité !

N° 231 – Avril 2022

Rédaction : Frère Bruno Bonnet-Eymard


Méditation pour le premier samedi du mois d’avril 

 Dévotion réparatrice

LE pape François, dans la consécration solennelle  au Cœur Immaculé de Marie qu’il a prononcée le vendredi 25 mars à Saint-Pierre, en la fête de l’Annonciation, invoque Notre-Dame des Douleurs que nous venons de chanter :

« Sainte Mère de Dieu, lorsque tu étais sous la croix, Jésus, en voyant le disciple à tes côtés, t’a dit : Voici ton fils. ” (Jn 19, 26) Il t’a ainsi confié chacun d’entre nous. Puis au disciple, à chacun de nous, il a dit : Voici ta mère.  Mère, nous désirons t’accueillir maintenant dans notre vie et dans notre histoire. »

Enfin ! Benoît XVI, comme Jean-Paul II, Paul VI et Jean XXIII, refusait absolument d’accueillir Notre-Dame « dans notre histoire ». Dans notre vie personnelle, oui, tant que vous voulez. Mais « dans notre histoire », non ! La Sainte Vierge ne fait pas de politique ! C’est pourquoi Benoît a refusé de répondre à l’invitation de François lui demandant de se joindre à la cérémonie publique à Saint-Pierre.

Sans entrer dans les méandres de la pensée ou du cœur du pape François, qui, de toute manière, nous restent cachés, ce qui est formidable c’est le fait historique de cette consécration prononcée par le Saint-Père. Le Pape est le Pape, ses gestes et ses paroles ont un effet indépendamment de ses dispositions intimes. Le parallèle avec la consécration de la messe est éclairant : la consécration est valide dès que le prêtre fait consciemment ce que l’Église veut. Là, de même, le pape François a fait consciemment ce que la Sainte Vierge voulait. Cela suffit.

De même, lorsqu’il demande pardon, lorsqu’il fait le tableau de notre humanité déchue... cela compte...

François, lui, a lu le “ troisième Secret ” de Fatima et la vision sur laquelle il s’achève : « En cette heure, l’humanité, épuisée et bouleversée, est sous la croix avec toi. » Le pape François a lu la vision qui achève le grand “ Secret ” confié à Lucie, François et Jacinthe le 13 juillet 1917 :

Après « un évêque vêtu de Blanc » dont les enfants eurent « le pressentiment que c’était le Saint-Père », ils virent « plusieurs autres Évêques, Prêtres, religieux et religieuses gravissant une montagne escarpée, au sommet de laquelle était une grande Croix de tronc brut comme si elle était en chêne-liège avec l’écorce. »

Le pape François continue : « Et l’humanité a besoin de se confier à toi, de se consacrer au Christ à travers toi. Le peuple ukrainien et le peuple russe, qui te vénèrent avec amour, recourent à toi, tandis que ton Cœur bat pour eux et pour tous les peuples fauchés par la guerre, la faim, l’injustice et la misère. » Ces maux sont le châtiment annoncé par Notre-Dame le 13 juillet par lequel Dieu « punit le monde de ses crimes, par le moyen de la guerre, de la famine et des persécutions contre l’Église ».

Notre-Dame ajoutait : « Pour empêcher cela, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la Communion réparatrice des premiers samedis. Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et l’on aura la paix. Sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties. »

Le pape François n’accomplit que la moitié de la demande : la consécration de la Russie ; il a omis « la communion réparatrice des premiers samedis ». Comme l’enfant prodigue de la parabole. Sa contrition ne va pas jusqu’à comprendre le chagrin dont il a transpercé le Cœur Immaculé de Marie.

Le 10 décembre 1925, elle revint, comme elle l’avait annoncé, montrer son Cœur entouré d’épines. La guerre achevée en 1918, comme promis, les âmes ne se sont pas converties. Marie demandait « compassion » pour son « Cœur entouré des épines que les hommes ingrats m’enfoncent à chaque instant par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes, sans qu’il y ait personne pour faire acte de réparation afin de les en retirer. »

Si les hommes poussent l’ingratitude jusque-là, comment réparer ? « Toi, du moins, tâche de me consoler et dis que tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi, se confesseront, recevront la sainte Communion, réciteront un chapelet, et me tiendront compagnie pendant quinze minutes en méditant sur les quinze mystères du Rosaire, en esprit de réparation, je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. »

« Toi, du moins ». Ces paroles de la très Sainte Vierge Marie s’adressent à chacun d’entre nous, mes bien chers amis. Telle est notre “ ligne de crête ”, dans le sillage de l’Immaculée qui attire à Elle tous ceux qui veulent bien se consacrer à son Cœur Immaculé. Or, c’est indubitable, la consécration est faite, mais pour obtenir le triomphe de notre Mère, il y a une condition : établir la dévotion à son Cœur Immaculé. Cela dépend de chacun de nous : nous devons maintenir ce grand élan de foi et d’espérance qui nous a poussés jusqu’au 25 mars et qui a porté ses fruits. Ah ! l’aimer toujours plus, Elle, la prier, la supplier en réparation, sans nous lasser ! Et comment nous lasser ? Plus on l’aime, plus le cœur s’embrase, plus on veut vivre dans son Cœur Immaculé, par son Cœur, pour son Cœur. Être consacrés à Elle pour devenir la Phalange de son triomphe ! et faire revivre ainsi la Chrétienté, Corps de son Fils... Ainsi, que par Elle et en Elle, s’étende sans fin le règne de son Divin Fils.

CONFESSION.

C’est « comme une petite barrière blanche à l’entrée du jardin de l’Immaculée », disait notre Père. À ne pas franchir sans réfléchir. C’est comme si notre Mère chérie était postée dans une petite guérite du métro d’autrefois, prête à nous demander notre billet. Notre billet de confession, oui, et qui osera, en sa présence, sauter par-dessus le portillon en ignorant cette bonne Mère qui se plie à ce travail incessant avec tant d’amabilité ? Personne ! Elle est dans sa petite guérite devant laquelle passent les gens pour entrer dans l’église. La Sainte Vierge ne se tient pas dans son palais, là-haut, mais elle est plutôt près de cette petite barrière blanche, pour dire avec un charmant sourire : « Est-ce que vous vous êtes confessés ? Ah ! Il faut y passer. » Avec un tel sourire, qui nous donne une telle crainte de lui déplaire si nous lui disons Non !

Notre Père avait le don de nous faire découvrir que la confession n’était pas à l’entrée du jardin de Marie sans nécessité et sans beauté. Oui, bien sûr, la confession est absolument nécessaire, et obligatoire, mais il y a plus. C’est même agréable. Il y a une nécessité de franchir la barrière blanche pour entrer au jardin, mais il y a aussi une beauté dans la petite barrière blanche. Ce n’est pas sans suavité. C’est la grande différence avec les machines à délivrer des tickets de métro...

C’est heureux que la Vierge Marie nous arrête parce que la confession est une rencontre avec Jésus-Christ en son prêtre. Une rencontre qui prépare le grand acte de la communion qui va suivre. C’est une rencontre avec Jésus-Christ en son prêtre qui est un échange d’âme à âme, à la suite duquel la loyauté du pénitent est agréée par le Ciel.

C’est pourquoi l’accueil du pauvre pénitent par Jésus va sûrement être bon, généreux, chaleureux. À condition qu’on n’oublie pas la poinçonneuse ! Les bons billets doivent être honorés de sa signature, de son poinçon. C’est le règlement, et si on commence à jouer avec cela, ces affaires-là remontent jusqu’au trône de son royal Époux. N’allez pas enjamber la barrière, vous perdriez la confiance de votre Mère, et vous seriez jeté dehors.

COMMUNION.

La confession est une chose tellement importante ! C’est une cérémonie sans encens, sans cloches, sans orgue ni cantiques. Avec le sourire si doux de la poinçonneuse, le pardon s’ensuit avec un Ave Maria en guise de “ pénitence ”. Avec la Vierge Marie dans sa petite guérite de poinçonneuse, on voudrait rester à la regarder toujours !

Si le diable nous tourmente tellement pour nous empêcher d’aller nous confesser, il sait ce qu’il fait. Car ce sacrement nous dispose à recevoir la Sainte Communion. Qui est une communion non seulement d’âme à âme, comme au confessionnal, mais corps à corps avec Jésus. Les enfants de Fatima ont reçu la communion à la Chair et au Précieux Sang de Jésus-Christ, en 1916, pour les préparer aux apparitions de la Sainte Vierge qui ont eu lieu l’année suivante. La première apparition, c’était comme une confession qu’ils apprirent de l’Ange : « “ Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas, qui ne vous aiment pas.  Et c’est seulement à la troisième apparition que l’Ange apporta un Calice sur lequel était suspendue une Hostie de laquelle tombaient quelques gouttes de sang dans le Calice.

« Laissant le Calice et l’Hostie suspendus en l’air, il se prosterna jusqu’à terre et répéta trois fois cette prière :

« “ Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément, et je vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels il est lui-même offensé. Par les mérites infinis de son très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je vous demande la conversion des pauvres pécheurs. 

« Puis, se relevant, il prit de nouveau dans ses mains le calice et l’Hostie. Il me donna la sainte Hostie, précise Lucie, et partagea le Sang du calice entre François et Jacinthe en disant en même temps :

« “ Mangez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu. ” »

Mes bien chers frères, nous allons recevoir Jésus­Hostie, ressuscité, avec son Corps, son Âme, son Précieux Sang et sa Divinité pour avoir accès à la vie éternelle qui consiste ici-bas à consoler notre Dieu.

LE CHAPELET.

À Fatima, Notre-Dame a demandé que nous récitions le chapelet tous les jours et que, le premier samedi de cinq mois de suite, nous méditions les mystères joyeux, douloureux et glorieux du Rosaire ; celui qui fait cela le premier samedi de chaque mois, cinq mois de suite : confession, communion et un quart d’heure de méditation sur les quinze mystères du Rosaire en compagnie de la Sainte Vierge... celui-là prend un billet pour le Ciel : pour nous, mais aussi pour toutes les âmes, surtout celles qui en ont le plus besoin, parce que, si personne ne prie pour elles, elles tomberont en Enfer. C’est cela qui rend tellement triste la Sainte Vierge à Fatima. Elle n’a jamais souri. Puisque le pape François nous a consacrés à elle, nous la consolerons beaucoup, c’est pour cela que nous voulons obéir et faire tout ce qu’elle a demandé, afin de la consoler.

Ceux qui le font ont leur billet pour le Ciel, la Sainte Vierge l’a dit :

« Tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi, se confesseront, recevront la sainte Communion, réciteront un chapelet, et me tiendront compagnie pendant quinze minutes en méditant sur les quinze mystères du Rosaire, en esprit de  réparation ”, je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. ” »

Dès la deuxième apparition, celle du 13 juin 1917, elle dit à ceux qui embrasseront la dévotion à son Cœur Immaculé : « Je promets le salut, ces âmes seront chéries de Dieu, comme des fleurs placées par moi pour orner son trône. »

À force de dire des mots gentils, l’enfant qui gazouille sur le sein de sa mère, lui dit un beau jour : « Je vous aime, Maman ! » C’est ce que nous a appris à dire un beau jour notre Père. Et depuis, nous n’avons plus cessé de dire : « Je vous aime ô Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. »

Il n’y a plus besoin d’expliquer pourquoi la Sainte Vierge veut que l’on récite le chapelet. Celui qui aime... comprend.

Les moines disent leur bréviaire. Le mot “ bré­viaire ” veut dire “ abréviation ”. C’est le petit livre correspondant au gros livre que les moines ont dans leurs stalles. Ils s’y prennent à deux pour ouvrir le livre à la page qu’ils liront ensuite du fond de leur stalle.

Les moines rendent honneur et gloire à Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit ; mais en disant le Rosaire, on passe par Marie pour aller aussi à Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, et les consoler des indifférences et outrages de ceux qui ne croient pas, n’adorent pas, n’espèrent pas, n’aiment pas.

On passe par Marie à chaque parole, mais il n’empêche que c’est à Dieu, Père, Fils et Saint-­Esprit que le Rosaire nous renvoie. Réciter son Rosaire, c’est la prière parallèle de l’humble fidèle qui passe par Marie pour aller à Dieu. Le chapelet est une sorte de résumé de la vie entière, de toute vie en trois étapes, sur le modèle de la vie de Marie, de Jésus, de Joseph.

Les mystères joyeux, c’est Marie qui apprend qu’elle va devenir la Mère de Jésus, notre Sauveur. On commence par cette joie. Notre Père disait : « Je trouve que ce serait mieux de commencer l’histoire sainte par ce mystère joyeux que par la création qui est singulièrement souillée par le péché originel dès qu’on a fait un pas. »

Le commencement de l’Évangile, “ Bonne Nou­velle ”, c’est l’Angélus, c’est la parole de l’ange Gabriel à Marie : « Réjouissez-vous Marie, kairé », les mystères joyeux sont ceux d’un petit enfant sur le sein de sa Mère : tout est douceur, caresses, amour. C’est ainsi que Jésus a vécu et c’est comme cela que nous commençons notre journée : douceur, caresses, tendresses de Jésus qui est notre Sauveur, par la grâce de Marie, sa divine Mère.

Ensuite viennent les mystères douloureux du Fils de Dieu venu nous sauver par la grâce de Marie Corédemptrice. On ne la quitte pas, on la trouve au pied de la Croix avec ses “ sept douleurs ”, c’est-à-dire la douleur sans mesure d’un cœur très maternel, endurée par la force, la puissance du Saint-Esprit.

Les mystères glorieux semblent plus convenir au Père dans sa gloire finale ; le moine et le pauvre laïc méritent bien de regarder humblement vers le Ciel qui n’est peut-être pas loin. C’est toute la vie de l’Église qui est évoquée dans le troisième chapelet.

Et c’est encore par Marie, en Marie, pour Marie : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. »

« Aimer son chapelet, disait notre Père, à cause de ces dernières paroles, c’est se promettre de ne plus quitter son chapelet. »

« “ Ta pensée de la mort ”, écrivait le Père de Foucauld sur son diaire en 1896. Il pensait au martyre qu’il désirait et a obtenu après vingt ans de préparation héroïque, mais à force d’implorer la Sainte Vierge “ maintenant et à l’heure de notre mort ”. »

« Ce qui nous charme dans notre chapelet, disait notre Père, c’est sa relation avec la vertu d’espérance. La Sainte Espérance. » À mesure qu’on monte vers la Croix, cette grande Croix de troncs bruts comme si elle était en chêne-liège avec l’écorce, qui est au sommet de la « montagne escarpée » que gravissent évêques, prêtres, religieux et religieuses derrière le Saint-Père dans la vision du 13 juillet 1917.

« La suite des mystères que nous célébrons en récitant notre Rosaire enveloppe des mystères que Marie a vécus avant nous. Si nous avons peur de la mort, nous savons que Marie a vu de près la mort de son Fils sur la Croix, qui a été sa mort spirituelle à elle, son martyre. C’est ainsi que nous pouvons faire coïncider nos propres vies, nos propres besoins avec la vie de Notre-Seigneur et la vie de la Vierge Marie. Au chapelet des épreuves de notre vie répond le chapelet qui s’égrène silencieusement entre les doigts de notre Mère du Ciel. »

NOËL ! – LA CLÉ DU PARADIS

Lors de son pèlerinage à Fatima en juillet 1977, le cardinal Luciani raconta cette légende vénitienne aux vingt mille fidèles venus écouter son homélie :

« Un matin, un père de famille arrive à l’entrée du Paradis et frappe à la porte.

« “ Je t’attendais, je vais t’ouvrir tout de suite ”, lui répond saint Pierre.

« Derrière la porte, l’Apôtre ouvre un tiroir et s’interroge : “ Où ai-je donc mis la clé ? Elle était pourtant là, il y a peu de temps. ” Hélas ! il ne la retrouve pas.

« Une religieuse, puis une mère de famille se présentent à leur tour. Saint Pierre s’alarme : “ Pour l’amour de Dieu, leur dit-il, ne faites pas tant de bruit, parce que si Jésus s’aperçoit que j’ai perdu la clé, il me retirera ma fonction de portier et, après avoir assumé ce primat pendant deux mille ans, je vais perdre la face. ” La file d’attente s’allonge... Saint Pierre ne retrouve toujours pas la clé.

« Enfin se présente une petite vieille, toute de noir vêtue, qui, à la surprise générale, s’exclame : “ Mais la clé, je l’ai, moi ! 

« Aussitôt le long cortège des âmes se divise en deux files entre lesquelles s’avance la grand-mère, fêtée et saluée par tous. Arrivée à la porte, elle plonge la main dans la poche de son tablier, prend son chapelet et glisse la petite croix dans le trou de la serrure. La porte s’ouvre. Tous, en joie, chantent alors les louanges de Dieu. »

Le cardinal en tira une admirable leçon : « Vous avez la clé du Paradis dans vos mains. Récitez le saint Rosaire. »

Mais ce que Jésus veut, c’est une dévotion “ réparatrice ”, désintéressée, non pas seulement pour gagner le paradis, mais pour consoler le Cœur Immaculé de Marie. Lucie rapportait à Jésus que son confesseur disait que « cette dévotion ne faisait pas défaut dans le monde, parce qu’il y avait déjà beaucoup d’âmes qui Vous recevaient chaque premier samedi, en l’honneur de Notre-Dame et des quinze mystères du Rosaire.

 C’est vrai, ma fille, que beaucoup d’âmes commencent, mais peu vont jusqu’au bout et celles qui persévèrent le font pour recevoir les grâces qui y sont promises. Les âmes qui font les cinq premiers samedis avec ferveur et dans le but de faire réparation au Cœur de ta Mère du Ciel me plaisent davantage que celles qui en font quinze, tièdes et indifférentes. »

THÉRÈSE SERT JÉSUS POUR SAUVER DES ÂMES

Mère Agnès, sa sœur Pauline, écrit cette parole de Thérèse : « Elle me dit une autre fois :  À l’Office de Sexte, il y a un verset que je prononce tous les jours à contrecœur. C’est celui-ci : Inclinavi cor meum ad faciendas justificationes tuas in æternum, propter retributionem (Ps 118). Intérieurement je m’empresse de dire : Ô mon Jésus, vous savez bien que ce n’est pas pour la récompense que je vous sers ; mais uniquement parce que je vous aime et pour sauver des âmes. ” » (Avent 2020, selon les Derniers entretiens) Mais précisément, c’est par là qu’elle “ répare ” et “ console ” Notre-Dame.

Mettons-nous à son école, mes bien chers frères. Pratiquons la dévotion réparatrice avec le désintéressement souhaité par Notre-Seigneur auprès de Lucie qui lui demandait pourquoi il ne convertirait pas la Russie sans que Sa Sainteté fasse cette consécration : « Parce que, lui répondit Notre-Seigneur, je veux que toute mon Église reconnaisse cette consécration comme un triomphe du Cœur Immaculé de Marie, afin d’étendre ensuite son culte et placer, à côté de la dévotion à mon divin Cœur la dévotion à son Cœur Immaculé. »

Lucie avait bien écrit “ consécration ”, à l’étonnement de notre Père qui pensait que Jésus avait voulu dire “ conversion ” de la Russie. Mais non : aujourd’hui, nous voyons bien que cette “ consécration ” prononcée par le pape François est un “ miracle ” qui retentit aujourd’hui dans toute l’Église, tellement la hiérarchie s’y est opposée depuis cent ans. D’ailleurs, Lucie le dit bien elle-même en répondant à Jésus : « Mais, mon Dieu, le Saint-Père ne me croira pas, si vous ne le mouvez vous-même par une inspiration spéciale », Jésus le sait bien. Mais il répond en annonçant le miracle auquel nous assistons aujourd’hui :

« Le Saint-Père ! Priez beaucoup pour le Saint-Père. Il la fera, mais ce sera tard. Cependant, le Cœur Immaculé de Marie sauvera la Russie, elle lui est confiée. »

Mes bien chers frères, prions beaucoup pour le Saint-Père afin de lui obtenir un jour la grâce de remplir pleinement la demande de Notre-Dame en recommandant la dévotion réparatrice des cinq premiers samedis. 

Frère Bruno de Jésus-Marie