La Bienheureuse Vierge Marie
et les 150 Points de la Phalange

Je vais vous expliquer maintenant comment la Sainte Vierge présida à la rédaction de ces 150 points et comment elle préside à votre lecture des 150 points et, je l’espère d’elle, du Ciel, comment la Sainte Vierge présidera, peut-être dans pas trop longtemps, à la réalisation des 150 points de notre doctrine, catholique, royale et communautaire (...).

1. LA RELIGION CATHOLIQUE (PointS 1 à 50)

Vous verrez que les points les plus décisifs sont ceux qui concernent le libéralisme. La perversion de l’esprit humain, c’est le libéralisme qui vient de l’illuminisme protestant. J’explique ce qu’est la faute essentielle du libéral.

Or, la Vierge Marie, le libéral la méprise, il a une haine des apparitions de la Vierge parce qu’il veut rester libre, et que cette espèce d’entrée des volontés célestes dans notre organisation de la vie temporelle, cela lui répugne absolument ; il faut que l’homme soit libre. Le libéral est opposé à la Sainte Vierge ; la Sainte Vierge est opposée au libéral (...).

1) Il s’autolâtre lui-même, il est juge souverain, il juge tout d’après lui-même (...).

2) Le libéral est esclave de l’opinion ; c’est ainsi que tous nos libéraux catholiques, depuis cent cinquante ans, ont été d’abandon en abandon, de compromis en compromis. Pourquoi ? Parce que c’était des gens de salons, des lâches. Et donc, pour ne pas recevoir les coups, les moqueries de l’ennemi, ils se sont ralliés à lui. Comment voulez-vous qu’un dévot de la Sainte Vierge soit libéral ? Comment voulez-vous qu’un libéral soit dévot de la Sainte Vierge ?

3) Le libéral est adulateur de l’État. C’est une doctrine libérale qu’il y a la religion, les curés dans une certaine sphère, la sphère du sacré, la sphère du religieux, mais que l’État, lui, est indépendant, laïc. L’État en tant que tel est athée, païen, indifférent à la religion (...). Ces cinquante premiers points sont terribles contre ce libéralisme qui trahit l’Église depuis cent cinquante ans (...). Je dis que pour se dépouiller du libéralisme, y renoncer et redevenir intégralement catholique, il faut vraiment que la Sainte Vierge fasse en nous un miracle (...).

La pureté de la foi, pour la Sainte Vierge, a été la sagesse d’être pleinement ouverte à l’enseignement des Écritures. La sagesse de la foi pour nous, consiste à recevoir l’enseignement traditionnel de l’Église dans son intégralité sans en sauter une ligne, en nous accordant à cette foi au lieu de l’accorder à notre caprice. (...). En même temps, parce que ces deux choses sont difficiles à tenir, c’est être dans la communion de l’Église. La Vierge Marie nous le montre. Si nous connaissions bien tous les démêlés, les luttes intestines qu’il y avait dans le judaïsme au temps de la Vierge et du Christ, nous comprendrions qu’il fallait une patience infinie pour rester dans ce peuple juif en attendant le Sauveur. Il y avait des clans, il y avait des sectes (...).

Nous devons nous attendre à beaucoup souffrir, si nous sommes fidèles à la foi catholique et en même temps fidèles à l’unité catholique, à l’union de tous derrière le Pape et les évêques, entre parenthèses : si méchants qu’ils soient (...). Ni hérésie ni schisme, c’est ce que vous expliquent les cinquante premiers points.

2. LA POLITIQUE CHRÉTIENNE (PointS 51 à 100)

La Vierge Marie est la légitimité monarchique (...). Pourquoi est-ce que le dévot à la Sainte Vierge se retrouve automatiquement, comme elle, monarchiste, légitimiste ? Vous allez croire que je rigole, mais il y a tout de même cette chose frappante à propos des apparitions et des révélations à sainte Catherine Labouré : le Christ dépouillé des ornements royaux de France lui a montré qu’Il allait perdre sa royauté. Trois mois après, en juillet 1830, Jésus a perdu sa royauté le jour où l’émeute a contraint Charles X d’abdiquer (...).

La Vierge Marie toute pleine de Sagesse divine, ne peut pas être démocrate, ni démocrate-chrétienne, le trait d’union est une contradiction dans les termes, puisque la démocratie en France, actuellement, et depuis la Révolution française dans le monde entier, c’est une théorie selon laquelle l’homme se met à la place de Dieu comme souverain législateur en tous domaines. La Sainte Vierge, voit que la démocratie est un instrument satanique contre le règne de son Fils, Elle a donc une haine de la République démocratique. Elle lui écrase la tête puisqu’Elle écrase la tête du démon, et que le démon c’est la tête de la démocratie (...).

La Vierge Marie est partiale, parce qu’Elle-même est princesse de la tribu royale de Juda, donc elle a des antécédents, des préjugés (...). D’autre part, la Sainte Vierge aime son Fils, c’est pourquoi Elle veut pour la France, le Royaume de son Fils, le sien aussi qui lui a été consacrée, la meilleure légitimité possible : c’est-à-dire ce qui échappe le plus au démon, aux caprices populaires, aux pressions de l’argent qu’Elle déteste, aux pressions des partis. Qu’est-ce qu’Elle va chercher ? Ce qu’il y a eu dans la France ancienne, de tradition la plus sacrée, sacrale. La Sainte Vierge nous dit :

« Mes petits enfants, pourquoi allez-vous chercher si loin, puisque pendant mille ans, vous avez eu des hommes qui se sont fait sacrer à Reims, dans la cathédrale qui m’est dédiée, devant l’autel de mon Fils où ils célèbrent son Sacrifice ? On répandait sur leur front l’huile sainte qui était comme un nouveau sacrement les faisant une espèce de prêtre. Le roi prêtait serment de fidélité à la loi de mon Fils et ne régnait que par l’autorité de mon Fils ; il était comme une sorte de gérant qui gouvernait au nom de mon Fils et qui donc ne pouvait gouverner que pour le bien et interdire le mal et faire respecter la loi de Dieu. Pourquoi vous détourner de cette solution qui est la plus sainte, la plus juste ? »

J’explique ensuite ce qu’est la Révolution faite au nom des Droits de l’homme et d’une politique maçonnique anti-chrétienne, puis j’en viens à dire : l’ancien régime chrétien c’est celui où Dieu était le Maître et où Il avait un représentant sur terre. Au spirituel, c’était le Pape et les évêques, mais, au temporel, en politique, en chaque nation, c’était le roi, l’ancien régime chrétien, et ensuite le peuple qui donnait son consentement au roi. Ce n’était pas de la démocratie, mais c’était de la démophilie, comme disait Maurras. Ce n’était pas le peuple qui commandait, mais l’amour du peuple qui reconnaissait la légitimité. Le roi était présenté au peuple au sortir de la cathédrale de Reims et le peuple acclamait le roi. Cette acclamation était le dernier sceau de sa légitimité (...).

3. ÉCOLOGIE CHRÉTIENNE

Écologie communautaire s’oppose à lutte des classes, à oppression, à exploitation d’une classe d’hommes par une autre classe d’hommes, c’est la bonne vie en commun (...). La Sainte Vierge avait le sens du devoir d’état, de la justice communautaire. Elle désirait une grande perfection dans la charité sociale. Nos buts sont les mêmes, ce n’est pas pour rien que les légitimistes, royalistes en politique, étaient aussi papistes, ultramontains en religion, et qu’ils ont été les plus ardents chrétiens sociaux du dix-neuvième siècle : La Tour du Pin, Albert De Mun, etc. Pourquoi ? C’était des aristocrates, désargentés, hommes des campagnes, qui entendaient parler de l’oppression des prolétaires par des capitalistes en ville. Cela les révoltait. Ils cherchaient les solutions économiques qui permettraient, même en ville, de vivre en relation de bon voisinage et de justice mutuelle (...). Celui qui est dévot à la Sainte Vierge n’aime pas l’argent (...). De la même manière, il est impossible que le culte de la Sainte Vierge cohabite dans un cœur avec la lutte des classes et l’idéal de la révolution perpétuelle. Non !

La Vierge Marie était reine, Joseph était prince de la lignée de David, ne l’oublions pas, Jésus était Roi des rois et Seigneur des seigneurs, ils ne sont pas venus pour faire la Révolution. Ce fut le mensonge d’une partie de l’Église du dix-neuvième siècle, c’est encore celui de notre Église actuelle. Cependant, il ne faut pas faire le passé sans tache. Au dix-neuvième siècle, il y avait beaucoup de curés qui ont éteint la flamme de l’Évangile pour faire leur cour aux riches. Et parce qu’ils payaient les églises, les kermesses, etc., on a trop laissé le capitalisme bourgeois écraser le “ populo ” sans faire appel à l’Évangile. Mais maintenant, au nom de l’Évangile on dit aux ouvriers ou aux indigènes du tiers monde de se révolter contre leurs maîtres. Vous croyez que la Sainte Vierge aurait voulu cela ? Jamais ! Jésus qui était le Roi des rois ne l’a jamais fait, Jésus n’est pas un révolutionnaire, mais Jésus n’était pas un ami des riches non plus, Il les a maudits.

Quand on aime Jésus et Marie, on aime la vie de Nazareth et on y trouve l’idéal social d’une vie religieuse, simple et pauvre. Voilà pourquoi j’ai pris le mot d’écologie (...). Aujourd’hui, l’écologie est une protestation révolutionnaire, bien noyautée par les communistes, mais le mot “ écologie ” veut dire la science de la maison, la science de la bonne vie paisible et ordonnée de la maison et, par extension, de la commune, de la province, de la profession, de toutes nos sociétés où il y a des parents, des enfants, qui ne demandent pas mieux que de vivre ensemble comme il faut. Des patrons et des ouvriers, des propriétaires et des fermiers qui ne demandent pas mieux que de s’entendre pour que l’entreprise marche bien, chacun faisant des sacrifices pour que le bien commun soit maintenu. C’est l’esprit de Nazareth, l’esprit de l’Évangile, c’est ce que nos évêques devraient prêcher (...).

Cette écologie n’est pas simplement sentimentale, romantique, utopiste, elle peut être réalisée à tous les échelons des communautés naturelles qui constituent le tissu de la société. Tout ce bien se fait, se fera, je vous assure, sous le rayonnement de la Vierge Marie.

CONCLUSION

La dévotion vraie à la Sainte Vierge est bonne en elle-même, et dans tous les ordres de la vie. Il faudrait lire les 150 points avec dévotion envers la Vierge Marie et chercher à être fidèles à notre Mère du Ciel et à notre Sauveur Jésus-Christ dans tous les domaines de la vie, parce que nous aspirons à une société qui soit tout entière (...) imprégnée de la justice et de la charité qui sortent du Cœur de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie.

Extrait de Théologie Mariale, quatrième conférence (S 44)