Point 141. La communauté nationale

Sachant que la lutte pour la vie est la condition naturelle des hommes sur la terre, la sauvegarde de la prospérité des familles est renvoyée de degré en degré jusqu’à la nation dont une fonction essentielle est la paix, le maintien de la paix, forme éminente de guerre économique que maîtrise la prudence royale du chef de l’État qui, conjointe à la force, assure la tempérance de la communauté nationale, mère de toute justice.

1. Depuis la Révolution de 1789, mais d’une manière accélérée depuis 1989, la formation de coalitions professionnelles, de commerce, puis de finance et enfin d’industrie provoque l’éclatement de tous les cadres naturels. Il en résulte, dans une société totalement émancipée de ses instincts séculaires d’équilibre naturel et de prudence, un emballement de la vie économique qui, aujourd’hui, menace d’emporter le monde dans une folie de profit sans règle à la catastrophe. La communauté nationale, là où elle existe, est l’ultime force écologique, actuellement du moins, capable de maîtriser ce phénomène sauvage et de rappeler à la prudence les forces économiques déchaînées.

2. La nation est le plus vaste des cadres communautaires d’esprit encore « familial », où puisse se retrouver et s’imposer par voie d’autorité paternelle cette plus ample « prudence » qui sera notre quatrième « utopie ». Dans cette unité d’essence supérieure, politique, des équilibres nécessaires peuvent être sauvegardés ou restaurés, tels ceux d’agriculture et d’industrie, de ville et campagne, de dépenses et investissements, de production et consommation, de capital et travail, d’exportation et importation, de même que les harmonies sociales indispensables entre classes, régions et peuples.

3. Au-delà, actuellement, il n’existe pas de communauté écologique internationale autre qu’illusoire, et point d’autorité souveraine efficace pour la défense du bien commun des familles. Force est donc à chaque nation de s’essayer à étendre sa puissance organisatrice au-delà des frontières pour contrôler ses approvisionnements en matières premières, l’équilibre de ses échanges, la tenue de sa monnaie sur le marché international, etc. Comme entre familles, la vertu de prudence est encore entre nations la ­meilleure garantie d’équilibre écologique !